Selon le journal, cette initiative constitue la principale proposition qui sera formulée lors de la visite de deux jours en Russie du ministre d'État géorgien pour la Réintégration Temour Iakobachvili.
"Cette conférence est indispensable, et les autorités géorgiennes prévoient de la mener coûte que coûte. Mais il serait inopportun de la tenir autre part qu'à Moscou, qui doit avoir la possibilité de jouer un rôle dans le maintien de la paix", a déclaré au quotidien une source au sein du ministère géorgien pour la Réintégration.
Les dirigeants géorgiens espèrent que cette conférence scellera la décision de modifier le format de l'opération de maintien de la paix en Abkhazie. Si la Russie refuse, ceci démontrera, selon Tbilissi, la réticence de Moscou à "encourager le règlement pacifique des conflits dans la région".
On peut cependant douter que Moscou soutienne une telle initiative, écrit Kommersant, le ministère russe des Affaires étrangères (MID) ayant indiqué au quotidien que "l'éventuelle tenue d'une telle conférence était prématurée".
"La tenue d'une telle conférence nécessite la préparation du terrain. Il faut un événement déclencheur, qui ne s'est pas encore produit. Le nouvel ambassadeur de Géorgie a récemment déclaré à la diplomatie russe qu'il était ouvert aux propositions de Moscou. Et nous n'avons reçu aucune proposition. Nous attendons, mais rien n'a été formulé pour l'instant", a fait savoir une source au sein du MID.
Soukhoumi est également convaincu de l'opposition de la Russie à un tel projet, qui n'a selon les autorités abkhazes qu'un seul but: revoir le format de la mission de maintien de la paix.
Suite à l'augmentation des tensions dans la région, Moscou et Tbilissi renforcent leurs effectifs militaires dans la région, faisant craindre un dérapage armé.
En Abkhazie, les effectifs -composés de soldats russes- de la Force collective de maintien de la paix ne peuvent excéder 3.000 hommes, conformément à la résolution du Conseil des chefs d'Etat de la CEI du 22 août 1994. Ce nombre s'élève actuellement à 2.542 soldats.
En Ossétie du Sud, la ministre géorgienne des Affaires étrangères Ekaterina Tkechelachvili a qualifié jeudi l'éventuelle introduction d'un nouveau contingent de paix dans la zone du conflit osséto-géorgien d'atteinte à la souveraineté nationale géorgienne.