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Neutrons/ Voice Digger/ eaux usées/ énergie solaire/ cardiologie/ lièvres blancs

Un centre international d'étude des neutrons en chantier à Saint-Pétersbourg

Un Centre international d'étude des neutrons ouvrira bientôt ses portes à Saint-Pétersbourg, annonce le site inauka.ru. Son réacteur surpassera la plus puissante installation au monde de ce type, qui se trouve à Grenoble en France.

Le Centre international d'étude des neutrons doit être implanté dans l'Institut pétersbourgeois de physique nucléaire de l'Académie des sciences russe, à Gatchina, non loin de Saint-Pétersbourg, sur la base du réacteur scientifique PIK, le plus puissant d'Europe orientale, a déclaré le directeur adjoint de l'Institut, Igor Baranov. "Le lancement de l'installation est prévu pour 2009, la mise en service du réacteur de 100 MW et le début des recherches en 2011, tous les travaux d'infrastructure du complexe devant être achevés en 2012", a-t-il précisé.

"Les possibilités expérimentales du réacteur, a poursuivi Igor Baranov, dépasseront celles de la seule installation comparable au monde - le réacteur HFR de l'Institut international Laue-Langevin de Grenoble." "De par sa construction, ses paramètres physiques et techniques, le PIK est sans égal dans le secteur de la construction de réacteurs conçus à des fins expérimentales. Une fois mis en service, il constituera une base unique de recherche scientifique en Russie", a-t-il ajouté.

Le rayonnement neutronique, a souligné Oleg Baranov, est "un instrument universel d'études, qui possède un large éventail d'applications dans divers domaines de la science - physique, chimie, biologie, géologie, connaissance des matériaux, médecine, industrie". "Le programme des recherches prévues, avec la participation de spécialistes russes et étrangers, sera mis au point sous l'égide d'un Conseil de coordination interministériel russe dont feront partie d'éminents scientifiques de différentes administrations représentant un panel étendu d'orientations scientifiques."

Le PIK est prêt à plus de 90 %, selon Oleg Baranov. Les pièces les plus importantes - le réacteur lui-même, le circuit de refroidissement, le circuit d'eau lourde et plusieurs systèmes auxiliaires, tels le lieu de stockage du combustible usagé et les systèmes de refroidissement en cas d'accident - en sont déjà au stade final de l'assemblage technologique.

Voice Digger, pour la reconnaissance des données audio

Le Centre des Technologies de la Parole (TsRT) de Saint-Pétersbourg vient d'achever la mise au point de Voice Digger, la première technologie de reconnaissance de mots-clés dans des données audio en langue russe, annoncent les sites nr2.ru et rosbalt.ru.

Voice Digger est la première réalisation commerciale en Russie dans le domaine de la reconnaissance d'éléments d'un discours. Ce domaine, connu également sous l'appellation d'audio data mining, est l'une des orientations les plus prometteuses du marché mondial du numérique.

Ce procédé permet de repérer automatiquement dans un document audio des mots-clés ou des groupes de mots, sans étude préalable du flux vocal. Il apporte ainsi une contribution irremplaçable au travail d'archivage et de veille dans le domaine audio. Cette technologie permet de réduire sensiblement les moyens à engager pour traiter l'information sonore, et donc de réaliser de substantielles économies.

Voice Digger repose sur la reconnaissance en flux continu du discours réalisée sur la base des HMM (Hidden Markov Models ou Modèles de Markov Cachés). Les mots-clés sont donnés sous la forme d'un texte ordinaire, pour lequel le système construit le modèle HMM de chaque mot. On fournit également au système ce que l'on appelle un modèle de fond - un modèle de discours général. Pour construire des modèles de mots-clés, on utilise un transcripteur de langue russe et des modèles acoustiques de fonds pour la langue russe.

Au final, Voice Digger propose un lien vers le document sonore détecté et la localisation du mot ou groupe de mots recherché. La méthode est assez rapide et ne dépend pas du lexique. Le niveau d'erreurs n'est que de 8 %. Les modèles créés sur la base de Voice Digger permettront de traiter toutes les données multimédias et de fournir aux utilisateurs les résultats les intéressant.

Le portail Google a lui aussi engagé ses propres travaux dans ce domaine de la reconnaissance vocale, tournés essentiellement vers un public anglophone. La technologie de TsRT est à ce jour la seule au monde existant pour la langue russe. "Avec l'utilisation de  plus en plus fréquente d'une interface naturelle et, notamment, de la voix pour communiquer avec le matériel, l'importance de l'enregistrement audio en tant qu'unité vecteur de l'information s'est accrue, constate le directeur général de TsRT, Mikhaïl Khitrov. On a désormais besoin de systèmes capables de traiter rapidement et efficacement des archives audio et de trouver les informations nécessaires à l'intérieur d'un volume important d'enregistrements. Voice Digger est la première technologie sur le marché russe à même de faciliter grandement le travail dans cette direction."

Le Centre des Technologies de la Parole est une société innovante de Saint-Pétersbourg qui élabore des solutions et produits high-tech dans le domaine des technologies de la parole, des enregistrements vocaux et du traitement informatique du son. TsRT fait partie des trois leaders technologiques mondiaux du traitement informatique de l'information vocale.

Epuration des eaux usées: sorbant+ microbes= biosorbant

Peut-on débarrasser l'eau de l'essence et d'autres produits pétroliers qu'elle contient parfois, sans la polluer encore davantage? La réponse est oui, affirment des chimistes de Moscou, qui ont élaboré pour ce faire des sorbants uniques en leur genre, faisant appel à des microbes et capables de s'autorégénérer, rapporte le site informnauka.ru.

Une équipe de l'Université chimico-technologique Mendeleïev de Moscou, sous la direction du professeur Iouri Leïkine, a mis au point un procédé extrêmement séduisant pour nettoyer l'eau du pétrole brut et autres hydrocarbures émulsionnés, qui flottent à sa surface ou reposent au fond. Leur méthode consiste en une "immobilisation", autrement dit dans le fait de lier un sorbant habituel et des microbes spécialisés dans la destruction (en fait l'absorption, à titre de nourriture) du pétrole et des produits pétroliers. Cela permet non seulement de collecter ces polluants tristement célèbres et, hélas, très répandus, mais aussi de les transformer, au final, en eau et en gaz carbonique. Les chimistes de Moscou sont parvenus en outre, pour la première fois, à obtenir que ces sorbants soient réutilisables, tous leurs "équivalents" connus (très peu nombreux, au demeurant) n'étant utilisables qu'une seule fois.

Les auteurs de ce projet n'ont pas recouru à des microbes spéciaux. Ils se sont contentés de prendre des souches connues parmi celles existant dans un milieu riche en produits pétroliers et qui, nolens volens, se sont si bien accoutumées aux hydrocarbures qu'elles s'en nourrissent. Pour réaliser les matrices permettant d'immobiliser ces microbes, les chercheurs ont testé des substrats durs des plus divers, allant de différents sorbants en vrac, tels des granulés poreux, à des tissus agglomérés.

Les scientifiques ont réussi à "piéger" les microbes dans des "cages", à l'intérieur desquelles ces derniers peuvent vivre et travailler, mais d'où ils ne peuvent s'échapper. Non seulement ces "cages" sont assez confortables, mais elles sont capables de protéger partiellement leurs "habitants" des caprices de l'environnement. Tout cela n'a pas été simple à mettre au point. Il faut en effet immobiliser les microbes sur un plan chimique et physique, ce qui limite forcément la liberté de manoeuvre de ces microorganismes, devenus "prisonniers", et risque même d'étouffer leur activité vitale et leur être fatal.

Toujours est-il que ces microbes, immobilisés, donc, sur un substrat solide, poursuivent sans la modifier leur activité pendant assez longtemps (un an) et l'on peut les réutiliser ainsi entre cinq et sept fois. Les scientifiques ont dû, il est vrai, "ruser" pour parvenir à leurs fins. Entre leurs cycles de "travail", les microbes doivent se reposer: il faut alors les "laver" et les nourrir en leur fournissant une nourriture plus facilement assimilable, comme des solutions spéciales contenant des phosphates et des nitrates. Après s'être "reposés" et avoir "repris des forces", les microbes sont de nouveau aptes à traiter les hydrocarbures. S'il n'y a pas de travail pour eux, le sorbant peut tout simplement être conservé dans une chambre froide. Les microorganismes qu'il contient sont stables et sans danger: ils ne se mêlent pas à l'environnement, si bien qu'en principe même des microorganismes pathogènes peuvent être utilisés.

Il est facile de séparer ce sorbant de l'eau. On peut l'utiliser comme un filtre, ou le saupoudrer dans le liquide. Et associé à un tissu aggloméré, il peut même empêcher l'évaporation de fractions légères d'hydrocarbures, comme l'essence. Les variantes d'utilisation sont nombreuses. Certaines techniques sont déjà opérationnelle, d'autres sont en train d'être peaufinées. Les brevets sont en train d'être déposés par les auteurs.

L'énergie solaire au service de l'éclairage urbain

La société EcoEnergo, dépendant de la grosse entreprise scientifique et de production Volna, s'est lancée dans la production d'équipements solaires urbains et s'emploie à développer un certain nombre de projets novateurs, notamment des panneaux solaires photovoltaïques d'un rendement de 40 %, rapporte le site nkj.ru.

Le système "Photon", élaboré par le trust Sozvezdie et sa filiale EcoEnergo, permet déjà de réaliser des économies substantielles en s'appuyant sur l'énergie solaire. Proposé pour l'éclairage d'édifices, d'entrées d'immeubles, de parcs, de quais,  "Photon" forme un complexe de produits regroupant des panneaux solaires, des accumulateurs, des capteurs "jour-nuit", les systèmes de pilotage des installations et des lampes à faible consommation d'énergie. Avec "Photon", les occupants d'un immeuble de 6 étages économisent annuellement 74.000 roubles (2.055 euros), affirment les spécialistes d'EcoEnergo.

Mais les concepteurs de "Photon" ne se satisfont pas des résultats actuels. Ils utilisent pour l'instant des panneaux solaires au silicium d'un rendement de l'ordre de 18 %, ce qui est honorable, sans plus. Ils achèvent actuellement de tester de nouveaux prototypes de convertisseurs photovoltaïques ayant un rendement de 40 %. Un résultat exceptionnel obtenu grâce à la structure nanométrique du silicium utilisé. Il s'agit d'une réalisation commune de Sozvezdie et de plusieurs instituts de l'Académie des sciences russe.

La première usine fabriquant ces panneaux solaires à haut rendement devrait voir le jour à Kalouga (à 180 km au sud-est de Moscou ) d'ici quelques années. Parmi les autres éléments majeurs du système "Photon" figurent les accumulateurs à l'acide sans entretien. Ils sont actuellement fournis à EcoEnergo par la société britannique Haze, mais d'ici deux ou trois ans une usine sera construite, également à Kalouga, pour pallier ce manque. "Nous projetons d'acquérir la technologie Haze et de la compléter avec quelques solutions techniques qu'elle ne prend pas en compte", a confié le directeur général d'EcoEnergo, Sergueï Tkatchev. Au total, trois usines de ce type seront construites, dont le coût moyen pourrait être amorti en six mois.

Selon Sergueï Tkatchev, la mise en service de 380 MW de puissance installée de "Photon", pouvant desservir 10.000 immeubles, revient à 4 milliards de roubles (près de 110 millions d'euros) , alors que l'édification d'une centrale électrique de 22 MW coûte 17 milliards de roubles (près de 450 millions d'euros). Le solaire permet donc, affirme-t-il, d'économiser non seulement au niveau de l'exploitation, mais aussi de la construction.

Le système "Photon", selon ses concepteurs, est efficace pour éclairer les ponts, les carrefours et échangeurs routiers, les tunnels, les arrêts de transports en commun, les rues, les entrées et les cours d'immeubles. L'électricité non utilisée produite quand il fait jour peut être transmise au réseau électrique urbain, qui peut fournir en retour du courant la nuit. Le problème, note toutefois Sergueï Tkatchev, réside dans le fait qu'il n'existe actuellement en Russie aucun mécanisme gérant un tel échange d'électricité entre le réseau et des installations solaires.

Les capteurs solaires feront par ailleurs l'objet d'une forte demande, selon le directeur d'EcoEnergo, dans des secteurs aussi divers que les télécommunications mobiles, l'industrie automobile (véhicules hybrides), les engins techniques, différents systèmes aéronautiques, etc.

300.000 décès par an en Russie dus à des arrêts cardiaques

Les cardiologues russes sont convaincus que les quelque 300.000 décès qui surviennent brutalement chaque année à la suite d'un arrêt cardiaque ne sont pas tous imprévisibles. Bien des malades ignorent leur maladie. D'autres auraient besoin d'une intervention chirurgicale, mais se voient proposer des soins thérapeutiques, rapporte le site nkj.ru.

Le nombre d'opérations chirurgicales du coeur est anormalement faible en Russie. C'est ce qui ressort des travaux de Cardiostim, le VIIe Congrès international de cardiologie sur la stimulation électrique et l'électrophysiologie clinique du coeur, qui s'est tenu à Saint-Pétersbourg.

Plus d'une centaine de centres de traitement chirurgical des perturbations du rythme cardiaque existent en Russie. En 2004, le pays disposait en moyenne de 107 stimulateurs cardiaques pour 1 million d'habitants, et de 122 en 2006. Ces chiffres sont plus de 3 fois inférieurs à la moyenne européenne, a commenté Amiran Revichvili, membre correspondant de l'Académie de médecine russe et président de l'Association scientifique des arythmologues.

Saint-Pétersbourg, par exemple, possédait en 2006 1.133 stimulateurs cardiaques, soit 248 pour un million d'habitants. C'est plus que la moyenne russe, mais nettement inférieur à ce qui se fait dans les pays voisins (647 en Suède, 560 en Finlande ou 409 en Norvège).

La situation demeure complexe en Russie concernant les défibrillateurs cardioverteurs implantables (DCI), capables d'éviter bien des décès. En 2006, on en a fourni au total 178, soit 1,5 pour 1 million d'habitants. Saint-Pétersbourg en a reçu 21, soit 5 pour un million d'habitants. Dans les pays voisins, ces chiffres sont des dizaines de fois supérieurs (59 en Suède, 72 en Norvège, 109 au Danemark).

"On peut par conséquent dire que la population russe a reçu en 2006 une aide chirurgicale à hauteur de 40 % pour les stimulateurs cardiaques et de seulement 1,2 % pour les défibrillateurs implantables. Nous n'avons pas de statistiques officielles pour 2007, mais la situation ne s'est que trop peu améliorée, a ajouté Amiran Revichvili."

Selon les chiffres cités par le médecin, sur 150 à 200.000 opérations nécessaires pour les diverses tachycardies (pouls fréquent), seules 7.000 ont été réalisées en 2006. Et ce, bien que l'on compte davantage de centres habilités à réaliser ces interventions (on en dénombrait 89), et que le nombre de ces dernières ait progressé (+ 35 %). Le cardiologue a souligné que certains types d'opérations nécessitant un matériel très coûteux ne peuvent être réalisées que dans certains centres, et requièrent de surcroît un personnel nombreux et très qualifié.

Les spécialistes ont également attiré l'attention sur le fait que le nombre d'enfants atteints de perturbations du rythme cardiaque croît régulièrement ces dernières années. 700 nouveaux cas apparaissent ainsi chaque année à Saint-Pétersbourg, ce qui requiert davantage de méthodes prophylactiques efficaces, des diagnostics plus précoces et, naturellement, le traitement de ces affections.

Des milliers de lièvres blancs prochainement déplacés en Iakoutie

Un millier de lièvres blancs vont être déplacés vers mars-avril à l'intérieur même du territoire de la Iakoutie, a annoncé un responsable du Département des ressources biologiques de cette république.

Des lièvres blancs vont être transportés de la région de  Verkhoïansk vers les régions de la Iakoutie Centrale. "Au total, dans le cadre de ce programme destiné à rétablir la population des lièvres blancs de la Iakoutie Centrale, on prévoit de capturer et de déplacer plus d'un millier d'individus", a expliqué ce responsable à RIA Novosti.

Cette décision a été prise en janvier, lors de la traditionnelle réunion annuelle des responsables de la protection de la nature. Le décret du ministre de la Protection de la nature de la Iakoutie est sorti début février. Le programme garantissant l'application de cette mesure sur le plan méthodologique et scientifique a été approuvé.

"En cas de succès, cette initiative sera rééditée dans les années qui viennent. La Iakoutie possède déjà une bonne expérience en la matière. Dans le cadre du programme d'extension de la biodiversité, le Département des ressources biologiques a déjà importé et nouvellement réparti sur le territoire de la république des boeufs musqués, des castors, des bisons. Autant d'animaux qui se sont bien accoutumés à nos conditions, a noté l'interlocuteur de RIA Novosti."

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