"Autant que nous sachions, leur conférence de presse a été organisée avant que les chefs desdites missions n'aient pu consulter tous leurs observateurs dans les différentes régions russes", a déclaré le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.
"Cela ressemble à des considérations fortuites qui reflètent l'attitude des observateurs moins à l'égard des élections en Russie qu'à l'égard des problèmes dans leurs propres pays. Il suffit de citer par exemple la thèse de "la fusion de l'Etat et d'un parti politique", alors même que dans nombre de pays occidentaux le gouvernement est formé par le parti vainqueur des élections législatives", a ironisé la diplomatie russe.
La politique de l'administration russe est appuyée par une très large majorité de la population, et tous les partis ont disposé de chances égales de mener leur campagne électorale, a constaté le ministère.
"Nos lois sont conformes à la phase actuelle et aux besoins de la construction démocratique en Russie. Elles visent justement à réunir les conditions propices à la création de partis respectables, durables et traduisant réellement l'avis des principales couches sociales, ce qui est une condition sine qua non de la formation d'un parlement et d'une société civile efficaces", a déclaré la diplomatie russe.
Le ministère des Affaires étrangères a rappelé que beaucoup d'observateurs internationaux avaient salué la bonne organisation des élections à la Douma, estimant qu'elles s'étaient déroulées de manière libre, transparente et équitable, en stricte conformité avec la législation russe et les normes électorales universellement établies. Tel est notamment l'avis des observateurs de la Communauté des Etats indépendants (CEI) et de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS).
Le parti Russie unie de Vladimir Poutine a remporté les élections législatives avec 64,1% des voix, selon le dernier bilan annoncé après le dépouillement de presque 98% des bulletins, en obtenant plus de deux tiers des sièges à la Douma, ce qui lui permet théoriquement d'amender la Constitution à sa guise. Il est suivi du Parti communiste (KPRF, 11,6%), du Parti libéral-démocrate (LDPR, 8,2%) et de Russie juste (7,8%). Les autres partis n'ont pas franchi le seuil de 7% requis pour entrer à la Douma.
Le président de l'Assemblée parlementaire de l'OSCE, le Suédois Göran Lennmarker, et le chef de la mission d'observation de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE), Luc Van den Brande, ont déclaré lundi lors d'une conférence de presse que les élections à la Douma n'étaient pas conformes aux normes européennes.
