La Russie a considéré que la question des livraisons de ces systèmes modernes de défense antimissile, qui a semé la panique en Occident, n'était pas d'actualité.
C'est le ministre iranien de la Défense, Mostafa Mohammad Najjar, qui a annoncé mercredi l'intention de la Russie de livrer à l'Iran plusieurs dizaines de systèmes d'arme sol-air S-300 dans le courant de 2008. Des sources au sein du ministère russe de la Défense ont confirmé ces informations auprès de certains médias.
Les paroles de M. Najjar ont été en outre valorisées par la déclaration du directeur du Service fédéral pour la coopération militaire et technique Mikhaïl Dmitriev, qu'il a faite lors d'une réunion de la commission intergouvernementale russo-iranienne pour la coopération militaire et technique. La Russie examinera l'ensemble des demandes de Téhéran concernant l'acquisition d'armements défensifs qui ne seront pas prohibées par les accords internationaux, a-t-il indiqué.
Le S-300 est un système de missiles sol-air de moyenne portée, mis en service en URSS en 1979. La version S-300PMU1, qui "devait" être livrée à l'Iran, est destinée à défendre les ouvrages les plus importants contre les frappes de tous les types de moyens d'attaque aérienne. Sa portée est de 150 kilomètres. Le S-300 n'a jamais été utilisé lors d'hostilités réelles mais il est considéré comme un système de défense antimissile très efficace.
Téhéran a réellement besoin de systèmes de missiles moyenne portée, surtout après la signature en 2005 d'un contrat portant sur des livraisons par Moscou de missiles sol-air de courte portée Tor-M1 vers l'Iran, reçus fin janvier 2007.
L'Iran ne pourra créer un système efficace de défense antimissile qu'en achetant des S-300, les Tors étant inutiles en tant que tels, mais constituant une puissante alliance avec des S-300, a expliqué Vladimir Evseïev, chercheur au Centre de sécurité internationale.
Cependant, des experts militaires ont supposé mercredi déjà que l'Iran pouvait bien bluffer. "Les déclarations de la partie iranienne ne sont apparemment qu'un coup de pub. Ils [les Iraniens] sont en train de tâter le terrain pour connaître les positions des différentes parties sur cette question", a affirmé M. Evseïev. Il est d'ailleurs inutile de parler d'une vente de S-300, la Russie ne possédant pour l'instant aucune réserve de ce type de systèmes et Téhéran n'ayant pas assez de moyens pour en acheter, estime-t-il.
Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.