LES RESULTATS DE LA VISITE DE NICOLAS SARKOZY AUX ETATS-UNIS

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Notre observateur Valentin Dvinine vous fera part de ses réflexions, concernant la visite du président
Notre observateur Valentin Dvinine vous fera part de ses réflexions, concernant la visite du président français Nicolas Sarkozy aux Etats-Unis
La plupart des commentaires, concernant la visite officielle du nouveau président de France outre-Atlantique, soulignent qu’elle a été marquée par le rétablissement des bons rapports entre Paris et Washington, rapports qui s’étaient aggravés à la suite du refus de l’ex-président français Jacques Chirac d’appuyer la guerre des Américains contre l’Irak. Tous les plats français avaient alors été enlevés du menu au restaurant du Congrès des Etats-Unis.
Aujourd’hui, tout cela appartient au passé. Nicolas Sarkozy a bénéficié d’un accueil triomphal, réservé à quelqu’un qui ne cache pas ses sympathies envers les Etats-Unis. Il l’ a démontré non seulement en paroles, mais aussi par des actes, quand au cours de son récent voyage non officiel outre-océan il a mangé avec plaisir les traditionnels « hot dog » dans la maison de villégiature du président Bush.
Les médias américains, poursuit notre observateur, ont mis en exergue les déclarations de Nicolas Sarkozy concernant la nécessité d’une coopération étroite entre Paris et Washington dans le règlement des problèmes internationaux d’actualité. Les parlementaires américains ont notamment ovationné debout sa déclaration au Congrès quand il a jugé « inacceptable l’hypothèse d’un Iran possédant l’arme nucléaire ».
Cependant, en analysant attentivement tout ce que l’hôte de marque français a déclaré à la Maison Blanche et sous les voûtes du Capitole, plusieurs analystes ont décelé dans ses propos des nuances curieuses, qui montrent que tout en préconisant des rapports alliés avec les Etats-Unis, la France du président Sarkozy n’a nullement l’intention de marcher inconditionnellement dans le sillage de Washington.
La presse a notamment cité les experts américains ayant remarqué une certaine ambiguïté dans les déclarations du chef de l’Elysée sur l’Afghanistan. Déclarant que la France y « restera engagée aussi longtemps qu’il le faudra », le président a passé sous silence les propositions insistantes des Etats-Unis de redéployer le contingent français, stationné à Kaboul, dans les provinces méridionales de l’Afghanistan.
Il a également été remarqué qu’au cours de son intervention au Congrès Nicolas Sarkozy s’est gardé de prononcer le simple nom « Irak ». Il n’a pas dit non plus que la France a infléchi son attitude envers la solution militaire du problème irakien.
Les experts américains ont axé surtout leur attention sur les déclarations de Sarkozy, concernant le développement des rapports entre la France et l’OTAN. Voici ce qu’ a écrit à ce sujet le correspondant de l’AFP Alain Jean Robert, qui couvrait la visite présidentielle à Washington : « Sur l’OTAN, alors que les Américains voudraient que la France réintègre le commandement militaire intégré de l’Alliance, quitté en I966 à l’initiative du général de Gaulle, M. Sarkozy a assuré que « plus l’Europe de la défense sera aboutie, plus la France sera résolue à reprendre toute sa place dans l’OTAN », ajoutant que « l’OTAN ne peut pas être partout ».
Il faut préciser, poursuit Valentin Dvinine, que Nicolas Sarkozy envisageait la perspective des rapports entre la France et l’OTAN depuis les mêmes positions avant sa visite officielle aux Etats-Unis et aussi en août dernier à l’Elysée, à la conférence annuelle des ambassadeurs de France à l’étranger. Interviewé par le « New York Times » avant son voyage outre Atlantique, il a accompagné le retour de la France dans l’OTAN de deux préalables. Premièrement, « une avancée sur l’Europe de la défense, permettant à l’Europe unie d’exercer indépendamment sa défense », et, deuxièmement, l’octroi à la France « de postes dans les instances de direction au plus haut niveau ». « Sans avancées sur ces deux préalables, a souligné Sarkozy, il n’y aura pas de réintégration ».
Aux Etats-Unis, il a réaffirmé une position, qu’on ne pourrait certainement qualifier de pro-atlantique, ni de pro-américaine. Il serait plus juste de dire qu’elle est pro-française et pro-européenne.
A mon avis, écrit pour conclure Valentin Dvinine, ceux qui se hâtent de dire que le nouveau président français a infléchi la politique étrangère de son pays et qu’il s’aligne désormais sur Washington, font erreur. En politique étrangère, les rapports ne dépendent pas de sympathies personnelles des leaders envers tel ou tel pays, mais des facteurs objectifs et des intérêts nationaux. En ce qui concerne le rétablissement des bons rapports entre les pays, d’autant plus tels que la France et les Etats-Unis, on ne pourrait que s’en féliciter.

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