Forage/ radioprotection/ satellites militaires/ vote à distance/ prévisions météo/ sous-marin de poche
Le forage superprofond de Kola en passe d'être définitivement arrêté?
Le forage superprofond de la presqu'île de Kola, sans égal dans le monde, risque d'être définitivement arrêté. Une déclaration officielle en ce sens a été faite à la mi-avril, rapporte le site inauka.ru.
Le forage de la presqu'île de Kola, le plus profond jamais réalisé sur notre planète (12.262 m), risque d'être définitivement arrêté. Boris Mikov, responsable du Rosimouchtchestvo (Service des biens patrimoniaux de la Russie) pour la région de Mourmansk, a fait à la mi-avril une déclaration en ce sens. Sans citer de date, il a simplement indiqué que l'entreprise vivait "ses derniers jours".
Le forage avait été entrepris en 1970, à proximité de la cité de Zapoliarny, dans un milieu particulièrement hostile, avec pour ambition d'atteindre la limite des 15 km. En 1986, le forage atteignait la cote de -12.262 m, qui constitue l'actuel record du monde en la matière. Les difficultés réelles de cette entreprise associées aux conséquences néfastes pour la science de la période de stagnation et de l'éclatement de l'URSS ont conduit au gel et à l'arrêt des travaux. Le forage a été interrompu en 1992. Il aura fallu attendre 16 ans pour que la décision de fermeture définitive du chantier soit annoncée.
Le choix de la presqu'île de Kola n'offrait sans doute pas les meilleures conditions du point de vue météorologique pour un forage: l'hiver polaire y dure 7 mois, et les 5 autres mois de l'année ne sont guère favorables. Mais cette région possède l'avantage exceptionnel de présenter à nu les roches cristallines du bouclier balte, vieilles de 2 à 3 milliards d'années. Le sol y a été "raboté" de telle sorte que par rapport à la plupart des régions du monde, on peut en quelque sorte gagner 10 km de profondeur. Les foreurs, au lieu de devoir commencer par percer une première dizaine de km, en fait peu intéressants pour eux, démarrent directement à partir des roches cristallines. Autrement dit, le forage réalisé à Kola équivaut à un forage de plus de 20 km de profondeur dans la plupart des points de notre planète.
On mesure mieux, dans ces conditions, tout l'intérêt que présentent les innombrables "carottes" de sol remontées tout au long de la période de fonctionnement de l'installation de forage. Ces carottes ont naturellement fait l'objet de multiples analyses et apporté plus d'une surprise aux chercheurs.
De tels résultats n'auraient pu être obtenus sans l'élaboration et la fabrication de matériels exceptionnels, capables de fonctionner à des températures de 300° Celsius et à des pressions de plusieurs milliers d'atmosphères. Une méthode tout à fait originale de forage a été mise en oeuvre, avec utilisation d'un moteur d'attaque qui recevait son énergie de la solution de forage et effectuait un minimum de rotations. Les tubes de forage avaient, eux, été fabriqués à partir d'alliages d'aluminium spécialement conçus, capables de résister à des températures élevées.
Ce sont tous ces équipements qui ont permis, en 1979, d'effacer le précédent record de profondeur de forage et d'atteindre la profondeur de 10 km, puis de battre en 1984 le record naturel de profondeur, le forage de Kola ayant alors dépassé la célèbre fosse des Mariannes (Pacifique occidental) et ses 11.034 m. Tous ces exploits sont à relativiser, car les plus de 12 km atteints finalement ne représentent guère que 0,2% de la distance nous séparant du centre de la Terre. On mesure donc tout le chemin qui reste encore à parcourir. Et pourtant, le Rosimouchtchestvo a choisi de mettre un terme à ce forage.
Certes, les acquis technologiques et géologiques - les carottes, les multiples mesures effectuées lors du forage - demeurent. Les carottes continueront d'être étudiées. A un moment où les matières premières n'ont jamais connu de cours aussi élevés, en savoir toujours plus sur notre sous-sol n'est sans doute pas un luxe. Mais désormais, seul un miracle pourrait sauver le forage de Kola. Il faudrait que fassent leur apparition des structures commerciales prêtes à financer des programmes novateurs à long terme, tout en sachant pertinemment qu'il ne pourrait y avoir de rentabilité que sur du (très) long terme. Pour l'instant, les chercheurs ne sont pas parvenus à convaincre les investisseurs qu'à côté des scénarios de profits immédiats, il y a la science fondamentale, dont les découvertes ne deviennent rentables, concrètement, qu'après bien des années, voire des décennies.
La mélanine, un produit naturel assurant une radioprotection
Dans leur quête d'une préparation médicale efficace contre les effets d'un faible rayonnement gamma permanent, les chercheurs russes pourraient bien avoir trouvé leur bonheur avec la mélanine, rapporte le site informnauka.ru.
La mélanine protège efficacement les embryons des conséquences d'un rayonnement gamma chronique de faible intensité. Telle est la conclusion à laquelle sont parvenus les chercheurs du Centre scientifique radiologique médical d'Obninsk, relevant de l'Académie de médecine russe. Ils soulignent aussi la faible toxicité des préparations reposant sur cette substance.
Les habitants de régions touchées par la catastrophe de Tchernobyl reçoivent quotidiennement une faible dose de radiation ionisante. Les femmes enceintes et les enfants sont particulièrement sensibles à ce rayonnement. Depuis un demi-siècle, les chercheurs ont élaboré une foule de préparations protégeant plus ou moins l'organisme des affections dues au rayonnement, mais sans parvenir à trouver des moyens acceptables permettant de diminuer réellement les effets d'un rayonnement touchant l'embryon ou le foetus.
Dans leur recherche d'une préparation susceptible d'être ingérée régulièrement, les scientifiques d'Obninsk se sont intéressés au pigment tissulaire de la mélanine, connue pour ses propriétés radioprotectrices. Ils ont procédé à un certain nombre d'expériences sur des rates et leurs portées. Classiquement, deux groupes avaient été créés - l'un réellement testé (soumis à un rayonnement), et l'autre de contrôle. Certaines rates du groupe de contrôle ont reçu de la mélanine, d'autres non. L'observation des rates des deux groupes et des petits nés durant l'expérience (les mères ont été irradiées quotidiennement du 1er au 20e jour de leur gestation) a permis aux chercheurs de tirer un certain nombre de conclusions.
L'absorption de mélanine supprime totalement (chez le rat) l'effet négatif d'un faible rayonnement ionisant. Les petits rats nés de mères irradiées ayant reçu de la mélanine ne se différencient en rien de ceux du groupe de contrôle, pour ce qui est du développement physique, des capacités d'apprentissage et du comportement. Bien plus: la mélanine peut s'avérer être un excellent stimulant de développement: les petites femelles nées de rates non irradiées, mais ayant reçu également de la mélanine, se sont développées plus vite que leurs congénères. Les chercheurs expliquent ce phénomène de croissance accélérée par le fait que la mélanine influe sur le métabolisme, la régulation hormonale et la différenciation cellulaire et, par voie de conséquence, sur le développement et la viabilité de l'animal. Globalement, les petits rats ayant reçu de la mélanine durant la période de gestation sont plus résistants, apprennent mieux. Leur système d'immunité humorale est mieux développé.
Quant aux petits rats irradiés durant la période de gestation, et dont la mère n'avait pas reçu de mélanine, ils présentaient un certain nombre de faiblesses (résistance moindre, état psycho-émotionnel instable, nervosité, capacités d'apprentissage moins bonnes etc.) par rapport à leurs congénères ayant été traités. Les chercheurs ont noté que les petits mâles étaient plus affectés que les petites femelles. Ils se caractérisaient notamment, par rapport à la moyenne, par une tendance à la diminution de la masse de certains organes (cerveau, testicules, glandes surrénales).
Prenant en compte ces propriétés remarquables de la mélanine, combinées à sa faible toxicité, les chercheurs recommandent d'envisager l'utilisation de ce produit comme préparation antirayonnement pour protéger les embryons.
Vers un nouveau système de satellites militaires
Le satellite militaire russe Cosmos-2421 a été retiré de l'exploitation. Le premier élément d'un nouveau système satellitaire militaire, baptisé Liana, pourrait être lancé cette année.
Le satellite militaire Cosmos-2421 a été retiré du service. Démentant certaines informations à l'origine desquelles se trouvait le site de la NASA, le ministère russe de la Défense a précisé le 15 avril que l'appareil avait été mis hors exploitation, selon la procédure prévue, une fois son programme de vol achevé. Les appareils de bord ont été débranchés alors que l'engin se trouvait toujours en orbite (alors qu'il avait été annoncé qu'il s'était désintégré). Les militaires peuvent utiliser le satellite civil de détection Ressource-DK1, capable de transmettre des images de la Terre par radio-canal, précise le site nr2.ru.
Le Cosmos-2421 avait été lancé le 25 juin 2006 pour le compte des services de renseignements et de localisation de la Flotte russe. Mais peu après sa mise en orbite, il avait été annoncé que ses panneaux solaires ne s'étaient pas complètement déployés.
Le commandant en chef des troupes spatiales russes, le colonel-général Vladimir Popovkine, avait déploré, voilà quelque temps, l'état du renseignement spatial russe. Il avait expliqué que le ministère de la Défense n'avait à sa disposition qu'un seul satellite radiotechnique maritime de renseignement et de détection, le Cosmos-2421. Cet engin faisait partie du système appelé US-PU.
Le Cosmos-2421 pourrait être le dernier satellite à avoir été lancé dans le cadre du système US-PU. Ce système, ainsi que le programme militaire spatial Tselina-2, seront bientôt remplacés par le nouveau système satellitaire Liana. La mise en orbite du premier engin dans le cadre du nouveau projet est prévue pour cette année, selon le blog Russian strategic nuclear forces, cité par nr2.ru.
La technologie spatiale au service des... élections
Les satellites pourraient être utilisés lors des prochaines élections à l'échelle fédérale en Russie, annonce le site annews.ru.
Compte tenu de l'immensité du territoire de la Russie et du coût que représente l'organisation des élections, il est fort possible que lors des prochaines élections (législatives et présidentielle), qui auront lieu d'ici trois-quatre ans, la Commission électorale centrale (CEC) s'appuie sur la technologie spatiale, a annoncé le patron de cette commission, Vladimir Tchourov.
Les Russes pourront bientôt voter à distance grâce à la technologie spatiale, selon Vladimir Tchourov. Les principaux électeurs concernés sont ceux résidant dans des localités éloignées ou difficiles d'accès, où l'organisation des élections coûte beaucoup plus cher qu'ailleurs.
Vladimir Tchourov s'est dit certain que le système satellitaire de télécommunications et de navigation permettrait de satisfaire toute une série de conditions importantes, comme de localiser les électeurs et d'assurer la protection des informations transmises. La CEC est en train de calculer l'efficacité économique de ce procédé. Elle pourrait proposer d'utiliser les satellites de communications pour le vote à distance dans les points éloignés, y compris les bureaux de vote situés à l'étranger.
Progrès attendus dans les prévisions météorologiques
Les services météorologiques russes recevront dans les semaines qui viennent les premiers éléments d'un nouvel ordinateur superpuissant, qui permettra d'avoir des prévisions plus précises et plus complètes.
La bonne nouvelle a été annoncée par Roman Vilfand, directeur du Roshydromet (Centre russe d'hydrométéorologie). "Nous espérons, a-t-il dit, que d'ici deux à deux ans et demi, nos prévisions passeront, concrètement, de cinq jours, comme c'est le cas actuellement, à sept ou huit jours." Le degré de fiabilité des prévisions à cinq jours du Roshydromet est aujourd'hui de 93-94%.
Roman Vilfand a précisé que le nouveau superordinateur, fabriqué par la société SGI, serait livré d'ici la fin du printemps. Il sera installé pendant l'été et devrait être opérationnel à l'automne. "Je pense que cet automne nous pourrons réaliser les premières prévisions à l'aide de nos modèles mathématiques, a-t-il indiqué." Ce nouvel ordinateur devrait être 10.000 fois plus rapide que celui utilisé actuellement. "La prévision du temps nécessite la maîtrise d'un système de commandes des plus complexes. La puissance d'un ordinateur aide en cela", a souligné le directeur du Roshydromet.
Le sous-marin de poche AS-28 va reprendre du service
Le sous-marin de poche russe AS-28, dont l'équipage, voilà bientôt trois ans, était resté bloqué plusieurs jours au fond de l'eau, va reprendre du service, après avoir subi de profondes modifications. Il est désormais équipé de solides pinces lui permettant de se libérer, si nécessaire, d'éventuelles entraves.
Le capitaine de premier rang Roman Martov, responsable des services de communication de la Flotte russe du Pacifique, a annoncé que le sous-marin de poche AS-28, après avoir subi une révision complète et une modernisation à Nijni Novgorod, venait de quitter Vladivostok pour le Kamtchatka. En août 2005, l'AS-28 avait été immobilisé avec ses sept hommes d'équipage durant quatre jours au fond de l'eau par un câble sous-marin et des filets de pêche dans lesquels il s'était pris. Alors que les réserves de nourriture et, surtout, d'oxygène, étaient limitées, l'équipage avait fait preuve d'un sang-froid remarquable. Il n'avait dû son salut qu'à un robot sous-marin britannique, le Scorpio, dépêché de toute urgence sur place avec une équipe de spécialistes. A l'aide de ses puissantes pinces en acier, le Scorpio avait cisaillé le câble qui immobilisait l'AS-28, ainsi que les filets de pêche. L'équipage et ses sauveteurs avaient été décorés.
Après cet incident, le sous-marin de poche (destiné en principe à apporter lui-même de l'aide aux équipages des sous-marins en difficulté) avait été acheminé à l'automne 2005 à l'usine Krasnoïe Sormovo de Nijni Novgorod. L'engin y a subi de profondes modifications, a rapporté le capitaine Martov.
L'AS-28 est désormais équipé de caméras et de puissants "bras" manipulateurs. Ces derniers sont en mesure de cisailler des câbles métalliques épais, d'effectuer des travaux de soudure, de visser et de dévisser. L'engin a également été doté de tous nouveaux instruments de navigation et d'un système de renseignement automatique sur les sous-marins. Des conditions de travail plus confortables pour l'équipage ont été créées.
"Après avoir été soumis, au Kamtchatka, à la procédure de tests officiels, l'appareil de sauvetage AS-28 réintégrera les forces en veille permanente de la Flotte du Pacifique", a précisé Roman Martov.