La Russie vue par la presse de la CEI et des pays baltes

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ESTONIE

La présence de Poutine au sommet de l'OTAN suscite des craintes

La presse attend avec appréhension la participation du président russe Vladimir Poutine au sommet de l'OTAN à Bucarest. Sa présence pourrait contraindre les participants au sommet à reporter l'entrée de l'Ukraine et de la Géorgie dans le Plan d'action en vue de l'adhésion à l'OTAN (MAP). "Afin que la décision qui sera prise au sommet de Bucarest soit favorable à la Russie, Vladimir Poutine a l'intention de s'y rendre en personne. Quant à la question de savoir si le président actuel espère influer par sa présence sur la décision de l'OTAN, lui seul peut y répondre. Mais la déclaration de la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice, selon laquelle les pays tiers n'ont aucun droit de veto sur l'élargissement de l'Alliance, témoigne tout de même du fait que l'influence de Vladimir Poutine suscite des craintes... Si même Kiev et Tbilissi sont laissés cette fois en marge de l'Alliance, l'essentiel est de faire en sorte que personne ne pense que cela s'est produit sous l'influence de Moscou. Ce serait inadmissible pour l'OTAN. (Pärnu Postimees, 26.03).

LETTONIE

Poutine au sommet de l'OTAN: une présence qui dérange

Nouveau clash dans les relations russo-lettones

Selon les observateurs, le président russe peut s'attirer l'attention des participants à la rencontre de Bucarest. "Cette année, pour la première fois, Vladimir Poutine a promis d'honorer le sommet de l'OTAN de sa présence... Tout le monde se demande ce que va faire le président russe. Il est capable de faire échouer le sommet". (Neatkariga Rita Avize, 27.03). "Le facteur Poutine a totalement démoralisé le groupe de préparation du sommet, car l'OTAN ne fait que discuter de ce que pourrait dire Vladimir Poutine... On a l'impression que l'Alliance a peur de Poutine". (Tchas, 01.04).

Le souci qu'ont certains pays européens de ne pas détériorer leurs rapports avec la Russie, ainsi que l'intention de Washington d'obtenir l'accord de Moscou pour le déploiement de la défense antimissile (ABM) en Europe réduisent les chances de deux républiques postsoviétiques d'adhérer prochainement à l'OTAN. "Le coeur plein d'effroi, l'opinion mondiale s'attend à un méga-scandale... Cependant, ni l'Ukraine, ni la Géorgie ne seront admises au Plan d'action pour l'adhésion à l'Alliance. Pour George W. Bush, il est bien plus important de parvenir à un compromis avec les Russes au sujet de la défense antimissile américaine en Europe avant l'expiration de son mandat présidentiel que d'élargir l'Alliance en y admettant deux pauvres républiques". (Telegraph, 31.03).

Les propos tenus par le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, qui a reproché aux autorités lituaniennes d'avoir laissé se dérouler un défilé d'anciens Waffen SS, ont suscité l'indignation de la presse lettone. "Le chef de la diplomatie russe a lancé une nouvelle salve de calomnie à l'égard de la République de Lettonie� Il faut rappeler à Sergueï Lavrov que l'on ne crache pas sur le miroir si l'on a la gueule de travers... L'URSS avait souhaité elle-même devenir l'agresseur numéro un de la Finlande, la Lituanie, l'Estonie et la Lettonie... Les Lettons ne doivent pas oublier cette agression de l'URSS. La lutte contre les fascistes rouges qui avaient traîtreusement occupé la Lettonie et détruit cet Etat était notre devoir et notre droit... La Russie actuelle est impliquée dans les crimes commis contre les peuples baltes. Cette souillure n'a pas été lavée par les dirigeants russes actuels qui ne savent que mentir et menacer et qui sont incapables de s'excuser en vue de créer une base pour une réconciliation". (Latvijas Avize, 01.04).

LITUANIE

Gazprom pourrait exiger d'être payé en roubles

Sanctions américaines contre Minsk: la neutralité nucléaire biélorusse en question

Certaines publications ont discuté de la perspective du passage éventuel de Gazprom au paiement en roubles en raison de la baisse du cours du dollar. Les analystes estiment que, pour la Lituanie, cette décision peut entraîner l'élévation du prix du gaz. "Selon un expert, en cas de passage par Gazprom au paiement en roubles, les importateurs lituaniens paieraient bien plus pour le gaz, surtout si le cours du dollar continue à baisser... Bien que les prix du gaz soient contrôlés par le gouvernement et la hausse automatique du prix du gaz impossible, la compagnie Lietuvos dujos, cliente de Gazprom, pourrait demander à la commission de contrôle des prix et de l'énergie de relever les tarifs pour les consommateurs". (Lietuvos zinios, 27.03).

Les médias ont cité les analystes politiques biélorusses qui affirment que Washington viole le mémorandum de Budapest de 2004, selon lequel les pays qui l'ont signé ne peuvent introduire aucune sanction contre la Biélorussie, l'Ukraine et le Kazakhstan; cette violation peut inciter Minsk à ne pas respecter la neutralité nucléaire. "Cela ne signifie pas que la Biélorussie deviendra un Etat nucléaire, soulignent les experts. Cependant, Minsk recevra la possibilité légale de déployer des armes nucléaires russes sur son territoire. A présent, si les sanctions économiques sévères des Etats-Unis vont trop loin, la Biélorussie pourra non seulement user de son "droit nucléaire", mais elle pourra aussi exiger que la Russie étende ces garanties à tous les pays signataires du Traité de sécurité collective (OTSC)". (Respoublika, 26.03).

BIELORUSSIE

La Biélorussie peut compter sur Moscou

L'intégration russo-biélorusse, un nouvel Anschluss?

Selon la majorité des observateurs, le président biélorusse qui réprime l'opposition et fait fi des accusations avancées par l'UE et les Etats-Unis qui lui reprochent le caractère antidémocratique de son régime bénéficie, en premier lieu, du soutien de Moscou. "La tactique des autorités biélorusses à l'égard de l'Occident... est simple, de même que les actions de la police anti-émeute au cours des manifestations de l'opposition: nous pouvons battre, ou ne pas battre... Cette tactique psychologique et politique dans les relations avec l'Europe et les Etats-Unis repose sur la réalité suivante: puisque la Russie apporte son aide, l'Occident ne nuira pas". (Bielorousskie novosti, 29.03).

Les médias d'opposition commentent de façon acerbe les actions du Kremlin qui, à leur avis, couve des plans d'absorption politique et culturelle de la Biélorussie par la Russie, en soulignant que les ambitions impériales de Moscou risquent d'entraîner une confrontation entre Russes et Biélorusses. "Les hommes politiques russes ne comprennent probablement pas bien ce qu'ils proposent. Alexandre Loukachenko peut accepter cet Anschluss, mais cela conduira à une confrontation terrible entre nos pays et nos peuples. Les Biélorusses ne se résigneront jamais à perdre leur indépendance et les formes de résistance peuvent avoir tous les aspect d'une lutte nationale pour la libération ". (Khartia 97, 28.03).

UKRAINE

La Russie perd du terrain dans l'ex-URSS

Le nationalisme russe bénéficie des sympathies du pouvoir

De nombreux auteurs soulignent que Moscou a perdu sa position prédominante dans l'espace de l'ex-URSS. "L'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN peut être freinée ou accélérée, mais l'influence de la Russie sera nulle. Elle n'a plus aucune possibilité d'user du chantage. A en juger par les guerres du gaz de ces trois dernières années, la Russie dépend de l'Ukraine, dans le domaine du gaz, autant que l'Ukraine dépend de la Russie... Tous ses instruments d'influence sur l'Ukraine, surtout dans le domaine politique, ne peuvent être considérés comme efficaces, car la Russie a non seulement cessé d'être la puissance globale qu'était l'Union Soviétique, mais aussi un leader régional. Elle a perdu son rôle de premier plan dans l'espace postsoviétique". (Delo, 31.03).

Selon les médias, la montée du nationalisme russe s'explique, pour beaucoup, par une protection occulte octroyée par les autorités. "Depuis le début de l'année, un nombre record de crimes à caractère racial ou ethnique a été enregistré en Russie... Selon différentes estimations, entre 70.000 et 80.000 néonazis agissent en Russie... Les autorités promettent régulièrement de nettoyer les rues de la "peste fasciste", mais, selon les défenseurs des droits de l'homme, les mesures prises ne suffisent certainement pas. Bien plus, dans plusieurs cas, les représentants du pouvoir manifestent ouvertement leur sympathie pour les néonazis. Par exemple, Sergueï Babourine, vice-président de la Douma (chambre basse du parlement russe), a maintes fois participé aux défilés de l'Union slave. (24, 1.04).

MOLDAVIE

Bush à Sotchi: une dernière tentative pour régler les problèmes en suspens

La visite-éclair "spontanée" de George W. Bush à Sotchi aussitôt après le sommet de l'OTAN à Bucarest s'explique par le désir des leaders des deux pays de créer un contexte favorable dans les rapports russo-américains au moment de la passation de pouvoir à leurs successeurs. "Il est peu probable que toutes les contradictions qui se sont accumulées puissent être aplanies d'emblée, c'est pourquoi l'objectif principal de George W. Bush et de Vladimir Poutine est d'atténuer les problèmes les plus brûlants... Pour le président américain, cette rencontre correspond à une dernière tentative pour régler d'un seul coup les divergences avec la Russie avant le départ de Vladimir Poutine de son poste de président. Au cours de sa visite en Russie, George W. Bush espère améliorer la compréhension sur des problèmes comme la défense antimissile, l'indépendance du Kosovo et l'élargissement de l'OTAN". (Press-obozrenie, 28.03).

ARMENIE

La Russie a besoin d'une Arménie forte

La hausse des prix du gaz russe suscite des appréhensions

Les médias affirment que la Russie doit comprendre qu'elle a besoin d'une Arménie forte, et non pas faible, et qu'il ne faut donc pas aggraver la situation de dépendance dans laquelle se trouve déjà son allié stratégique. En ce sens, le nouveau président russe donne un espoir. "En privant graduellement Erevan de son indépendance, Moscou renonce, en fait, à la possibilité d'avoir un partenaire fort qui puisse devenir un rempart sûr de la Russie dans l'arène internationale. La Russie doit essayer de faire de l'Arménie non pas un pays docile et subordonné, mais un facteur régional contribuant à la défense des intérêts russes. Les raisons d'être optimistes existent, semble-t-il, car Dmitri Medvedev qui succède au président Vladimir Poutine a la réputation d'être un homme politique ayant une mentalité libérale et contemporaine". (Pakaguits, 29.03).

L'information relative à la prochaine hausse des tarifs du gaz suscite une profonde inquiétude chez les experts. "Ce n'est pas un secret que la Russie de Poutine se sert depuis plusieurs années du facteur du gaz comme d'une arme géopolitique dans les rapports avec ses voisins et partenaires proches et lointains, en attendant qu'ils fassent tels ou tels compromis en échange d'un prix acceptable pour le "combustible bleu"... La question est de savoir quelles exigences seront avancées par Moscou en échange de l'élévation relativement insignifiante ou graduelle du prix du gaz. S'agira-t-il d'un nouvel ouvrage stratégique?.. Il n'est pas exclu que Moscou exige qu'on lui garantisse sans ambiguïtés le droit de construire une nouvelle centrale nucléaire sur le territoire de l'Arménie". (Pakaguits, 26.03).

GEORGIE

Elargissement de l'OTAN: quel poids pour le "facteur russe"?

La majeure partie des publications est consacrée aux prévisions sur le rôle du fameux "facteur russe" dans la décision sur l'élargissement de l'OTAN. L'intention du président russe d'assister au sommet de Bucarest inquiète les experts. "L'arrivée de Vladimir Poutine signifie que la Géorgie ne sera pas invitée à rejoindre le Plan d'action pour l'adhésion à l'OTAN (MAP). Vladimir Poutine entretient des contacts avec des leaders européens et il a confiance en eux". (Sakartvelos respublika, 26.03).

Les médias qualifient la décision d'inviter la Géorgie et l'Ukraine à intégrer le Plan d'action en vue de l'adhésion à l'OTAN, attendue à Bucarest, de test qui montrera si les pays membres de l'Alliance sont vraiment indépendants vis-à-vis du diktat de la Russie. "Le sommet de Bucarest fera office de test aussi bien pour la volonté inébranlable de l'OTAN que pour les capacités de la diplomatie russe. La décision prise, quelle qu'elle soit, offrira une percée sérieuse: ou bien elle provoquera l'affaiblissement considérable des positions de la Russie dans l'espace postsoviétique, ou bien elle montrera un exemple d'influence sans précédent de la Russie sur les décisions des membres de l'OTAN". (24 saati, 29.03).

AZERBAIDJAN

La Russie divise l'OTAN en deux camps

Un pas de plus vers la réalisation du chemin de fer Kazvin-Resht-Astara

Selon la presse, la Russie a réussi à diviser l'OTAN en deux camps: les Etats-Unis avec les pays de la "nouvelle" Europe se prononcent pour l'admission de Tbilissi et de Kiev au Plan d'action en vue de l'adhésion à l'OTAN, l'Europe occidentale s'y oppose, en craignant une réaction négative de la part de la Russie. "Le problème de l'adhésion de l'Ukraine et de la Géorgie à l'Alliance est devenu un casse-tête... Si l'on ajourne ce rapprochement avec l'Ukraine et la Géorgie, la vie n'en sera pas plus facile et la réaction de la Russie n'en deviendra pas moins hostile au bout d'un certain temps". (Zerkalo, 01.04).

Les spécialistes ont apprécié positivement la signature du mémorandum sur la construction du chemin de fer Kazvin-Resht-Astara qui reliera l'Azerbaïdjan à l'Iran et qui fera partie du corridor international de transport Nord-Sud destiné à relier l'Europe à l'Océan Indien. Le projet en voie de réalisation avec la participation de la Russie a longtemps été "gelé" à cause de la position des Etats-Unis et de l'UE qui appliquent une politique d'isolement à l'égard de l'Iran. Les experts prédisent que les participants au projet continueront à se heurter, par la suite également, à l'opposition des pays occidentaux. "De toute évidence, le projet ne sera pas mis en oeuvre en raison de son rejet par les pays occidentaux qui sont des usagers potentiels du corridor Nord-Sud. Les Etats-Unis se prononcent carrément contre le développement de tout rapport économique avec l'Iran, en l'accusant de tenter de créer une arme nucléaire et de soutenir le terrorisme international". (Echo de l'Azerbaïdjan, 31.03).

KAZAKHSTAN

Afghanistan: la présence de l'OTAN est dans l'intérêt de la Russie

Le Kazakhstan confronté au phénomène des skinheads

Selon les analystes, la Russie n'introduira pas ses troupes en Afghanistan, mais elle pourrait accorder à l'OTAN l'accès à des corridors de transport terrestres, car la poursuite de l'opération de l'Alliance dans ce pays correspond à ses intérêts. "A l'époque, la Russie avait contribué à la percée des Etats-Unis en Afghanistan. Les stratèges de Moscou estimaient alors qu'une guerre prolongée dans ce pays asiatique pourrait saigner à blanc l'économie américaine et la rendre moins efficace, car il est impossible de gonfler indéfiniment les muscles militaires...

La présence des Américains en Afghanistan est avantageuse pour Moscou. Cela a permis d'atteindre l'objectif qui n'avait pu être atteint par le contingent militaire limité de l'URSS: créer une zone tampon pour se séparer du monde islamique radical aux frontières méridionales de la Russie". (Gazeta.kz, 26.03).

Les personnalités publiques affirment que des organisations néonazies russes ont pénétré, entre autres, sur le territoire du Kazakhstan. "Les organisations de skinheads russes qui ont hissé les drapeaux du fascisme et du chauvinisme en Russie se sont tellement renforcées qu'elles ne se bornent plus aux territoires purement russes. Elles pénètrent sur nos terres... Les mouvements de jeunes skinheads s'intensifient à Petropavlovsk et à Pavlodar. Dans ces villes, il y a des clubs de nuit dont l'entrée n'est autorisée qu'en fonction de la couleur de peau". (Aïkyn, 28.03).

KIRGHIZSTAN

Nationalisme: la Russie menacée de désintégration

Les médias préviennent que le flirt entre le Kremlin et les nationalistes risque de conduire à la désintégration de la Russie. "Malheureusement, de nombreux hommes d'Etat russes soulignent la supériorité ethnique de la nation russe dans la hiérarchie des peuples de la Russie. Les autorités ont créé le parti nationaliste modéré Rodina (Patrie) qui est immédiatement devenu "immodéré". Mais, en se souvenant du passé récent et du destin de l'URSS, on comprend que les appels des nationalistes actuels visent, en fait, à diviser la Russie en petits morceaux selon l'indice ethnique. Ces "morceaux" seront certainement moins compétitifs et deviendront une proie facile pour d'autres puissances mondiales". (De-Facto, 21.03).

TURKMENISTAN

Turkménistan-Biélorussie: deux poids, deux mesures pour l'Occident

L'opposition critique la politique hypocrite des démocraties occidentales prêtes à soutenir les régimes totalitaires des pays d'Asie en échange de ressources énergétiques "indépendantes vis-à-vis de la Russie". "Le degré de férocité des régimes de la Biélorussie et du Turkménistan est incomparable et, ce qui est essentiel, la réaction de l'Occident au niveau de démocratie dans nos pays est aussi incomparable. Alexandre Loukachenko subit une obstruction, alors que de nombreux hôtes d'Europe et des Etats-Unis se rendent à Achkhabad. L'OSCE organise des conférences à Achkhabad. Marc Perrin de Brichambaut, secrétaire général de l'OSCE, "a hautement apprécié les nouvelles initiatives de Gourbangouly Berdymoukhammedov"... Après sa visite au Turkménistan, le sénateur américain Richard Lugar, fameux lutteur pour les droits de l'homme, voudrait voir Gourbangouly Berdymoukhammedov aux Etats-Unis. C'est bizarre!

Tout le monde comprend que les Américains et les Européens ont besoin de deux choses du Turkménistan: premièrement, le gaz, deuxièmement, qu'il contourne la Russie. Le fonctionnaire européen et le sénateur américain n'ont que faire des droits de l'homme et de la démocratie au Turkménistan. Toutes les jérémiades au sujet de la démocratie en Biélorussie sont de même nature: ceux qui s'y livrent ne se soucient nullement de la démocratie en tant que telle, ils sont préoccupés par l'absence de rhétorique antirusse au sein du gouvernement biélorusse. Quant à l'absence de gaz en Biélorussie, elle rend les critiques vis-à-vis du régime de Loukachenko tout simplement hystériques". (Gundogar, 27.03).

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