RELATIONS INTERNATIONALES
Evoquant la situation internationale, M. Poutine a dénoncé la politique de deux poids deux mesures pratiquée par l'Occident à l'égard de la province serbe du Kosovo.
Il a cité l'exemple de la république (turque) de Chypre du Nord non reconnue par les Européens et les a accusés d'employer des doubles standards pour le règlement des mêmes questions dans différentes régions du monde.
Abordant le thème du Proche-Orient, le leader russe a salué les efforts déployés par les États-Unis pour régler la crise dans la région, mais a conseillé d'écouter le mouvement islamiste Hamas pour "comprendre ses raisons".
M. Poutine a rejeté la thèse de l'agressivité de la Russie envers l'Occident, soulignant qu'elle n'existait pas ni n'existerait à l'avenir.
S'agissant de la discussion sur le Traité FCE soulevée par les Européens, le président russe a appelé à l'honnêteté sur cette question. Selon lui, la Russie a signé et ratifié le Traité sur les forces conventionnelles en Europe. Pis, elle s'est imposée des restrictions de type colonial, au point de limiter les déplacements de ses propres troupes sur son territoire national. Or, son exemple n'a pas été suivi par l'Alliance atlantique. C'est la raison pour laquelle Moscou a cessé d'appliquer le Traité FCE à titre unilatéral. Quant à la version adaptée de ce document, elle n'a même pas été signée par les pays baltes, ce qui les autorise à accueillir légalement sur leur territoire une quatrième ou une cinquième zone de positionnement (d'ABM).
Concernant les relations russo-américaines, le chef de l'Etat a souligné qu'elles ne devaient pas dépendre de la personnalité des nouveaux présidents des deux pays. A son avis, les intérêts fondamentaux de la Russie et des Etats-Unis les pousseront nécessairement vers un "dialogue entre partenaires".
DEFENSE
En matière de défense, la Russie sera obligée de pointer ses missiles vers les éléments du bouclier antimissile américain en Pologne et en République tchèque, ainsi que vers l'Ukraine en cas de déploiement de bases militaires ou d'éléments du bouclier ABM dans ce pays, a déclaré M. Poutine. Il a toutefois ajouté que Moscou n'avait pas l'intention de rediriger ses missiles sans raisons. D'après lui, le système américain de défense antimissile présente un danger pour la sécurité nationale de la Russie. Concernant une éventuelle adhésion de l'Ukraine à l'OTAN, le président russe a invité Kiev à examiner les conséquences d'un tel acte.
Le chef de l'Etat a rappelé que l'aviation stratégique russe avait récemment repris ses missions de patrouille, soulignant que les experts américains étaient restés sereins face à cet événement. Selon lui, personne ne considère ces vols comme une manifestation d'agressivité. Mieux, ils sont nécessaires pour former les pilotes et perfectionner les aéronefs, a constaté le président russe.