Nucléaire iranien: Téhéran propose de transférer son dossier des Nations unies à l'AIEA

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Il est grand temps de transférer le dossier nucléaire iranien du Conseil de sécurité de l'ONU à l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), a déclaré mardi le ministre iranien des Affaires étrangères Manouchehr Mottaki.
TEHERAN,25 décembre - RIA Novosti. Il est grand temps de transférer le dossier nucléaire iranien du Conseil de sécurité de l'ONU à l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), a déclaré mardi le ministre iranien des Affaires étrangères Manouchehr Mottaki.

"Etant donné qu'aucun écart par rapport à l'utilisation pacifique de l'atome n'a été constaté dans le programme nucléaire iranien et que les craintes éprouvées à ce sujet par certains pays et l'AIEA sont dissipées, le temps est venu pour les pays en charge de la question nucléaire iranienne de prendre une décision courageuse et logique: à savoir placer de nouveau le problème sous l'autorité de l'AIEA", a déclaré le ministre cité par son service de presse.

Selon M. Mottaki, après son retrait du Conseil de sécurité de l'ONU, le dossier nucléaire iranien sera examiné par l'AIEA "selon la procédure ordinaire".

Les Etats-Unis et certains autres pays occidentaux soupçonnent l'Iran de créer l'arme atomique sous couvert du développement de son nucléaire civil et exigent qu'il suspende l'enrichissement d'uranium. Téhéran rejette ces accusations et affirme que son programme nucléaire revêt un caractère exclusivement pacifique.

L'AIEA ne dispose actuellement d'aucune preuve attestant que l'Iran réalise un programme nucléaire militaire. Selon l'agence, les spécialistes iraniens ont obtenu, avec leurs centrifugeuses, de l'uranium contenant 3,7% d'isotope 235. Ce taux d'enrichissement, insuffisant pour la création de l'arme atomique, permettra à l'Iran d'utiliser l'uranium en qualité de combustible pour les centrales nucléaires.

Début décembre 2007, le secrétariat du directeur du Renseignement national des Etats-Unis avait diffusé une version publique de neuf pages du rapport sur les intentions et les possibilités nucléaires de l'Iran. Présenté sous forme de document d'évaluation (National Intelligence Estimates), ce rapport constate que Téhéran a interrompu son programme militaire à l'automne 2003. En réponse, l'Iran a assuré n'avoir jamais cherché à créer l'arme nucléaire.

Devant le refus de Téhéran de décréter un moratoire sur l'enrichissement d'uranium, le Conseil de sécurité de l'ONU avait antérieurement adopté deux résolutions - 1737 et 1747 - sanctionnant les programmes nucléaire et balistique iraniens. Téhéran avait qualifié d'illégitimes les exigences formulées par ces documents et refusé de les remplir.

Persuadées que Téhéran a commencé de coopérer plus activement avec l'AIEA, la Russie et la Chine jugent prématuré d'accentuer la pression sur l'Iran. Cependant, la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice a déclaré la semaine dernière que les Etats-Unis espéraient l'adoption, par le Conseil de sécurité de l'ONU, d'une troisième résolution prévoyant des sanctions contre l'Iran en 2008.

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