"La décision sur le statut du Kosovo dépend à plus d'un titre des Etats-Unis. Même des pays comme la Grande-Bretagne et la France, sans parler des autres pays de l'Union européenne, ne pourront reconnaître l'acte d'indépendance qu'après que Washington l'aura fait. Si les Etats-Unis ne le reconnaissent pas tout de suite, la situation ne subira pas de transformations radicales", a estimé le chercheur dans un entretien à RIA Novosti vendredi.
Selon lui, les Etats-Unis ont ces derniers temps quelque peu "modéré" leur position en la matière. "Actuellement, Washington invite Pristina à ne pas se hâter d'effectuer des démarches unilatérales. Des messages dans ce sens émanent de capitales de l'Union européenne", a précisé le chercheur.
Selon lui, la proclamation unilatérale de l'indépendance du Kosovo mettrait les Américains dans une situation délicate et Washington s'en rend compte. "Si les Etats-Unis réagissent comme on s'y attend, cela créera pour eux des problèmes. Dans d'autres régions relevant de la sphère des intérêts géopolitiques des Etats-Unis, d'aucuns seront immédiatement tentés de copier la variante du Kosovo. Pas seulement dans les Balkans, mais aussi dans le Caucase du Sud, au Proche et au Moyen Orient et dans d'autres régions", a indiqué l'expert.
Les nouveaux foyers de tension impliqueront immanquablement le lancement de nouvelles opérations de paix financées par l'ONU, l'UE et l'OTAN.
"Les Américains recherchent des solutions pour l'Irak et l'Afghanistan et n'ont pas besoin de nouveaux conflits. Ils feront tout pour retarder l'indépendance du Kosovo", a estimé le chercheur.
Et enfin, des nationalistes radicaux pourraient arriver au pouvoir à Belgrade à l'issue de la présidentielle serbe fin janvier ou début août. "Ce scénario est parfaitement réel. Voilà pourquoi je ne m'attends à aucune mesure unilatérale sur le Kosovo avant la fin janvier", a expliqué Petr Iskenderov.