Serbie: la victoire de Tadic et le règlement kosovar vus par les sénateurs russes

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MOSCOU, 4 février - RIA Novosti. Les sénateurs russes ne sont pas enclins à exagérer l'importance de la victoire de Boris Tadic à la présidentielle en Serbie, mais supposent que cela peut contribuer au règlement du problème du Kosovo qui cherche toujours à obtenir son indépendance, a déclaré lundi à RIA Novosti le sénateur russe Iouri Charandine.

Membre du Conseil de la Fédération (Chambre haute du parlement russe), M. Charandine est chef adjoint de la délégation russe à l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE).

Le président sortant Boris Tadic a remporté le second tour de l'élection présidentielle en Serbie avec 50,57% des voix, selon un dernier bilan rendu public lundi par la commission électorale après le dépouillement de 98,8% des bulletins. Son rival - le leader du Parti radical serbe (SRS) Tomislav Nikolic a recueilli 47,71% des suffrages.

"Bien que pessimiste quant à la solution du problème du Kosovo, je dois reconnaître qu'à la différence de son rival, Boris Tadic n'incitera pas l'Occident à prendre des risques ou à se livrer à des provocations", a estimé M. Charandine.

Le sénateur a fait remarquer que l'attitude plus libérale et plus modérée de Tadic permettait d'espérer des négociations plus productives avec l'Occident sur le Kosovo.

Il n'incitera sans doute ni l'Albanie, ni l'Europe, ni le Kosovo, ni les Etats-Unis à se livrer à des provocations comme cela avait été le cas avec Slobodan Milosevic", a relevé le sénateur. Formellement toujours partie intégrante de la Serbie, la province du Kosovo est administrée depuis 1999 par la Mission d'administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK). Les négociations entre Belgrade et Pristina sur le statut définitif de la province qui s'étaient poursuivies depuis ces dernières années n'ont abouti à aucun résultat.

Les autorités du Kosovo ont déclaré qu'elles étaient prêtes à proclamer sans délai l'indépendance de la province à condition que cette décision soit approuvée par les Etats-Unis et l'Union européenne (UE). Les experts citent même les délais approximatifs de la proclamation d'indépendance du Kosovo qui varient du début à la mi-mars.

De toute évidence, a dit M. Charandine, le problème du statut du Kosovo sera résolu "selon la volonté des Etats-Unis".

Evoquant les résultats de la l'élection présidentielle serbe, le sénateur a estimé que, somme toute, un "bon équilibre" (entre les deux camps) s'était formé en Serbie, ce qui ne permettrait sans doute pas au président nouvellement élu de renoncer à sa promesse de "ne jamais céder le Kosovo". "Le fait qu'un avantage minimal a séparé les rivaux constitue, à mon avis, une garantie contre un radicalisme excessif de la part du président serbe", a souligné M. Charandine.

Un autre sénateur - Evgueni Tarlo, président du Conseil d'administration de l'association "Conseil économique de la Communauté économique eurasiatique (CEEA)" - est du même avis. Dans une interview à RIA Novosti, il a estimé que la position et la personne même de Boris Tadic permettent d'espérer que l'Occident consentirait certaines concessions à la Serbie dans la question du Kosovo.

"L'Occident est incontestablement plus bienveillant à l'égard de Tadic, ce qui devrait faciliter le futur dialogue de la Serbie avec l'Europe et Washington", a repris M. Tarlo.

D'autre part, le sénateur a exprimé sa certitude que la victoire de Tadic permettrait à la Russie et à la Serbie de poursuivre leur dialogue constructif et d'adopter à l'avenir également des positions similaires sur les questions clés de la sécurité internationale.

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