La Russie contraint la Transnistrie à entamer des pourparlers avec la Moldavie (Kommersant)

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MOSCOU, 29 février - RIA Novosti. Le président de la République moldave de Transnistrie (république autoproclamée sur le territoire moldave) Igor Smirnov a manifesté jeudi sa volonté d'entrer en pourparlers avec la Moldavie concernant le règlement du conflit qui se prolonge depuis plusieurs années entre Chisinau et Tiraspol, lit-on vendredi dans le quotidien Kommersant.

La position rigide d'Igor Smirnov s'est assouplie après une visite de représentants de Gazprom en Transnistrie et un entretien qu'a eu le ministre des Affaires étrangères de la république autoproclamée place de Smolensk (au ministère russe des Affaires étrangères).

Ces deux dernières années, Tiraspol (capitale de la Transnistrie) avait catégoriquement refusé d'entretenir des contacts avec Chisinau (capitale moldave). Après la proclamation d'indépendance du Kosovo, la Transnistrie a particulièrement insisté sur sa séparation d'avec la république de Moldavie.

Depuis 2006, après l'introduction par les autorités de la Moldavie et de l'Ukraine d'un nouveau régime douanier pour les marchandises de Transnistrie, Tiraspol avait cessé tout contact avec Chisinau, l'accusant d'avoir imposé un blocus économique à la région. A l'automne de la même année, un référendum sur l'indépendance de la république en tant que prélude à un rattachement à la Russie avait eu lieu en Transnistrie. 97,2% des habitants de la région avaient soutenu cette perspective. Depuis, Igor Smirnov avait maintes fois déclaré qu'il ne pouvait plus être question d'aucune réunification des deux rives du Dniestr.

En raison de certaines tensions dans ses relations avec la Moldavie, la Russie avait d'abord approuvé le radicalisme d'Igor Smirnov. Mais le président moldave Vladimir Voronine a su à nouveau s'attirer la bienveillance du Kremlin. Un rapprochement s'est amorcé en été 2007, essentiellement grâce au fait que le président Voronine a reconnu l'immuabilité des biens de la Russie en République moldave de Transnistrie et garanti la non-adhésion de la Moldavie à l'OTAN.

Parallèlement, le comportement de la Transnistrie envers les livraisons de gaz russe a suscité le mécontentement de la Russie: la dette gazière de Tiraspol a dépassé un milliard de dollars. "Ils volent deux fois: d'abord, ils prélèvent impunément notre gaz, ensuite, ils le vendent, mais l'argent disparaît", s'est insurgée une source proche du Kremlin, interrogée par le quotidien Kommersant.

Après la proclamation unilatérale de l'indépendance du Kosovo qui a eu lieu le 17 février, la politique particulière appliquée par Moscou à l'égard de la Transnistrie a commencé à sauter aux yeux. Si les leaders de l'Abkhazie et de l'Ossétie du Sud ont pu revendiquer leur indépendance d'après le même scénario que le Kosovo en profitant des moyens d'information de Moscou, les représentants de Tiraspol, eux, n'ont pas séjourné dans la capitale russe. Par conséquent, Tiraspol a décidé de sa propre initiative d'annoncer son désir de suivre l'exemple du Kosovo, et l'a immédiatement payé. Au début de cette semaine, Valeri Litskaï a été convoqué place de Smolensk et reçu par le vice-ministre russe des Affaires étrangères Grigori Karassine. Comme cela a été expliqué de façon très claire à l'hôte transnistrien, la Russie n'admet pas les méthodes "contraires au droit international, comme c'est le cas pour le Kosovo".

Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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