"Le thème antirusse se fera entendre en permanence tant que les autorités et l'opposition en Géorgie estimeront que cela leur est avantageux. La Géorgie mène une guerre de l'information depuis l'arrivée au pouvoir du président Mikhaïl Saakachvili, et ce dans l'objectif unique de dénigrer le contingent de paix russe et d'en obtenir le retrait de la zone du conflit abkhazo-géorgien", a-t-il indiqué.
Les républiques d'Abkhazie et d'Ossétie du Sud, estimant qu'elles avaient été arbitrairement rattachées à la Géorgie à l'époque soviétique (1931 pour l'Abkhazie), ont proclamé leur indépendance après la chute de l'URSS en 1991. Des affrontements meurtriers ont opposé Abkhazes et Sud-Ossètes aux forces de Tbilissi à partir de 1992 et n'ont cessé qu'après l'intervention d'une force internationale de maintien de la paix. Au pouvoir depuis 2004, Mikhaïl Saakachvili a promis de rétablir l'autorité de la Géorgie sur ces territoires.
M. Bagapch a qualifié d'erreur les affirmations des autorités géorgiennes selon lesquelles le départ des soldats de paix russes et l'arrivée de forces internationales permettraient de régler le problème de l'Abkhazie et de l'Ossétie du Sud.
"Cela n'a rien à voir avec les réalités et en plus c'est stupide. Notre attitude envers les soldats de la force de paix est immuable. Ils remplissent honnêtement leur fonction, dans les strictes limites de leur mandat", a expliqué le président abkhaz.
S'agissant de la prochaine élection présidentielle en Géorgie, M. Bagapch a affirmé qu'elle "ne concernerait en aucune manière l'Abkhazie".
"L'unique chose qui puisse nous concerner, c'est la situation qui ne cesse de s'aggraver en Géorgie et dont on pourrait profiter pour détourner l'attention de la population des problèmes internes", a-t-il estimé.
Selon lui, la situation à la frontière abkhazo-géorgienne est calme. "Les forces que nous avons déployées à la frontière géorgienne sont suffisantes", a-t-il noté, ajoutant que "nos forces armées sont maintenues en état d'alerte élevé, ce que nous ne projetons pas d'abroger".
Les rapports russo-géorgiens se sont tendus après les déclarations du président géorgien accusant les services spéciaux russes d'être impliqués dans la crise politique actuelle. Tbilissi avait alors annoncé l'expulsion de trois diplomates russes et avait décrété l'état d'urgence dans le pays. Moscou avait répliqué, en exigeant le départ de trois hauts diplomates géorgiens.
Hier, la télévision publique à Tbilissi a annoncé qu'un bataillon de paix russe aurait occupé le territoire d'une division de blindés abkhaze à Otchamtchira.
Plus tôt, le général Valeri Evnevitch, adjoint au commandant en chef de l'Armée de terre russe, a résolument démenti la déclaration du ministre d'Etat géorgien pour le Règlement des conflits David Bakradzé sur l'introduction en Abkhazie de soldats et de matériels lourds russes, la qualifiant de "bobard" et de provocation.
