"Je pense que le gouvernement pakistanais est un groupe de personnes incompétents", a-t-il déclaré dans une interview accordée à la chaîne de télévision indienne CNN-IBN.
A son avis, les autorités n'ont pas garanti la sécurité pendant les manifestations de sa femme contrairement à leurs nombreuses promesses.
"Au lieu de reconnaître leur responsabilité, elles la rejettent sur d'autres en se livrant à des jeux sales", a estimé M. Zardari, qui fut ministre de l'Environnement dans le gouvernement de son épouse défunte.
Les autorités pakistanaises ont officiellement démenti vendredi soir que Benazir Bhutto ait décédée à la suite d'une blessure par balle. Le kamikaze a tiré à trois reprises vers l'opposante et, après avoir raté sa cible, s'est fait exploser, a précisé le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Javed Cheema. D'après lui, les médecins de l'hôpital, où Mme Bhutto, blessée grièvement au crâne, a été transportée, n'ont pas découvert de traces de balles dans son corps.
"Nous confirmons qu'il y a eu une explosion, mais elle a été tuée par balle, et l'explosion s'est produite plus tard. J'ai des témoins qui ont été là-bas, mais le gouvernement pakistanais ne les a pas interrogés", a souligné M. Zardari.
Après des années d'exil, l'ex-première ministre pakistanaise Benazir Bhutto a regagné son pays le 18 octobre dernier. Le jour de son retour, lorsque son cortège traversait le centre de Karachi, deux bombes ont explosé tuant plus de 140 personnes.
Mme Bhutto est décédée jeudi à l'hôpital après avoir été grièvement blessée dans un attentat. Un kamikaze a ouvert le feu contre le véhicule de l'opposante avant de se faire sauter pendant un meeting rassemblant plusieurs milliers d'opposants à Rawalpindi, dans la banlieue d'Islamabad. L'attentat a coûté la vie à une vingtaine de personnes, dont plusieurs policiers, et a fait au moins quinze blessés.
Le chef de guerre Moustafa Abou Al-Yazid a revendiqué le meurtre de Benazir Bhutto au nom du mouvement terroriste Al-Qaida.
Le parti de Benazir Bhutto allait participer aux élections législatives du 8 janvier prochain.