Ce refus a été atténué par la promesse de revenir à l'examen de cette question en décembre. Les experts ne voient aucune raison de parler de succès de Moscou, mais estiment que le verdict de Bucarest pourrait aider les parties à atténuer leurs contradictions sur d'autres problèmes importants.
En Ukraine, les adversaires de l'adhésion à l'Alliance ont tenu jeudi des meetings de protestation. En Géorgie, on n'a pas caché sa déception. Aussi bien les représentants de l'establishment politique que certains experts politiques se sont déclarés certains que la position ferme des leaders ouest-européens s'expliquait par le souci de ne pas détériorer les rapports avec la Russie.
"Cette interprétation est absolument fausse, a déclaré le Docteur Achot Manoutcharian, politologue allemand. Les pays ouest-européens ont subi une pression assez forte de Washington comme de Moscou. Mais ils ont fait le choix qui leur convient le mieux. La Russie se surestime si elle considère que l'Allemagne s'est appuyée sur l'avis du Kremlin en refusant d'accorder le Plan d'action pour l'adhésion à l'Ukraine et la Géorgie. Bien entendu, ils ont tenu compte de cet avis, mais il s'agit là d'une coïncidence d'intérêts dans une situation concrète".
Selon l'analyste, Moscou aurait pu crier victoire si Kiev et Tbilissi avaient renoncé à l'idée d'adhérer à l'OTAN, "c'est pourquoi il serait pour le moins naïf de parler d'un succès de la Russie dans les rapports OTAN-Ukraine ou OTAN-Géorgie".
Alexeï Malachenko, expert du Centre Carnegie de Moscou, n'exclut pas que ce verdit favorable à la Russie puisse influer indirectement sur le règlement d'autres problèmes importants entre les parties. "Un certain écart par rapport à la position rigide occupée sur la défense antimissile est possible au cours de la rencontre entre Vladimir Poutine et George Bush à Sotchi. S'il n'y avait pas d'espoir, cela n'aurait eu aucun sens d'organiser cette rencontre", a déclaré l'expert.
Ces derniers temps, a-t-il fait remarquer, Moscou ne se souvient presque pas de l'idée d'une OPEP du gaz qui met en rage l'Occident, et des rapports constructifs s'établissent peu à peu dans l'ensemble du secteur énergétique. Le Kosovo, autre facteur qui suscite l'irritation des deux parties, est, semble-t-il, relégué au second plan. "L'attitude de la Russie est assez loyale en ce sens. Ses menaces de reconnaître, en réponse, l'indépendance de l'Abkhazie ou de l'Ossétie du Sud sont restées lettre morte", relève M. Malachenko. D'après lui, il faut s'attendre à des contacts fructueux entre la Russie et l'Occident dans un avenir prochain.
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