"Malheureusement, la possibilité d'une confrontation n'a pas disparu", a indiqué le ministre, en expliquant qu'il y avait à présent "sur le territoire géorgien (au sein de la république autoproclamée d'Abkhazie) des formations armées russes illégales qui y avaient été introduites sous forme de contingent de paix".
"Nous ne considérons pas ce contingent comme une force de maintien de la paix, car il ne l'est pas en réalité. Ces troupes ont été introduites illégalement, et je peux vous montrer le document qui donne la définition d'une opération de maintien de la paix, cite une arme qui en fait partie. Il n'y a pas là de troupes aéroportées. Nous ne considérons pas les paras, armés d'obusiers d'une portée de tir de 15 kilomètres, comme soldats de la paix, ce sont des unités militaires offensives", a déclaré M. Iakobachvili.
La situation autour de l'Abkhazie s'est considérablement dégradée en avril dernier, quand la Russie a déclaré son intention d'accorder une assistance efficace à la population des républiques autoproclamées d'Abkhazie et d'Ossétie du Sud sur le territoire géorgien. L'Abkhazie signale ces derniers temps une concentration de troupes géorgiennes à sa frontière, ce que Tbilissi dément formellement. En mai, la Russie a augmenté les effectifs de son contingent de paix jusqu'à la limite prévue par des accords appropriés sur le règlement du conflit abkhazo-géorgien, ce qui lui a valu d'être vivement critiquer par Tbilissi.
L'ancienne république autonome d'Abkhazie a proclamé son indépendance envers la Géorgie après la chute de l'URSS en 1991. Des affrontements meurtriers ont opposé les Abkhazes aux forces militaires géorgiennes à partir de 1992 et n'ont cessé qu'après l'intervention d'une force internationale de maintien de la paix. Président depuis 2004, Mikhaïl Saakachvili a promis de rétablir l'autorité de Tbilissi sur la région sécessionniste. Les négociations sur le règlement du conflit sont suspendues depuis 2006.