Gène de l'agressivité/ vaccin grippe/ vidéosurveillance/ fonds sous-marins/ neige jaune
Mise en évidence d'un génotype lié à l'agressivité physique élevée
Un génotype lié à l'agressivité physique élevée a été mis en évidence par des chercheurs moscovites. Cette étude a été conduite sur une population féminine, rapporte le site inauka.ru.
Des chercheurs de la Faculté de biologie de l'Université d'Etat Lomonossov de Moscou, de l'Institut national de recherche en matière de culture physique et de l'Institut de l'activité nerveuse supérieure et de neurophysiologie ont découvert un génotype lié à l'agressivité physique élevée. Cette étude se distingue par le fait qu'elle a été réalisée sur des femmes.
Les caractéristiques psychologiques de l'homme sont déterminées, en partie, par le milieu environnemental et l'éducation. La prédétermination génétique intervient cependant également à hauteur de 30 à 60%. Tout comme les autres manifestations émotionnelles, la tendance à l'agressivité dépend de l'influence conjuguée de plusieurs gènes, qui déterminent l'activité des neurotransmetteurs du cerveau. L'un de ces gènes, le COMT, code la protéine catéchol-O-méthyltransférase. C'est cette protéine qui régule la quantité de neurotransmetteurs de dopamine dans le cortex préfrontal du cerveau de l'homme.
Les scientifiques connaissent bien une des mutations possibles du gène de la COMT qui conduit à une baisse de l'activité de la protéine de l'ordre de 40% et, au niveau moléculaire, au remplacement d'un acide aminé (la valine) par un autre acide aminé (la méthionine). La fréquence de cette mutation varie selon les peuples. Elle est de 0,5 chez les Russes: en d'autres termes, les variantes valine et méthionine du gène sont à peu près égales chez eux.
De nombreux chercheurs ont tenté d'établir une corrélation entre le gène COMT et la tendance chez certains individus à avoir un comportement agressif. Mais ils ont obtenu des résultats contradictoires. Il est à noter qu'ils ont essentiellement travaillé sur des hommes. Les chercheurs russes ont analysé, quant à eux, la séquence du gène COMT chez 114 jeunes filles moscovites âgées de 17 à 20 ans.
Toutes ont fourni volontairement leur ADN pour qu'il soit étudié. Elles ont également passé un test psychologique permettant de mettre en évidence leur prédisposition ou non à l'agressivité (qu'elle soit physique, indirecte ou verbale), ainsi que leur niveau d'irritabilité, de négativisme, de susceptibilité, de suspicion ou de sentiment de culpabilité. La répartition des variantes valine et méthionine chez ces jeunes Moscovites s'est avérée à peu près la même qu'ailleurs en Europe.
On sait que chaque gène existe dans nos cellules en deux exemplaires: l'un provenant du père et l'autre de la mère. Les résultats du test psychologique ont montré que les jeunes filles possédant deux valines sont davantage enclines à l'agression physique que celles associant valine et méthionine, celles ayant deux méthionines étant les plus calmes.
Chez les porteuses de la variante valine, la protéine désagrège plus activement la dopamine. C'est pourquoi il y a moins de neurotransmetteurs. Ces personnes sont moins anxieuses et moins sensibles à la douleur que les porteuses de la variante méthionine, ce qui peut favoriser, assurément, l'élévation de l'agressivité physique.
Les jeunes femmes ayant une forme de protéine méthionine, peu active, ont une excitabilité élevée, sont plus sensibles, sont enclines à éviter les conflits. Elles ont peur du danger et de l'inconnu, sont anxieuses et timides. La combinaison de ces qualités peut être considérée comme une opposition à un comportement agressif qui serait accompagné d'un recours à la violence physique.
Il est à noter que la mutation du gène de la méthionine n'existe pas chez les grands singes. Cette mutation est apparue pour la première fois, à l'évidence, chez l'homme. A en juger par le pourcentage important de "mutants", elle a été utile. Outre une agressivité moindre, les personnes porteuses de la variante méthionine possèdent une meilleure mémoire et étudient mieux. L'évolution de l'homme s'est faite essentiellement dans le sens du développement de ses capacités intellectuelles et de la complexité de l'organisation du cerveau, et non du développement de la force physique et de l'agressivité, forme la plus primitive de l'agression. C'est pourquoi la fixation d'une mutation favorisant le perfectionnement de la fonction cognitive et la diminution de l'agressivité physique est parfaitement justifiée en tant qu'évolution d'une forme de défense qui tend à devenir obsolète...
La modification du gène COMT décrite ici n'est naturellement pas la seule mutation déterminant le penchant d'un individu pour l'agressivité. Ce symptôme dépend d'une multitude de gènes, le gène COMT n'étant que l'un d'entre eux.
Grippe: vers une protection vaccinale longue durée
Un vaccin universel contre la grippe assurant une protection durant plusieurs années verra bientôt le jour en Russie, rapporte le site annews.ru.
Un nouveau vaccin permettra de protéger l'organisme humain de la grippe durant cinq à sept ans, a affirmé le professeur Oleg Kisselev, directeur de l'Institut de recherche sur la grippe de l'Académie de médecine russe. Les chercheurs de l'Institut sont en train d'élaborer un nouveau vaccin d'une très grande efficacité contre cette affection. Les premiers tests cliniques sur l'homme débuteront dès l'année prochaine.
"Les vaccins actuels, tel le Grippol, sont sans danger, mais ce dernier est utilisé depuis une quinzaine d'années déjà", a indiqué Oleg Kisselev. La Russie, a-t-il souligné, doit avoir des vaccins plus performants. "Nous sommes en train, a-t-il annoncé, de créer un nanovaccin universel qui permettra, avec une seule injection, d'assurer une protection contre la grippe pour une période de cinq à sept ans." Il s'agira, a-t-il précisé, d'un vaccin en spray stable, hautement immunogène, comportant, naturellement, en tant que nanovaccin, des nanoparticules.
La vidéo partout et pour tout: protection des données, feux de forêts, infractions routières...
Les systèmes de surveillance vidéo se développent de plus en plus en Russie. Une nouvelle technologie très performante de reconnaissance d'utilisateurs d'ordinateur et de détection de présence a été mise au point par une société moscovite, rapporte le site informnauka.ru. Le site nr2.ru cite, lui, des exemples de développement de la surveillance vidéo dans des domaines tels que la lutte contre les feux de forêts ou la surveillance des infractions routières.
La société russe Artec Ventures, qui travaille depuis plus d'une décennie sur l'obtention et le traitement des images 3D, a mis au point une technologie de reconnaissance vidéo des utilisateurs d'ordinateur, et également de protection des données contre les personnes étrangères. Ce système, appelé familièrement "SOLO", permet de protéger efficacement un ordinateur, sans qu'il y ait besoin d'activer un mot de passe.
Le système SOLO repose sur une caméra 3D et un logiciel. En procédant à une surveillance permanente de l'espace dans un rayon d'un mètre autour de l'écran, cette caméra USB protège la machine sur laquelle elle est installée en traitant instantanément toutes les images qu'elle capte.
Le système est capable d'analyser en 2D et en 3D le visage de toute personne se présentant devant l'ordinateur pour s'en servir. L'utilisateur potentiel doit simplement s'asseoir devant l'ordinateur. S'il est reconnu par le système, celui-ci donne son feu vert et la machine peut être utilisée. Ce procédé, estiment ses concepteurs, est plus sûr qu'un mot de passe, qui peut être perdu ou dérobé. Mais le système peut faire encore mieux. Lorsqu'il détecte la présence d'une tierce personne à proximité de l'ordinateur, il ferme immédiatement toutes les fenêtres. Il devient alors impossible de regarder par dessus l'épaule d'un collègue et de savoir ce que celui-ci fait sur sa machine.
La technologie utilisée, Dynamic 3D, repose sur une reconnaissance de l'utilisateur à deux niveaux. Le premier consiste en une traditionnelle image 2D, de qualité, captée très vite (25 cadres à la seconde). Le second niveau consiste en une représentation 3D très "pointue" de l'individu, reposant sur une quarantaine de milliers de points, dont la position est déterminée à 0,6 mm près. Les données obtenues sur l'utilisateur potentiel sont comparées avec celles de la base de données de l'ordinateur et l'autorisation de se servir de la machine est accordée ou non, en fonction des cas.
Cette technologie n'est naturellement pas capable de faire obstacle aux tentatives d'intrusion d'un hacker ou d'une personne vraiment malintentionnée. Elle permet néanmoins de résoudre bien des problèmes de "voisinage" au sein des bureaux et de faire échec à la trop grande curiosité de certains collègues ou visiteurs, et ce bien plus efficacement qu'un mot de passe.
Lors du dernier salon des "technologies de la sécurité-2008", qui s'est tenu en février dernier au centre Crocus City de Moscou, le système SOLO a été reconnu comme le meilleur projet innovant parmi tous ceux présentés lors de cette manifestation.
Dans un tout autre domaine, un système de détection vidéo des incendies de forêts a été mis en place dans des massifs forestiers de la région de Rostov-sur-le-Don. 11 installations vidéo permettent de surveiller depuis la fin mars les forêts aux alentours. Elles sont implantées sur des miradors dans 7 districts de cette région. L'essentiel des massifs forestiers se trouve ainsi sous surveillance vidéo. Chaque caméra peut balayer un champ d'une trentaine de kilomètres de rayon. Ces équipements sont également capables d'indiquer la direction dans laquelle se propagent les incendies.
L'efficacité du système a déjà été testée dans la zone forestière du district Vechenski, où une surveillance vidéo est réalisée depuis plusieurs années. Au cours de l'actuelle saison des feux de forêts, 11 incendies se sont déclarés sur le territoire de cette zone forestière (l'une des plus importantes de la région de Rostov). Mais seulement 8 hectares ont été la proie des flammes. Un chiffre à comparer avec celui du district voisin de Verkhnedonski, dépourvu de caméra vidéo, et où 223 hectares ont brûlé.
Revenons du côté de la capitale pour nous intéresser à la circulation automobile. Les Services de l'inspection routière de la région de Moscou entendent eux aussi développer la surveillance vidéo. Ils se préparent à appliquer un contrôle vidéo total afin de déceler les infractions aux règles de la circulation routière. Leur responsable, le major-général Sergueï Sergueïev, a annoncé le 25 mars que chaque patrouille routière avait dès à présent la possibilité d'utiliser des équipements permettant de fixer sur vidéo les infractions.
Ce responsable a rappelé qu'à partir du 1er juillet, de nouvelles dispositions législatives permettront d'utiliser l'enregistrement vidéo d'une infraction au Code de la route en tant que preuve. Il a souligné que ces mesures, qui seront désormais appliquées en Russie, le sont déjà dans bien des pays en Europe. Sergueï Sergueïev a toutefois noté que l'introduction de ces nouvelles dispositions ne signifiait pas pour autant que la vidéosurveillance serait d'emblée introduite partout. "Le système de captures d'images sera installé par étapes, a-t-il dit." Il a précisé que la région de Moscou possédait d'ores et déjà quelque 600 équipements de détection vidéo des infractions.
Les systèmes vidéo en question peuvent être composés d'un système vidéo à proprement parler (caméras ou appareils photo), mais inclure aussi des radars de contrôle de vitesse. Un système mixte radar-caméras peut permettre, par exemple dans un tunnel, de contrôler à la fois la vitesse des véhicules et de vérifier si ceux-ci ne déboîtent pas en cas de dépassement interdit, note le site last24info.ru .
Deux engins sous-marins high-tech pour les chercheurs de l'Extrême-Orient
Les chercheurs russes de la région de l'Extrême-Orient ont reçu deux appareils téléguidés ultra-performants, le Falcon 1.000 m et l'Obzor 150 m, destinés à l'exploration des fonds sous-marins. Cette acquisition a coûté quelque 150 millions de dollars.
Compte tenu de la somme à investir, la décision d'acheter ces deux engins d'exploration des eaux profondes a été prise par une commission gouvernementale, a précisé à RIA Novosti Vitali Tarassov, directeur de l'Institut de biologie de la mer de la Section extrême-orientale de l'Académie des sciences russe. Ces deux appareils - le Falcon 1.000 m et l'Obzor 150 m, de conception russo-américaine et russo-britannique, permettront d'intensifier les recherches sous-marines. Le développement des travaux dans ce secteur passe obligatoirement, aujourd'hui, par l'acquisition d'un tel matériel.
"Ces appareils mobiles, facilement transportables, ont été réalisés d'après les technologies les plus récentes. Ils peuvent être comparés à des engins spatiaux, tels que les lunokhods et les marsokhods, a commenté Vitali Tarassov. Ils vont nous permettre de faire progresser considérablement nos recherches dans les mers de l'Extrême-Orient."
Les engins utilisés jusqu'à présent ne permettaient aux scientifiques que de prendre des clichés du fond des mers. Avec le Falcon 1.000 m, les chercheurs peuvent désormais réaliser des photos et des vidéos, prélever des échantillons du sol et des spécimens d'animaux vivant dans les fonds sous-marins, étudier toutes les caractéristiques liées à la pression de l'eau (selon au moins une dizaine de paramètres) jusqu'à une profondeur d'un kilomètre. "Toutes les photos et informations vidéo parviennent au navire scientifique en temps réel et sont enregistrées simultanément sur le disque dur d'un ordinateur, qui les analyse et les traite, a ajouté Vitali Tarassov."
L'Obzor 150 m est à ranger, lui, dans la nouvelle catégorie des systèmes miniatures téléguidés de haute technologie destinés à effectuer des investigations sous-marines à des profondeurs hors de portée des scaphandriers, a poursuivi le directeur de l'Institut de biologie.
Ces appareils nous donnent des possibilités exceptionnelles d'étudier les ressources biologiques et minérales, et notamment les hydrocarbures dans les dépôts sédimenteux sur d'immenses étendues de l'océan mondial, s'est félicité Vitali Tarassov.
Les engins ont été embarqués à bord du navire de recherche Akademik Oparin. Les tests ont débuté le 28 mars dans la mer du Japon. Les deux appareils devraient être énormément utilisés lors de la campagne de recherches scientifiques, qui s'étale du 1er avril à début novembre. La Section extrême-orientale de l'ASR compte augmenter d'un tiers cette année le nombre de ses expéditions par rapport à 2007.
De la neige jaune à Arkhangelsk
Différentes agences russes, à l'instar de nr2.ru, ont rapporté récemment un phénomène des plus étranges: de la neige jaune est tombée dans la région d'Arkhangelsk. Les habitants de cette contrée peuvent dormir tranquilles: les scientifiques semblent en détenir l'explication, des plus naturelles.
De la neige jaune est tombée le 25 mars sur le territoire de cinq districts de la région d'Arkhangelsk. Mais sans aucun danger pour la santé des habitants, ont estimé les spécialistes de quatre laboratoires indépendants, qui ont analysé différents échantillons. Contrairement aux craintes suscitées dans un premier temps par la couleur pour le moins inhabituelle de la neige, aucun produit toxique ne semble être à l'origine de ce phénomène. Des analyses plus poussées se poursuivent, précisait toutefois l'agence TASS.
La couleur étrange de ces précipitations, a expliqué le Sevguidromet (Services météorologiques du Nord), est due à un puissant cyclone venu de la Méditerranée. L'analyse des données a montré, selon ses spécialistes, que ce front chaud a en quelque sorte absorbé des masses d'air provenant des zones de steppes de la région de Volgograd et de la Kalmoukie, où des vents violents et de puissants flux ascensionnels verticaux ont favorisé l'arrivée d'un "colorant" naturel dans les systèmes nuageux. Ce "colorant" étant, précise le Sevguidromet, le fruit d'un mélange de particules de végétaux, de poussière et de sable en provenance de ces territoires. Le "colorant" de la neige jaune était donc des plus naturels, selon les explications du Sevguidromet.
