La Russie vue par la presse de la CEI et des pays baltes

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ESTONIE

Selon les commentateurs, la dépendance de la population russophone de l'Estonie vis-à-vis de la télévision russe approfondit la scission dans la société estonienne. Les experts préviennent que cet état de choses recèle un grave danger pour la société qui est de plus en plus divisée en fonction de l'appartenance ethnique. "93% de la population russophone de l'Estonie regarde les chaînes de télévision russes, et 68% lit les journaux édités en russe en Estonie, constate un Rapport sur le développement du potentiel humain... La solidarité et la confiance mutuelle unissant les habitants de l'Estonie sont relativement faibles, et la méfiance s'est accrue après les événements d'avril 2007 (à la suite du déplacement du Soldat de bronze). (Eesti Päevaleht, 18.03).

Les médias expliquent la réaction réservée de Washington face à la répression violente par Pékin des troubles à Lhassa (Tibet) par le récent précédent du Kosovo et font remarquer que Moscou pourrait tirer un éventuel avantage de ces événements. "Pour l'instant, le Kremlin se tait, mais les chaînes de télévision russes manifestent leur soutien au Tibet. Ce n'est pas étonnant: on peut ainsi répliquer aux Etats-Unis qui ont reconnu l'indépendance du Kosovo et, en même temps, exciter l'Abkhazie, l'Ossétie du Sud et la Transnistrie. Ce n'est pas un secret que les critiques émises à l'égard de Pékin concernant la manière dont les minorités nationales sont traitées dans les régions ont toujours plu au Kremlin, car, dans ce cas, la Russie n'est pas critiquée pour ce qui se produit en Tchétchénie ou pour les violations des droits de l'homme dans les régions peuplées de minorités nationales... En ce moment, les grands pays sont contraints de garder le silence à propos de l'état de la démocratie en Russie". (Pärnu Postimees, 18.03).

LETTONIE

Les médias attirent l'attention sur les restructurations qui ont lieu dans les régions de la Russie où les gouverneurs issus des structures de force sont remplacés par des gestionnaires professionnels. "L'époque des gouverneurs généraux est, semble-t-il, révolue... La période où l'on avait besoin d'hommes politiques "à poigne" s'achève définitivement en Russie. Les dirigeants actuels des régions sont remplacés non pas par des généraux ou des hommes politiques, mais par des managers. C'est parfaitement logique dans les conditions de stabilité politique dans le pays". (Tchas, 13.03).

Les experts estiment que la Russie peut employer deux scénarios différents dans le règlement des conflits dans l'espace postsoviétique. Dans le cas de la Transnistrie, on suppose qu'au terme d'un accord d'ensemble, Tiraspol sera formellement subordonné à Chisinau tout en jouissant des droits d'une véritable autonomie. Qui plus est, la Moldavie aura le statut d'Etat neutre. Analysant la situation concernant les républiques non reconnues sur le territoire de la Géorgie, les commentateurs n'excluent pas la reconnaissance de leur souveraineté par la Russie. "Comme il fallait s'y attendre, le précédent du Kosovo a fait bouger du point mort les pourparlers sur le statut d'autres républiques autoproclamées. Ainsi, Moscou est prêt à garantir le rétablissement de l'intégrité territoriale de la Moldavie en échange de son refus d'adhérer à l'OTAN". (Telegraph, 12.03). "Le Conseil de la Fédération (chambre haute du parlement russe) se prononcera en faveur de la reconnaissance de l'indépendance de l'Abkhazie et de l'Ossétie du Sud en cas d'adhésion de la Géorgie à l'OTAN... Les députés soutiendront ainsi la position de l'Abkhazie et de l'Ossétie du Sud qui ont déclaré que, si la Géorgie adhérait à l'OTAN, elle devrait le faire sans elles. La Douma (chambre basse du parlement russe) a également l'intention d'adopter une résolution sur le statut de l'Ossétie du Sud et de l'Abkhazie". (Biznes&Baltia, 18.03).

LITUANIE

La presse craint que l'image libérale de Dmitri Medvedev n'induise en erreur l'Occident, tout comme George W. Bush s'était trompé en 2001 en jugeant Vladimir Poutine. "L'Occident se distingue par de multiples complexes à l'égard de la Russie: il aime être trompé, il évite de regarder droit dans les yeux et remercie à chaque occasion de plaire. L'élection présidentielle en Russie confirme que notre voisin de l'Est sait manipuler les Etats occidentaux qui sourient même lorsqu'ils font l'objet d'un flirt abject. On ne peut qualifier autrement cette situation où, tout en estimant que l'élection en Russie n'était pas démocratique, l'Occident félicite le président Dmitri Medvedev nouvellement élu et pense qu'il sera peut-être moins acerbe et obstiné que Vladimir Poutine. (Veidas, 12.03).

Selon les estimations des analystes, les dettes des entreprises russes sont comparables au montant du fonds de stabilisation et des réserves de change, c'est pourquoi, en dépit des affirmations des autorités, le pays n'est pas à l'abri d'une crise. "La dette des corporations publiques et privées équivaut au montant total du fonds de stabilisation et des réserves de change... Dans les conditions d'une crise, les créditeurs internationaux exigeront la restitution des dettes par les compagnies russes et les autorités devront vider la tirelire... Les propos selon lesquels la Russie n'a aucune dette sont un mythe inventé par le pouvoir et transmis à la population par les journalistes. L'Etat n'a pas de dettes, mais les entreprises, grâce auxquelles vit la Russie, elles, sont criblées de dettes". (Litovski kourier, 13.03).

BIELORUSSIE

Les experts des médias privés jugent que les efforts conjugués de Moscou et de Washington pourraient mener à un renversement prochain du régime d'Alexandre Loukachenko. "Il parait curieux que Moscou ait permis à Alexandre Loukachenko de se laisser entraîner dans des règlements de comptes avec Washington, entre autres, au sujet d'Alexandre Kozouline (président du Parti social-démocrate biélorusse Gramada, parti d'opposition)... Aussi étrange que cela puisse paraître, on y voit un arrangement entre Washington et Moscou sur le problème biélorusse. Il semble que les deux parties se soient entendues sur le problème principal: puisque Alexandre Loukachenko n'est pas prêt à partir de lui-même, il faut l'y aider. Les Etats-Unis exercent une pression politique, tandis que la Russie place la situation sous son contrôle économique... Il est vrai, pour l'instant, il n'est pas encore évident de savoir si un successeur civilisé, mais pro-russe, d'Alexandre Loukachenko peut faire l'affaire des Etats-Unis et de l'Europe, ou bien s'ils s'y opposeront. Si cela ne les gêne pas, alors le départ d'Alexandre Loukachenko est pour bientôt". (Bielorousski partizan, 17.03).

La majorité des observateurs estiment que la mise en oeuvre du projet d'Union pour la Méditerranée entraînera la division définitive du continent en sphères d'influence de la Russie et de l'Occident. "Le nouveau projet européen baptisé Union pour la Méditerranée rendra même nulle l'hypothèse de l'adhésion de la Biélorussie à l'UE... L'apparition de l'Union pour la Méditerranée est objectivement avantageuse pour la Russie. A la suite de la création de cette union, l'Europe se divisera, volens nolens, en deux parties: le Nord et le Sud. La Russie entretient traditionnellement des contacts, pour l'essentiel, avec les Etats de l'Europe du Nord. Par conséquent, lorsque les Européens se diviseront définitivement en pays orientés vers le Sud et pays orientés vers l'Est, elle pourra plus facilement dicter ses conditions à l'Allemagne et aux pays scandinaves, sans parler de la Pologne ou des pays baltes". (Telegraph, 17.03).

UKRAINE

Les médias continuent à mettre en relief avec une satisfaction non dissimulée l'issue du récent conflit gazier qui s'est terminé par la reprise des livraisons de gaz par Gazprom à l'Ukraine, bien que Kiev n'ait pas respecté les ententes intervenues entre les présidents des deux pays à Moscou. "Après la reprise des livraisons de gaz à l'Ukraine, les Russes se demandent avec perplexité: "Que s'est-il passé?" On peut les comprendre. L'Etat leur a suggéré depuis de nombreuses années que la volonté de Gazprom était celle de Dieu. Mais, tout à coup, le Seigneur a fléchi. Le monstre gazier "immense et terrible" a livré du gaz aux "voleurs ukrainiens", et cela sans attendre le remboursement des livraisons antérieures. Cette mésalliance étonnante pouvait arracher au toit non seulement les tuiles, mais aussi les chevrons, ce qui a effectivement eu lieu". (ProUa, 12.03).

Selon de nombreux auteurs, les frictions dans les rapports entre la Russie et l'Occident sont provoquées en premier lieu par les mentalités différentes de leurs leaders et ils soulignent que l'absence de compréhension peut avoir des conséquences négatives, avant tout pour la Russie. Le "nationaliste russe" Vladimir Poutine ne croit pas que différents pays puissent être unis autour de valeurs communes. D'ailleurs, il ne croit pas aux valeurs et les références à celles-ci ne sont que des subterfuges. Mais il s'avère que renoncer à ces valeurs signifie également l'impossibilité de prendre d'importantes décisions (comme cela est arrivé dans le cas du Kosovo). Vladimir Poutine est persuadé qu'il s'agit d'un complot de la part de l'Occident. Suivant cette logique, il est tout à fait naturel de tenter de se rappeler au bon souvenir de tous, en employant le peu de moyens de pression qui restent à disposition... Le fait que ces menaces n'aient aucun impact suscite l'irritation et la déception. Si Dmitri Medvedev, comme l'estime Vladimir Poutine, essaie d'appliquer la même politique, il se heurtera aux mêmes difficultés". (Den, 13.03).

MOLDAVIE

Les observateurs constatent avec indignation qu'en consentant à signer la déclaration sur le règlement du conflit en Transnistrie garantissant à la Moldavie le statut d'Etat neutre, l'Occident, en la personne de l'UE, de l'OSCE et des Etats-Unis, a permis, en fait, à Moscou d'obtenir la fédéralisation de la république. La politique étrangère du Kremlin qui emploie la tactique de subornation des chefs des Etats étrangers est âprement critiquée. "Ce document est un nouveau triomphe de la diplomatie russe qui a changé de tactique après l'échec du Mémorandum Kozak (plan de règlement russe). Les Russes ont rapidement adouci la position de Vladimir Voronine et l'ont conditionné d'une manière qui leur est propre, après quoi ils l'ont humilié en le transformant en véritable vassal et l'ont apprivoisé avec de hautes décorations ecclésiastiques... Ceux qui croient à la diplomatie russe sont ou bien naïfs, ou bien des extraterrestres. Même après la signature de la déclaration, les Russes ne retireront pas leurs bases de Transnistrie, malgré leurs promesses". (Timpul de dimineata, 13.03).

Les médias nationaux ont accueilli avec scepticisme la déclaration du président moldave Vladimir Voronine sur sa volonté d'obtenir le retrait des troupes russes de Transnistrie en échange du statut d'Etat neutre pour la Moldavie. Les spécialistes sont certains que Vladimir Voronine est victime d'une machination politique du Kremlin. "Moscou essaie de poser de nouveaux préalables, par exemple, le droit de veto de la Transnistrie au sein du nouvel Etat réunifié; ce compromis supposera non pas le retrait des troupes russes, mais la promesse de les retirer... Vladimir Voronine et ses conseillers doivent reconnaître que Moscou les a dupés, en laissant entendre que le règlement du conflit était très proche, tout en menant des pourparlers avec les Etats-Unis et l'OTAN sur le maintien de sa présence militaire en Moldavie". (Journal de Chisinau, 18.03).

ARMENIE

Commentant l'adoption par l'Assemblée générale des Nations unies d'une résolution "pro-azerbaïdjanaise" sur le problème du Haut-Karabakh, les médias soulignent tout particulièrement qu'elle a été soutenue par l'Ouzbékistan, membre de l'OTSC (Organisation du Traité de sécurité collective). Les journalistes rappellent qu'une initiative analogue de l'Azerbaïdjan à l'ONU avait été soutenue en 2004 par deux autres membres de l'OTSC: le Kazakhstan et le Kirghizstan. Selon les commentateurs, les contradictions évidentes au sein de cette organisation militaire et politique mettent en doute la légitimité de son existence. "Ces quatre dernières années, Bakou qui accuse l'Arménie (membre de l'OTSC) d'occuper ses terres et de procéder à un nettoyage ethnique s'est attiré l'approbation de trois membres de l'OTSC: le Kazakhstan, le Kirghizstan et l'Ouzbékistan, ce qui ne peut manquer de se répercuter sur la réputation de l'alliance elle-même. Par ailleurs, ceci est contraire aux Statuts de l'OTSC". (Golos Armenii, 18.03).

GEORGIE

Les médias constatent que la réaction de Tbilissi face à la levée par Moscou des sanctions contre l'Abkhazie a été réservée, car la Géorgie espère probablement que la question de son adhésion à l'OTAN sera examinée favorablement au sommet de l'OTAN en avril à Bucarest. "Apparemment, les autorités géorgiennes s'abstiennent d'entreprendre des actions radicales en réponse aux démarches de la Russie, en tout cas, jusqu'au sommet de Bucarest. De toute évidence, Tbilissi espère que la décision que la Géorgie désire sera prise". (24 saati, 12.03).

Les hommes politiques géorgiens ont réagi bien plus sévèrement à la formule de "statut reporté" proposée par la Douma russe à l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud. "Quelles actions dissimule ce "statut reporté"? Si l'on examine l'exemple de l'Abkhazie, il s'agira du pillage du littoral... Ce sont des prémisses à la transformation des Abkhazes en main d'oeuvre bon marché, au gaspillage des richesses naturelles et à l'assimilation totale des Abkhazes en tant qu'ethnie, par le mélange, qui conduira à leur disparition. La Russie s'est moquée du monde une fois de plus et a porté un coup terrible aux Abkhazes et aux Ossètes". (Ahali taoba, 17.03).

Certains experts affirment que les débats qui ont eu lieu à la Douma sur le statut des républiques non reconnues sur le territoire de la CEI sont un défi lancé non pas à la Géorgie, mais à l'Occident. Le Kremlin exprime ainsi son mécontentement face à la reconnaissance de l'indépendance du Kosovo. "En premier lieu, c'est la réaction d'une Russie irritée, qui n'a pas été prise en considération, bien qu'elle ait fermement défendu l'intégrité territoriale de la Serbie. La Russie veut montrer au monde entier que, si l'on ne tient pas compte de son avis, elle créera des problèmes à ses partenaires occidentaux. C'est pourquoi les actions entreprises ces derniers temps par Moscou ont été dirigées non pas contre la Géorgie, mais contre l'Occident". (Rezonansi, 15.03).

AZERBAIDJAN

Les observateurs sont unanimes à estimer que Moscou recourt activement en politique étrangère aux méthodes de "chantage territorial" en vue d'empêcher l'adhésion de certains pays postsoviétiques à l'OTAN. "En réponse à l'élargissement de l'OTAN, la Russie a fait des conflits dans l'espace postsoviétique une monnaie d'échange. Moscou a reconnu ainsi qu'il soutenait les régimes séparatistes, c'est pourquoi le règlement des conflits dépend entièrement de la Russie". (Khalg tchebkhessi, 12.03). "Avant le sommet de l'OTAN à Bucarest, la Russie fait de son mieux pour essayer de garder sous son influence la Géorgie, l'Ukraine, la Moldavie et l'Azerbaïdjan... En cédant aux recommandations de la Russie qui a besoin de maintenir ses unités militaires en Transnistrie, la Moldavie va se retirer du GUAM". (Express, 12.03). "La Russie a toujours voulu occuper l'Azerbaïdjan. 20% de son territoire est déjà occupé à la suite de ses efforts. Si nous acceptons la variante de Vladimir Voronine (intégrité territoriale en échange du statut neutre), nous perdrons encore les 80% restants. L'Azerbaïdjan ne renoncera jamais à son intégration à l'OTAN et au GUAM. L'OTAN est la garantie de notre sécurité". (Bizim ïol, 14.03).

KAZAKHSTAN

Selon les experts, l'accord conclu entre Gazprom et les compagnies énergétiques du Kazakhstan, de l'Ouzbékistan et du Turkménistan sur l'élévation du prix du gaz jusqu'au niveau européen a réduit à néant l'intérêt des républiques d'Asie centrale pour les projets de construction de gazoducs contournant le territoire de la Russie. En outre, l'Ukraine - principal consommateur de gaz centrasiatique - et les pays occidentaux qui la soutiennent perdent la possibilité d'accuser Moscou de spéculer sur le gaz et d'employer des schémas non transparents de formation des prix. "L'idée de cette décision est de s'assurer que les fournisseurs centrasiatiques se désintéressent des plans de livraison de gaz en Europe en contournant la Russie et que les clients de Gazprom, en premier lieu l'Ukraine et la Biélorussie, n'aient aucune raison de lui reprocher de spéculer sur les hydrocarbures. Quant aux républiques d'Asie centrale, elles ne pouvaient pas ne pas profiter de la situation actuelle en vue de régler le problème des prix en leur faveur". (ExpressK, 13.03). "Provoqué par l'Occident et par toutes sortes d'idées des vendeurs de gaz, Gazprom a agi habilement, en conservant pour longtemps des partenaires énergétiques importants en satisfaisant leurs demandes en matière de hausse des prix, ce qui lui a permis de prouver l'importance de ses propres itinéraires de transit, y compris la mise en oeuvre du projet de Gazoduc caspien. Par conséquent, Gazprom a réduit à néant pour longtemps les efforts des concurrents occidentaux qui préfèrent des gazoducs alternatifs, notamment le gazoduc Transcaspien". (Delovaïa nedelia, 14.03).

KIRGHIZSTAN

Selon une des versions citées dans les médias, les assassinats d'ouvriers immigrés en Russie sont provoqués par les pays occidentaux qui poursuivent l'objectif de brouiller la Russie avec ses partenaires au sein de la CEI et d'affaiblir ainsi son influence dans l'espace postsoviétique. "Selon les experts, les Etats-Unis jugent nécessaire d'affaiblir l'influence de la Russie en Asie centrale, c'est pourquoi ils essaient de provoquer une scission dans les rapports entre les ex-républiques de l'URSS. Pour y parvenir, les techniciens occidentaux de la politique peuvent inciter spécialement les skinheads russes à aggraver la "lutte contre les étrangers" et provoquer la réaction négative des nationalistes au Kirghizstan, au Tadjikistan, en Ouzbékistan et en Moldavie. L'objectif poursuivi est évident: provoquer une scission dans les rapports entre la Russie et ses partenaires au sein de la CEI. (Agym, 07.03).

Selon les experts, la Russie est un partenaire plus fiable pour le Kirghizstan que les Etats-Unis ou la Chine. "Les Etats-Unis figurent parmi les principaux acteurs dans notre région. Ils apportent une grande aide financière au Kirghizstan depuis les premiers jours de son indépendance. Mais cette aide doit toujours être considérée à la lumière de l'expression bien connue: "l'Amérique n'a pas d'amis éternels mais des intérêts éternels"... Il faut également faire preuve de prudence dans les rapports avec la Chine, grand pays voisin... Dans ce même ordre d'idées, parmi les grandes puissances mondiales, la Russie reste pour le Kirghizstan un partenaire éprouvé depuis des années". (Aalam, 07.03).

En couvrant les manifestations exigeant le retrait de la base aérienne américaine de Manas, les médias ont cité des experts qui ont invité à ne pas détériorer les rapports avec les Etats-Unis et d'autres puissances mondiales. "Cela rappelle un petit chien qui aboie en direction d'un éléphant. Le fait est qu'il ne convient pas de se disputer avec des puissances comme les Etats-Unis, la Russie et la Chine. Il faut s'entretenir avec eux à une table ronde, sans bruits et sans émotions, en vue de parvenir à des ententes mutuellement acceptables et avantageuses". (Agym, 12.03).

TURKMENISTAN

La signature d'un accord entre la Russie, le Kazakhstan et le Turkménistan sur la construction du Gazoduc caspien est le principal événement abordé. Les experts considèrent les ententes intervenues comme le résultat du compromis entre les parties sur les prix du gaz livré à la Russie. "Conscients de l'importance de cet accord pour la Russie, les leaders des républiques d'Asie centrale lui ont demandé de faire des concessions appropriées... Gazprom y a consenti". "La création du Gazoduc caspien et la reconstruction du système de gazoducs Asie-centrale-Centre permettront à la Russie de rester pendant un certain temps le fournisseur monopoliste de gaz d'Asie centrale à l'Europe et d'ajourner ainsi l'apparition d'une concurrence entre le gaz russe et centrasiatique sur le marché mondial". (Turkmenia.info, 15.03). "Le consentement de Gazprom à céder aux conditions de l'ultimatum mettra une croix sur le projet transcaspien: le gazoduc passant par le fond de la Caspienne du Turkménistan en Azerbaïdjan, par la Turquie, puis par les Balkans". (Turkmenia.info, 12.03).

Les analystes avaient souligné dès le début le les positions erronées de Gazprom qui avait refusé d'acheter du gaz turkmène à un prix plus élevé en invoquant l'absence d'alternative au "tube russe". "Effectivement, mis à part le tube iranien, il n'y en a aucun autre. En revanche, il y a... un écheveau politique, dans lequel le gaz turkmène joue à peu près le même rôle que le pétrole kazakh. Les problèmes du transport de l'un et de l'autre sont, en fin de compte, ceux des positions politiques de la Russie sur la Caspienne. Si la Russie veut que le tube, dont l'absence est actuellement son principal argument dans le marchandage avec le Turkménistan, fasse son apparition, elle peut continuer à s'obstiner". (Dogry Vol, 13.03).

La situation issue de l'élection en Russie est considérée comme absurde: selon les experts, deux "présidents" au Kremlin, c'est trop. "Deux présidents de la Russie se trouvant simultanément au Kremlin, c'est probablement trop... Pour les valets russes peu intelligents, l'un des deux présidents doit promulguer un décret spécial obligeant à ce que l'attitude à l'égard de l'autre président soit aussi bonne qu'envers lui... En son absence, les fonctionnaires ne qualifient pas autrement Vladimir Poutine que de "tsar". La situation est telle que le tsar est encore vivant, mais un héritier ayant le même grade est déjà apparu". (Gudogar, 07.03).

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