Le partenariat économique russo-français

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Notre commentateur Valentin Dvinine examine les relations économiques russo-fran. Il écrit : Le groupe français «
Notre commentateur Valentin Dvinine examine les relations économiques russo-françaises. Il écrit :
Le groupe français « Renault » achète conformément à l’accord signé le 29 février à Moscou le gros paquet d’actions : 25 plus une de la compagnie Avtovaz, le plus gros fournisseur d’automobiles en Russie. Les compagnies énergétiques des deux pays « Total » et « Gazprom », propriétaire du gisement de Schtokman sur le plateau continental de la mer de Barents, ont signé le 21 février à Moscou l’accord réservant à Total 25% des actions de la compagnie créée pour prospecter ce grand gisement de gaz pendant vingt-cinq ans.
Ce sont les exemples éloquents de la coopération économiques russo-française. Premièrement, il convient de signaler l’ampleur de la coopération. Deuxièmement, les accords signés réaffirment l’ouverture des compagnies russes au capital étranger mise plus d’une fois en doute en Occident, notamment en France.
C’est le processus réciproque. La coopération entre Gazprom et Gaz de France engagée il y a plus de 30 ans, à l’époque soviétique, le confirme. Gazprom n’a jamais joué un mauvais tour à son partenaire français : ni pendant la guerre froide ni en 2006 lorsque l’Ukraine s’est mise à prélever illégalement le gaz russe destiné aux pays ouest-européens.
La coopération des deux géants énergétiques s’est limitée, il est vrai, des années durant aux opérations d’achat-vente. En achetant 25% du gaz nécessaire à la compagnie Gazprom, la société française le transportait aux consommateurs suivant ses réseaux de distribution. Cependant, Gazprom participe depuis fin 2006 au capital des réseaux de distribution et a la possibilité de transporter une partie de ses produits directement aux consommateurs : les entreprises industrielles.
Fait révélateur, poursuit Valentin Dvinine, la France se montre satisfaite de la participation de Renault et de Total au capital des compagnies russes. Quand Gazprom a participé au capital des réseaux de Gaz de France, la réaction a été différente. Les médias français ont constaté l’expansion de Gazprom. Même le journal aussi bien informé et solide qu’est Le Monde a écrit que cela pouvait entraîner la montée des prix de gaz pour les consommateurs.
De tels pronostics sont étonnants. Plus grande est l’offre de tel ou tel produit et meilleur marché il est. Les craintes ont été dissipées lorsque le directeur général de Gaz de France Jean-François Sirelli s’est montré satisfait de l’accord avec Gazprom. Il a annoncé, en outre, que Gazprom avait prorogé en réponse l’accord avec Gaz de France sur les livraisons de gaz russe à la France jusqu’à 2030. Les livraisons seront même accrues grâce à la prospection du gisement de Schtokman et le gazoduc « Nord Stream » aménagé dans le fond de la Baltique par lequel le gaz sera livré à l’Europe occidentale.
Deux conclusions s’imposent, écrit pour conclure notre observateur. La France garantit grâce à la coopération économique avec la Russie sa sécurité énergétique à long terme. Ces contacts se développent en ascendant.
Cependant, c’est le résultat des efforts persistants des présidents de Russie et de France qui déterminent, conformément aux Constitutions, les politiques de leurs pays sur l’échiquier international.
Ceux qui suivent attentivement l’évolution des relations russo-françaises, ont pu se convaincre que le président Vladimir Poutine et l’ex-président de France Jacques Chirac ont signalé plus d’une fois la nécessité d’intensifier la coopération économique bilatérale. Ils ont même fixé l’objectif de faire accéder la coopération économique au niveau élevé des rapports politiques entre Moscou et Paris. Cette tâche est réalisée avec succès.
D’aucuns ont promis, il est vrai, un certain refroidissement entre Paris et Moscou vu le remplacement en 2007 du maître de l’Elysée. Or, ces pronostics ne se sont pas justifiés. Qui plus est, les deux leaders Vladimir Poutine et Nicolas Sarkozy ont réaffirmé en octobre 2007 pendant la visite du nouveau président français à Moscou l’aspiration à développer le partenariat, notamment dans l’économie. Ils ont signalé à leur conférence de presse conjointe l’importance de la coopération réciproque des compagnies russes et françaises dans divers secteurs de l’économie.
D’aucuns se demanderont, peut-être, si ces ententes seront appliquées vu le prochain remplacement du président en Russie. On est fondé d’affirmer qu’elles le seront sans aucun doute. Dmitri Medvedev ayant gagné le 2 mars 70% des suffrages des électeurs russes a assuré que la politique de Vladimir Poutine tant à l’intérieur du pays que sur l’échiquier international serait poursuivie. Il ne faut pas oublier que Dmitri Medvedev a été ces dernières années et reste président du Conseil de direction de la compagnie « Gazprom ».
C’était un commentaire de Valentin Dvinine

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