Cette rencontre tripartite se déroule à huis clos dans un grand hôtel de Jérusalem. L'émissaire américain a réuni le premier ministre palestinien Salam Fayyad et un conseiller du ministre israélien de la Défense Ehud Barak, Amos Gilad.
La mise en application de la Feuille de route, plan de paix international lancé en 2003, mais resté depuis lettre morte, exige en premier lieu des Palestiniens qu'ils neutralisent les commandos et de l'Etat hébreu qu'il gèle la colonisation, condition sine qua non de la réalisation des ententes, si ententes il y a, aux négociations palestino-israéliennes.
Néanmoins, de telles négociations ne sont guère favorisées par la récente décision d'Israël d'agrandir la colonie de Givat Zéev au nord de Jérusalem, en y construisant 750 nouveaux logements et ce, contrairement à l'engagement pris par l'Etat hébreu de geler la colonisation. Le dialogue n'est pas non plus facilité par l'échec d'une trêve qui a tenu à peine une semaine dans la bande de Gaza et à ses frontières, les terroristes palestiniens ayant renouvelé jeudi des tirs de roquettes auxquels les militaires israéliens ont riposté par des frappes aériennes ponctuelles.
Evoquant les négociations en cours à Jérusalem, les représentants de l'Autorité palestinienne expriment leur mécontentement en raison de l'absence du ministre israélien de la Défense Ehud Barak à la rencontre tripartite, et accusent les Israéliens de torpiller le dialogue de paix. Ils exhortent les Etats-Unis à jouer un rôle plus actif dans le processus de règlement palestino-israélien.
Israël et l'Autorité palestinienne ont réanimé le processus de négociations il y a trois mois et demi, ayant promis lors la rencontre internationale d'Annapolis sur le Proche-Orient de faire le maximum pour régler le conflit qui les opposait avant fin 2008. Les négociations de paix ont été suspendues fin février, à la suite d'une confrontation particulièrement meurtrière dans la bande de Gaza, où plus de 120 Palestiniens et cinq Israéliens ont péri.