La volonté de l’OTAN et de l’UE de tourner les Nations Unies lors de la définition du statut du Kosovo est une tentative de dire que l’ONU n’intéresse plus l’Occident – cette déclaration a été faite par le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov à un journal moscovite. Un commentaire de notre observateur politique Edouard Sorokine.
C’est la constatation d’un fait regrettable, puisqu’il s’agit de torpiller l’ONU, de faire litière des droits et des devoirs de son organe le plus important- le Conseil de sécurité, auquel -selon la Charte de l’ONU- incombe la responsabilité principale du maintien de la paix dans le monde. Le Conseil de sécurité est habilité à examiner tous les litiges, susceptibles de provoquer des complications et des conflits internationaux, à donner des recommandations et à décider des mesures à prendre pour maintenir ou rétablir la paix.
Ces dispositions bien connues devraient être rigoureusement appliquées. Malheureusement, il n’en est rien dans la pratique. Deux faits le prouvent. Au printemps de 1999, des représentants de l’Europe et des Etats-Unis ont tenté de convaincre le Conseil de sécurité de l’ONU de la nécessité de partir en guerre contre la Yougoslavie, qu’ils accusaient de poursuites contre les Albanais kosovars. La Russie et la Chine, appuyées par la majorité des membres non- permanents du Conseil, s’y sont opposées . Alors, l’Occident a décidé d’agir à ses risques et périls. Au mépris de la volonté du Conseil de sécurité, l’aviation atlantique a commencé les bombardements massifs de la Yougoslavie, qui ont duré 78 jours.
4 ans après, la situation s’est répétée. C’était à la veille de l’invasion américaine en Irak. Les Etats Unis, qui étaient alors aux prises avec des difficultés au Conseil de sécurité de l’ONU, ont décidé d’ignorer les mises en garde et les protestations qui s’y sont élevées. Tout le monde en connaît les résultats.
C’est la constatation d’un fait regrettable, puisqu’il s’agit de torpiller l’ONU, de faire litière des droits et des devoirs de son organe le plus important- le Conseil de sécurité, auquel -selon la Charte de l’ONU- incombe la responsabilité principale du maintien de la paix dans le monde. Le Conseil de sécurité est habilité à examiner tous les litiges, susceptibles de provoquer des complications et des conflits internationaux, à donner des recommandations et à décider des mesures à prendre pour maintenir ou rétablir la paix.
Ces dispositions bien connues devraient être rigoureusement appliquées. Malheureusement, il n’en est rien dans la pratique. Deux faits le prouvent. Au printemps de 1999, des représentants de l’Europe et des Etats-Unis ont tenté de convaincre le Conseil de sécurité de l’ONU de la nécessité de partir en guerre contre la Yougoslavie, qu’ils accusaient de poursuites contre les Albanais kosovars. La Russie et la Chine, appuyées par la majorité des membres non- permanents du Conseil, s’y sont opposées . Alors, l’Occident a décidé d’agir à ses risques et périls. Au mépris de la volonté du Conseil de sécurité, l’aviation atlantique a commencé les bombardements massifs de la Yougoslavie, qui ont duré 78 jours.
4 ans après, la situation s’est répétée. C’était à la veille de l’invasion américaine en Irak. Les Etats Unis, qui étaient alors aux prises avec des difficultés au Conseil de sécurité de l’ONU, ont décidé d’ignorer les mises en garde et les protestations qui s’y sont élevées. Tout le monde en connaît les résultats.
Aujourd’hui, c’est un retour des choses. Les ministres des Affaires étrangères de Grande Bretagne, d’Allemagne, d’Italie et de France ont adressé une lettre conjointe à leurs collègues de l’Union Européenne pour déclarer que le temps des conversations sur le statut du Kosovo était révolu, que la poursuite de négociations n’avait plus de sens et qu’il était soi-disant à l’UE d’assumer la responsabilité de l’avenir de ce territoire. La direction de l’OTAN s’en tient à une position similaire. Ces deux organisations poussent les dirigeants du Kosovo à faire sécession de la Serbie, à proclamer l’indépendance de façon unilatérale, tout en faisant la promesse d’agir avec prudence et coordination. Il est difficile de dire ce que dissimule cette formule assez vague, mais il est clair que l’ONU et son Conseil de sécurité n’y ont pas de mot à dire. C’est la plus grande divergence entre l’Occident, d’une part, la Russie, la Chine et de nombreux autres membres de l’ONU, de l’autre. La confrontation semble inéluctable, et elle ne donnera rien de bon.