"Les médias parlent de l'aspiration de certains pays à interpréter les résolutions du Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations Unies de façon à ce qu'elles légitiment la reconnaissance de l'indépendance du Kosovo en cas de proclamation unilatérale de cette indépendance. Nous avons examiné dans le détail cet aspect du problème, et la Russie reste persuadée qu'une interprétation unilatérale des résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU est tout aussi dangereuse que n'importe quel acte unilatéral susceptible de mettre à mal le droit international", a déclaré Sergueï Lavrov lundi lors d'une conférence de presse à l'issue d'une réunion ministérielle du Conseil permanent du partenariat Russie-UE.
Le ministre russe a fait remarquer que les plans d'interprétation unilatérale de la résolution 1244 du Conseil de sécurité de l'ONU sur le Kosovo réservait un rôle bien déterminé au secrétaire général de l'ONU.
"Nous sommes certains que les Etats qui semblent vouloir entraîner le plus haut fonctionnaire de l'ONU vers une interprétation unilatérale de la résolution du Conseil de sécurité ne lui rendent pas service", a poursuivi le chef de la diplomatie russe.
"Seul le Conseil de sécurité lui-même peut l'interpréter", a-t-il souligné.
"Nous sommes convaincus que le Secrétariat général gardera son intégrité et ne se laissera pas compromettre. Nous ferons tout pour cela", a affirmé M. Lavrov.
Lundi dernier, les 120 jours du mandat de la "troïka" de médiateurs internationaux fixés par le Conseil de sécurité de l'ONU pour des négociations directes sur le statut du Kosovo entre Belgrade et Pristina ont expiré.
(La "troïka" de médiateurs internationaux est composée de l'Américain Frank Wisner, de l'Allemand Wolfgang Ischinger et du Russe Alexandre Botsan-Khartchenko a été désignée par le Groupe de contact pour le Kosovo (Etats-Unis, Russie, France, Grande-Bretagne, Allemagne et Italie) afin d'effectuer la navette diplomatique entre Belgrade et Pristina -ndlr).
Vendredi dernier, le rapport de la "troïka" a été remis au secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon. Le soir même, le document a été soumis au Conseil de sécurité.
Le rapport rendu public constate que les parties ne sont toujours pas parvenues à un accord sur le statut de la province, les autorités kosovares ne cessent d'insister sur l'indépendance totale du Kosovo, alors que la Serbie leur propose une large autonomie dans la limite des frontières actuelles.