Depuis la proclamation d'indépendance dans ces deux Etats baltes, il reste des centaines de milliers d'habitants russophones envers lesquels les autorités locales pratiquent une politique que Moscou considère comme discriminatoire. Il s'agit notamment de la délivrance aux russophones de passeports de "non-citoyens", des difficultés qu'ils rencontrent pour se faire embaucher et des examens forcés de langue nationale.
Le chef de la diplomatie russe a attiré l'attention du commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe sur "des atteintes aux droits politiques, économiques, sociaux, économiques, linguistiques et à l'instruction de la minorité russophone" dans les pays évoqués.
M. Lavrov a aussi signalé à M. Hammarberg la réduction de la place de la langue russe en Ukraine.
En vertu de la Constitution de l'Ukraine, ce pays n'a qu'une seule langue nationale - l'ukrainien, alors que le russe y est défini comme langue de communication interethnique.
Ces derniers temps, les autorités ukrainiennes se sont mises à pratiquer une politique de réduction de la présence de la langue russe à la télévision et de diminution du nombre d'écoles où l'enseignement est dispensé en russe. Qui plus est, il n'y a pas longtemps la Cour constitutionnelle de l'Ukraine a ordonné le sous-titrage en ukrainien de tous les films étrangers projetés dans les salles de cinéma du pays.
A part la situation en Estonie, Lettonie et Ukraine, les interlocuteurs ont discuté de la visite de M. Hammarberg au Caucase du Nord (21-24 avril).
"Le commissaire européen a fait état de l'amélioration des conditions de vie dans la région, en retenant notamment les progrès enregistrés dans le redressement économique de la République de Tchétchénie", lit-on dans le document du Département de l'Information et de la Presse du ministère russe des Affaires étrangères (MID).
