"Si aujourd'hui la Belgique a besoin de six mois pour former un gouvernement, s'il aura fallu 36 ans à l'Irlande du Nord et des décennies pour le Proche-Orient, pourquoi ne pas organiser quelques rounds supplémentaires de négociations (entre Belgrade et Pristina)", a dit M. Djelic, intervenant dans une conférence sur les Balkans, organisée dans la capitale belge par la fondation "Amis de l'Europe".
Formellement partie de la Serbie, la province du Kosovo est administrée depuis 1999 par l'Organisation des Nations Unies en application de la résolution 1244 du Conseil de sécurité de l'ONU. Les négociations sur le statut définitif du Kosovo entre Belgrade et Pristina qui s'étaient poursuivies à Vienne pendant toute l'année 2006 sous la médiation du représentant spécial du secrétaire général de l'ONU Martti Ahtisaari n'ont jamais abouti, car les Kosovars insistent sur l'indépendance de la province, alors que la Serbie y est catégoriquement opposée.
Selon le vice-premier ministre serbe, "la Serbie est prête à octroyer au Kosovo un niveau d'autonomie dont aucune autre région du monde ne jouit jusqu'à présent".
Cela dit, M. Djelic a réaffirmé l'engagement de Belgrade à ne pas recourir à la force contre le Kosovo, quoi qu'il arrive.
Aucun projet de résolution concerté sur le statut définitif du Kosovo n'a donc été soumis à l'examen du Conseil de sécurité de l'ONU. A l'heure actuelle, le Groupe de contact est chargé de l'élaboration du statut définitif du Kosovo.
En août dernier, le Groupe de contact pour le Kosovo a désigné la "troïka" de médiateurs internationaux et l'a chargée de préparer de nouvelles négociations directes entre Belgrade et Pristina.
(La "troïka" de médiateurs internationaux qui est composée de l'Américain Frank Wisner, de l'Allemand Wolfgang Ischinger et du Russe Alexandre Botsan-Khartchenko a été désignée par le Groupe de contact pour le Kosovo (Etats-Unis, Russie, France, Grande-Bretagne, Allemagne et Italie) afin d'effectuer la navette diplomatique entre Belgrade et Pristina -ndlr).
Le 9 décembre prochain à Vienne, les médiateurs internationaux soumettront au Groupe de contact leur rapport sur les résultats des négociations sur le statut du Kosovo entre les délégations de Belgrade et de Pristina. Ensuite, le document sera envoyé au secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies Ban Ki-moon.
Le 19 décembre, le rapport sera examiné au Conseil de sécurité de l'ONU avec la participation du premier ministre serbe Vojislav Kostunica, du chef de la diplomatie serbe Vuk Jeremic et du ministre serbe pour le Kosovo-Metohija Slobodan Samardzic. Lundi, les thèses essentielles du rapport de la "troïka" ont été portées à leur connaissance
Le représentant russe à la "troïka" Alexandre Botsan-Khartchenko a noté, pour sa part, que la discussion sur le statut du Kosovo se poursuivrait au Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations Unies. Qui plus est, a souligné le diplomate russe, les négociations tenues sous la médiation de la "troïka" ont constitué la tentative la plus sérieuse d'établir un dialogue constructif entre Belgrade et Pristina sur le statut du Kosovo et ce, depuis 1999.