"Je pense depuis longtemps qu'en parlant de l'influence de l'Amérique au Proche-Orient, on doit faire preuve de certaine modestie. Nous ne prétendons pas du tout au monopole de la sagesse dans cette région", a poursuivi le diplomate.
Cela dit, William Burns a reconnu que de sérieuses difficultés que connaissait l'Irak d'après-guerre, les abus commis par des militaires US par endroits et notamment dans la prison d'Abou Ghraïb, ainsi que l'écart persistant entre les meilleures intentions américaines et le progrès réel dans le processus de paix arabo-israélien avaient quelque peu sapé la crédibilité et le prestige de l'Amérique.
"Il n'en est pas cependant moins vrai que le leadership américain actif fait une partie intégrante de la solution des problèmes sans cesse croissant du Proche-Orient. Quoi qu'il en soit, ce n'est pas un rôle qui nous puissions jouer en isolement, mais c'est un rôle qui ne puisse être efficace qu'en partenariat avec d'autres régions", a indiqué l'ambassadeur des Etats-Unis en Fédération de Russie.
D'après William Burns, cela est tout aussi juste quand il s'agit de l'Irak où les Etats-Unis, la Russie et d'autres pays poursuivent leurs intérêt en matière de stabilité et de progrès et ce, indépendamment des divergences qui les divisaient a avant la guerre.
Somme toute, pour pouvoir former un "ordre du jour positif" pour le Proche-Orient, l'ambassadeur a retenu trois tâches majeures. Il fait avant tout créer, selon lui, des conditions qui permettent tant aux Arabes qu'aux Israéliens de coexister en paix et sécurité et qui permettent enfin aux Palestiniens d'avoir leur propre Etat.
Le diplomate juge nécessaire de soutenir le développement de l'économie et des institutions politiques contemporaines dans cette partie du monde, ainsi que les intérêts collectifs dans la lutte contre l'extrémisme.
Par ailleurs, a poursuivi William Burns, le refus obstiné de Téhéran de se plier aux exigences de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) concernant le programme nucléaire iranien demeure un très grave problème. Selon l'ambassadeur américain à Moscou, le règlement de toutes ces questions demande de très sérieux efforts de la part des Etats-Unis, de la Russie et d'autres pays.
A cette occasion, William Burns a rappelé qu'une approche multilatérale et des efforts collectifs avaient fait possible le progrès enregistré sur le problème nucléaire de la Corée du Nord.
