Komsomolskaïa pravda
Pakistan: une crise capable d'améliorer les relations Russie-Occident
Le Pakistan tend de plus en plus vers une guerre civile, les islamistes et l'opposition laïque étant à deux doigts de prendre les armes.
Si les élections législatives prévues le 8 janvier n'ont pas lieu ou son accompagnées de nombreuses violations, le Pakistan pourrait sombrer dans le chaos. Quelle menace représentera-t-il alors pour la Russie?
Sergueï Markov, directeur de l'Institut d'études politiques:
"Les événements au Pakistan n'auront aucun impact sur la Russie à court terme. Mais si, poussés par la haine envers le président Musharraf, les islamistes arrivent au pouvoir ou même pénètrent tout simplement au sein des structures du pouvoir, nous risqueront de nous retrouver confrontés à de nombreux problèmes.
En premier lieu, c'est la politique mondiale qui changera radialement: des islamistes au pouvoir dans une puissance nucléaire représentent une menace pour l'ensemble des Etats. Dans ce contexte, cela pourrait entraîner un regain de radicalisme dans notre pays.
Aussi paradoxal que cela puisse paraître, la Russie recevra dans ces conditions une chance d'améliorer ses relations avec l'Occident. Car ce que les Etats-Unis et l'UE sont en train de faire au Kosovo, en Géorgie, en Ukraine, le déploiement d'éléments du bouclier antimissile (ABM) aux frontières russes n'est possible qu'en l'absence de menaces sérieuses. Or, face à des islamistes possédant une bombe atomique, Moscou, Washington et Bruxelles auront des intérêts communs.
Les événements au Pakistan symbolisent l'échec de la politique américaine. Néanmoins, la Russie ne doit pas se frotter les mains mais coopérer plus étroitement avec l'Occident, donner des conseils dans certains domaines à ses partenaires, utiliser ses positions dans la région en vue de maintenir la stabilité dans le pays".
Gazeta.ru
Défense: Moscou nie avoir l'intention de livrer des S-300 à Téhéran
Moscou a démenti, après un certain laps de temps, les déclarations de Téhéran concernant les livraisons vers l'Iran de missiles sol-air S-300.
La Russie a considéré que la question des livraisons de ces systèmes modernes de défense antimissile, qui a semé la panique en Occident, n'était pas d'actualité.
C'est le ministre iranien de la Défense, Mostafa Mohammad Najjar, qui a annoncé mercredi l'intention de la Russie de livrer à l'Iran plusieurs dizaines de systèmes d'arme sol-air S-300 dans le courant de 2008. Des sources au sein du ministère russe de la Défense ont confirmé ces informations auprès de certains médias.
Les paroles de M. Najjar ont été en outre valorisées par la déclaration du directeur du Service fédéral pour la coopération militaire et technique Mikhaïl Dmitriev, qu'il a faite lors d'une réunion de la commission intergouvernementale russo-iranienne pour la coopération militaire et technique. La Russie examinera l'ensemble des demandes de Téhéran concernant l'acquisition d'armements défensifs qui ne seront pas prohibées par les accords internationaux, a-t-il indiqué.
Le S-300 est un système de missiles sol-air de moyenne portée, mis en service en URSS en 1979. La version S-300PMU1, qui "devait" être livrée à l'Iran, est destinée à défendre les ouvrages les plus importants contre les frappes de tous les types de moyens d'attaque aérienne. Sa portée est de 150 kilomètres. Le S-300 n'a jamais été utilisé lors d'hostilités réelles mais il est considéré comme un système de défense antimissile très efficace.
Téhéran a réellement besoin de systèmes de missiles moyenne portée, surtout après la signature en 2005 d'un contrat portant sur des livraisons par Moscou de missiles sol-air de courte portée Tor-M1 vers l'Iran, reçus fin janvier 2007.
L'Iran ne pourra créer un système efficace de défense antimissile qu'en achetant des S-300, les Tors étant inutiles en tant que tels, mais constituant une puissante alliance avec des S-300, a expliqué Vladimir Evseïev, chercheur au Centre de sécurité internationale.
Cependant, des experts militaires ont supposé mercredi déjà que l'Iran pouvait bien bluffer. "Les déclarations de la partie iranienne ne sont apparemment qu'un coup de pub. Ils [les Iraniens] sont en train de tâter le terrain pour connaître les positions des différentes parties sur cette question", a affirmé M. Evseïev. Il est d'ailleurs inutile de parler d'une vente de S-300, la Russie ne possédant pour l'instant aucune réserve de ce type de systèmes et Téhéran n'ayant pas assez de moyens pour en acheter, estime-t-il.
Ces articles sont tirés de la presse et n'ont rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.