"Washington a maintes fois déclaré que l'exemple du Kosovo était unique en son genre, mais il ne s'est jamais donné la peine de montrer en quoi consistait cette unicité. Qu'est-ce qui distingue le Kosovo de Chypre du Nord, de l'Ossétie du Sud, de l'Abkhazie, de l'Irlande du Nord et de nombreuses autres enclaves ethniques et religieuses dispersées à travers le monde?", a déclaré jeudi à RIA Novosti M. Marguelov qui dirige le comité des affaires internationales du Conseil de la fédération (chambre haute du parlement russe).
Selon lui, rien n'empêchera ces enclaves de revendiquer leur indépendance selon le scénario kosovar, et rien n'empêchera non plus les Serbes de Bosnie de "détruire la principale oeuvre américaine en Europe - les accords de Dayton - et d'exiger leur rattachement à la Serbie".
Le sénateur russe a de nouveau évoqué la résolution 1244 du Conseil de sécurité de l'ONU, selon laquelle le Kosovo ne peut obtenir l'indépendance sans le consentement de Belgrade.
M. Marguelov a également attiré l'attention sur les erreurs commises dernièrement par les Etats-Unis sur la scène internationale. L'exemple le plus récent en est le rapport d'évaluation du renseignement américain attestant que le programme nucléaire iranien ne poursuit pas d'objectifs militaires.
"Une séparation du Kosovo proclamée unilatéralement serait une nouvelle erreur, et la Russie mettra en oeuvre tout ce qu'autorise le droit international pour l'empêcher", a-t-il ajouté.
M. Marguelov juge en outre infondées les récentes déclarations de Condoleezza Rice qui a qualifié la Russie de "facteur déstabilisant dans les Balkans".
"La diplomatie américaine oublie sans doute que Pristina, soutenue et encouragée par Washington, bloque toutes les initiatives de négociations émanant de la communauté internationale", a conclu le sénateur russe.