Dmitri Medvedev. Courte biographie

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Le premier vice-premier ministre russe Dmitri Medvedev, proclamé lundi candidat à la présidentielle, est considéré comme l'une des personnes les plus proches du président Vladimir Poutine, sans pour autant appartenir à la catégorie des "silovikis" (membres des "structures de force").

Quatre partis, dont Russie unie qui vient de remporter les élections à la Douma d'Etat (chambre basse du parlement russe), ont proposé lundi à M. Poutine la candidature de Dmitri Medvedev. Le chef de l'Etat, qui devra quitter son poste au printemps prochain, au terme de son deuxième mandat présidentiel consécutif, a apporté à cette candidature un soutien total.

Esprit d'équipe

Dmitri Medvedev, que Vladimir Poutine avant même son élection au poste de président russe considérait comme une personne ayant l'esprit d'équipe, a passé la majeure partie de sa vie professionnelle aux côtés de M. Poutine, d'abord à la mairie de Saint-Pétersbourg, puis au sein de l'administration présidentielle.

Rien ne laissait présager que ce juriste à la voix tempérée et aux manières douces ferait une carrière aussi éclatante.

Dans son livre "A la première personne", Vladimir Poutine racontait qu'il avait décidé de nommer M. Medvedev au poste de chef adjoint de l'administration présidentielle "afin qu'il grandisse".

"J'avais en fait une autre idée pour Dima. Je voulais qu'il se mette à la tête de la Commission fédérale des valeurs mobilières, car il est spécialiste du marché des valeurs. Il semble qu'il se sente bien au sein de notre équipe, on verra ensuite quel poste il y occupera", indiquait M. Poutine dans ce livre écrit pendant la campagne électorale de l'an 2000.

Homme politique et fonctionnaire

C'est surtout au poste de président du directoire du monopole gazier Gazprom que Dmitri Medvedev a eu l'occasion de s'occuper des valeurs mobilières. C'est à son nom que sont associés les succès liés à la libéralisation du marché des titres de cette compagnie et la croissance explosive de sa capitalisation.

Après avoir travaillé au poste de premier chef adjoint de l'administration présidentielle comme subordonné d'Alexandre Volochine, M. Medvedev s'est mis à la tête de l'administration fin 2003, peu après l'arrestation du patron de la compagnie pétrolière Ioukos, Mikhaïl Khodorkovski. La presse affirmait que le départ de M. Volochine était dû à son désaccord avec les poursuites engagées contre le patron de Ioukos, mais cette information n'a jamais été officiellement confirmée.

Dmitri Medvedev est entré sur la scène politique publique en novembre 2005, lorsqu'il est passé du Kremlin à la Maison blanche (siège du gouvernement), devenant premier vice-premier ministre chargé de la mise en oeuvre des projets nationaux, programme de consolidation des ressources budgétaires consacrées au développement de quatre secteurs: agriculture, enseignement, santé publique et construction de logements.

A ce poste, outre l'organisation de réunions, il a également visité de nombreuses étables, s'est intéressé de près à la santé des jeunes bêtes élevées par les fermiers, a préparé des omelettes dans des villages fraîchement alimentés en gaz, relié nombre d'écoles à Internet et transmis des ambulances à des hôpitaux qui en avaient besoin.

La presse couvrant la quasi-totalité des événements liés à ses domaines de responsabilité, M. Medvedev est devenu l'un des fonctionnaires apparaissant le plus souvent à la télévision.

Le premier vice-premier ministre Sergueï Ivanov, chargé de la politique industrielle et du complexe militaro-industriel, était le seul fonctionnaire à lui "faire concurrence" sur le petit écran.

Selon le Centre Levada, 24% des électeurs auraient voté pour Dmitri Medvedev en novembre dernier, contre 25% pour Sergueï Ivanov. Sa cote de popularité était montée au mois d'août à 34%, contre 36% pour M. Ivanov.

Les cotes de popularité des deux hommes politiques ont commencé à baisser après la démission du gouvernement de Mikhaïl Fradkov et en raison des doutes quant à la possibilité pour chacun des deux vice-premiers ministres d'être proposé comme candidat unique du "parti du pouvoir".

La plupart des analystes politiques estiment que Dmitri Medvedev a toutes les chances de remporter les élections de mars dès le premier tour et de poursuivre la politique de Vladimir Poutine, qui continue, quant à lui, d'être l'homme politique le plus populaire en Russie.

"Nous avons une chance réelle de former un pouvoir stable en Russie après le scrutin de mars, un pouvoir qui appliquera une politique qui a porté ses fruits au cours des huit dernières années", a déclaré le président russe, commentant la présentation de la candidature de Dmitri Medvedev à la présidentielle.

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