Revue de la presse russe du 4 mai

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MOSCOU, RIA Novosti

Kommersant

Freedom House se penche enfin sur les Etats-Unis

Le premier rapport de l'organisation non-gouvernementale américaine Freedom House consacré à la situation des droits de l'homme aux Etats-Unis sera officiellement présenté demain à Washington, indique dimanche le quotidien Kommersant.

Ses auteurs reconnaissent que la préparation de ce rapport a été décidée à la suite des accusations proférées à l'encontre de Freedom House de critiquer tous les pays du monde tout en fermant les yeux sur ce qui se passe en Amérique. Ils ont relevé que les Etats-Unis, au même titre que la Russie et la Biélorussie, sont parmi les pays comptant le plus de prisonniers par tête d'habitant, et ont critiqué les autorités américaines pour avoir utilisé la ressource administrative lors des élections, et le président Bush en particulier pour avoir nommé ses amis à des postes importants. Néanmoins, Freedom House est arrivée à la conclusion que les Etats-Unis sont plus libres que la plupart des pays du monde.

L'activité de Freedom House a toujours fait l'objet de nombreuses critiques de la part des autorités russes. Par exemple, le chef-adjoint de l'administration présidentielle Vladislav Sourkov considère qu'à priori, "seul un idiot pourrait croire au caractère strictement humanitaire de la mission de cette organisation". Selon lui, Freedom House a joué un rôle essentiel dans les "révolutions colorées" en Géorgie et en Ukraine.

Dans le cadre de leur lutte avec Freedom House, les autorités russes ont créé en janvier de cette année leur propre organisation analogue: l'Institut de la démocratie et de la coopération, qui doit s'occuper de la surveillance des droits de l'homme en Occident. C'est l'avocat Anatoli Koutcherena, membre de la Chambre civile, qui a pris la direction de cet institut. De son propre aveu, l'idée de créer un institut lui est venue quand il a vu le rapport de Freedom House pour 2007, dans lequel la Russie s'est retrouvée dans le groupe des Etats non-libres à côté de l'Iran, de la Libye et de la Corée du Nord.

Hier, Koutcherena a indiqué au Kommersant avoir déjà entendu parler de la préparation d'un nouveau rapport de ce type par Freedom House. "Je pense que l'une des causes de la préparation de ce rapport est entre autres le fait que notre institut a commencé à travailler, a-t-il déclaré. L'ouverture de notre état-major à New York les a apparemment stimulés. Ils ont compris que s'ils ne donnaient pas d'informations sur les Etats-Unis, elles apparaîtraient tôt ou tard."

Koutcherena a également raconté que son institut serait bientôt opérationnel, le politologue Andranik Migranian qui en dirige la représentation à New York a déjà trouvé un appartement et un bureau, et commencera bientôt à travailler. Selon lui, le premier rapport de l'institut pourrait apparaître dès la fin du mois de mai. L'étude devrait être consacrée en partie à la situation aux Etats-Unis. "De l'extérieur tout a l'air bien là-bas, mais quand on parle avec les gens de plus près, on comprend que tout n'est pas clair, il y a des problèmes", a-t-il conclu.

RBC Daily

En menaçant l'Iran, Washington tente d'empêcher la création d'une "OPEP du gaz"

Des informations, reprenant les propos d'une source de haut rang au Pentagone, sur les projets de Washington d'effectuer prochainement une frappe contre l'Iran si celui-ci ne suspend pas son programme nucléaire et ne cesse pas d'armer les chiites irakiens, ont été publiées le 30 avril, note dimanche le quotidien RBC Daily.

Cependant, en réalité, selon les experts, les Etats-Unis essaient de saper l'implantation de Gazprom dans la région ainsi que la coopération efficace de Téhéran et Moscou en matière de création d'une "OPEP du gaz".

Le même 30 avril, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a déclaré à New Delhi que l'Inde était prête à conclure un accord sur la construction d'un gazoduc reliant l'Iran, le Pakistan et l'Inde. La veille, il avait obtenu le soutien du premier ministre pakistanais en la matière. Gazprom appuie lui aussi ce projet, en proposant un co-investissement en échange d'une part dans le consortium. Selon Igor Tomberg, chercheur du Centre d'études énergétiques de l'Institut de l'économie mondiale et des relations internationales, la Russie est prête à proposer à Téhéran et à New Delhi de construire un gazoduc semblable au Nord Stream sous la mer d'Oman, qui contournerait le Pakistan instable. Les Etats-Unis, qui ont leur propre idée concernant le gaz iranien, s'opposent pour leur part catégoriquement à la construction de ce pipeline.

Une autre question douloureuse est "l'OPEP du gaz", dont les statuts doivent être adoptés cet été à Moscou, lors de la rencontre des ministres de l'Energie du Forum des pays exportateurs de gaz. Parallèlement, l'Iran est en train d'engager Gazprom dans ses projets. Fin avril, le groupe s'est entendu avec la Compagnie nationale pétrolière iranienne sur la création d'une coentreprise chargée de mettre en valeur trois sites du gisement gazier de South Pars. Tout ceci aura un impact immense sur l'énergie mondiale, où le rôle du gaz ne fera que s'accroître au XXIe siècle, souligne Konstantin Simonov, directeur général de la Fondation pour la sécurité énergétique nationale.

Ces questions préoccupent beaucoup Washington et le poussent à accomplir des démarches pour le moins inhabituelles. Le 30 avril, le IIe forum du Congrès des Azerbaïdjanais du monde s'est tenu à Bakou, avec un soutien actif du comité d'Etat chargé des affaires de la diaspora. Ce congrès a été créé aux Etats-Unis en 1997 en vue de "lutter pour l'indépendance de l'Azerbaïdjan du Sud", c'est-à-dire, des provinces du nord de l'Iran peuplées par des Azerbaïdjanais. Les participants au congrès ont de fait avancé des revendications territoriales envers l'Iran.

En 2006, l'influent analyste militaire Ralph Peters a publié aux Etats-Unis un article intitulé "Frontières de sang. À quoi ressemblerait un meilleur Moyen-Orient" ("Blood borders. How a better Middle East would look"), où il proposait notamment de rattacher les provinces nordiques de l'Iran à l'Azerbaïdjan. Les derniers doutes concernant l'attitude de la Maison Blanche à l'égard de ces idées ont disparu à la suite de la mise en oeuvre en 2007 d'une partie du projet proposé par Peters, lorsque l'Irak a été divisé de fait en quasi-Etats sunnite, chiite et kurde. Les Etats-Unis considèrent l'Azerbaïdjan non seulement comme un allié clef en Transcaucasie et un membre potentiel de l'OTAN, mais également comme l'une des quatre têtes de pont pour une éventuelle intervention en Iran.

Kommersant

Moscou-Tbilissi: Saakachvili espère trouver un langage commun avec le successeur de Poutine

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a reconnu pour la première fois samedi que l'introduction des troupes russes de maintien de la paix supplémentaires en Abkhazie constituait une réponse de Moscou à l'aspiration de la Géorgie à adhérer à l'OTAN, indique dimanche le quotidien Kommersant.

Tbilissi espère encore remédier à cette situation lors du sommet de la CEI (Communauté des Etats indépendants) au mois de juin, au cours de l'entretien prévu entre Mikhaïl Saakachvili et Dmitri Medvedev.

Samedi, Sergueï Lavrov est rentré de Londres, où il avait participé à une réunion du Quartette des médiateurs pour le règlement du conflit au Proche-Orient et tenu des pourparlers bilatéraux avec la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice et le chef de la diplomatie britannique David Miliband. Cependant, selon lui, ses homologues occidentaux se sont plus intéressés au conflit croissant entre la Russie et la Géorgie qu'à la situation au Proche-Orient.

Le ministre russe a relevé avec regret que, alors que Moscou avait retiré ses bases militaires du territoire géorgien, Tbilissi ne se hâtait pas néanmoins de créer avec la Russie un centre antiterroriste et d'adopter une loi interdisant l'implantation de bases militaires étrangères sur le territoire de la Géorgie. Le chef de la diplomatie russe a en outre cité les coupables directs de ce retard: "Je pense que l'incapacité à s'entendre sur ce problème et sur d'autres questions est liée dans une grande mesure aux projets visant à entraîner la Géorgie au sein de l'OTAN". Ensuite, il a laissé entendre que l'introduction de nouvelles troupes en Abkhazie constituait une réponse de Moscou à ce genre de démarches.

Selon les informations recueillies par le Kommersant, le président russe, Vladimir Poutine, a pour la première fois évoqué la possibilité de mesures de rétorsion de la part de Moscou au cours du sommet de l'OTAN à Bucarest. Le 16 avril, il a chargé le gouvernement d'établir des relations particulières avec les républiques autoproclamées, en lançant ainsi de fait l'intégration de ces régions dans l'espace économique et social de la Russie.

Cependant, Tbilissi espère encore que Moscou fera machine arrière. Selon une source au sein du ministère géorgien des Affaires étrangères, Tbilissi n'envisage pas pour l'instant d'obtenir un remplacement officiel des soldats de la paix russes par un contingent international, mais concentrera ses efforts sur la CEI. La diplomatie géorgienne a déjà adressé une plainte contre les actions de Moscou au secrétariat de la communauté. En outre, d'après des sources émanant de la chancellerie d'Etat géorgienne, le président Mikhaïl Saakachvili espère examiner la situation en Abkhazie avec le nouveau président russe Dmitri Medvedev, au cours du sommet de la CEI qui doit se tenir début juin à Saint-Pétersbourg. Les démarches ultérieures de la Géorgie dépendront des résultats de cet entretien, affirment les sources du journal.

Ces articles sont tirés de la presse et n'ont rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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