"Nous cherchons à coopérer avec tous les Etats sans exception sur la base de l'égalité en droits, du respect mutuel et de l'avantage réciproque", a déclaré M. Lavrov dans une interview accordée au journal finlandais Helsingin Sanomat et publiée jeudi sur le site officiel du ministère russe des Affaires étrangères.
Il a rappelé que cette attitude était "le choix fondamental fait par la Russie contemporaine dans sa politique extérieure" et que le pays "n'avait pas de raisons de coopérer à d'autres conditions".
"Autre chose, nous ne pouvons pas accepter les approches douteuses des problèmes internationaux", a affirmé M. Lavrov avant de souligner que "tout le monde avait déjà eu l'occasion de voir l'inconsistance des décisions prises à titre unilatéral".
"Voici pourquoi nous proposons d'analyser ensemble les problèmes existants et de rechercher en commun les moyens de les régler. Une telle approche répondrait aux intérêts de la communauté internationale", a indiqué le ministre.
Selon lui, "dans le monde contemporain, chaque pays choisit lui-même les moyens d'assurer sa sécurité".
"Nul ne conteste ce droit. Mais il est très important que cela ne porte pas atteinte à la sécurité des autres pays", a fait remarquer M. Lavrov.
"Quand nous voyons que l'avis de la Russie sur les questions qui nous préoccupent est complètement ignoré, nous prenons les mesures nécessaires pour assurer nos intérêts nationaux. C'est notre droit", a constaté le ministre.
"Il arrive souvent que nos partenaires se contentent de nous "expliquer" leurs actions et appellent la Russie à cautionner des décisions prises sans notre participation, voire au détriment de nos intérêts nationaux", a poursuivi le chef de la diplomatie russe. A titre d'exemple, il a cité "les projets prévoyant l'élargissement de l'OTAN vers l'Est ou le déploiement en Europe d'éléments du système stratégique américain de défense antimissile".
D'après le ministre, "la politique européenne et mondiale se trouve confrontée à un dilemme: soit bâtir ensemble une sécurité collective, soit laisser chacun se défendre tout seul". "Régler les problèmes qui existent ou en créer de nouveaux en augmentant le potentiel de conflit, ce choix doit être fait aujourd'hui par tout le monde", a-t-il ajouté.
Revenant aux tentatives de détecter "l'agressivité" dans la politique extérieure russe, M. Lavrov a déclaré: "On a parfois l'impression que certains considèrent comme un défi l'existence même de la Russie indépendante qui se renforce dans ses frontières actuelles". Il est persuadé que "ces tentatives de confrontation sont vouées à l'échec et n'empêcheront pas les hommes politiques russes, américains et européens ayant le sens des responsabilités de travailler ensemble pour le bien de nos peuples".
