Dans une interview accordée mercredi à un journal géorgien, Edouard Chevardnadze, ancien ministre des Affaires étrangères de l'URSS et ancien président géorgien, a invité la communauté internationale à boycotter les Jeux olympiques de Sotchi si la Russie ne parvenait pas à régler le problème de l'Abkhazie et de l'Ossétie du Sud. Edouard Chevardnadze a également insisté sur le retrait des soldats de la paix russes d'Abkhazie.
L'ancien président fait erreur en qualifiant de "troupes" les Forces collectives de maintien de la paix qui agissent sur le territoire abkhaze, a fait remarquer l'analyste politique.
"Il n'y a pas de forces armées russes en Abkhazie mais un contingent de paix. Si M. Chevardnadze a jugé nécessaire de le relever, je tiens à rappeler qu'à l'époque (il assumait alors le poste de président du Conseil d'Etat de Géorgie) ce sont les autorités géorgiennes qui avaient envoyé des troupes en Abkhazie", a souligné Sergueï Markedonov, évoquant le conflit abkhazo-géorgien de 1992-1993.
Selon lui, le problème des conflits abkhazo-géorgien ou osséto-géorgien "ne peut être réglé à Moscou".
"Que peut faire Moscou? Il peut refuser d'apporter son soutien politique, économique et social à ces Etats. Mais cela ne signifie pas que les gens qui y résident considéreront l'Etat géorgien comme une terre promise et qu'ils deviendront des citoyens dociles de la Géorgie", estime l'analyste.
Le conflit abkhazo-géorgien avait éclaté le 14 août 1992, lorsque la Géorgie avait introduit ses troupes en Abkhazie et s'était heurtée à une résistance armée. Le conflit armé entraîna la perte du contrôle de l'Abkhazie par Tbilissi et prit fin le 30 août 1993. La paix dans la zone du conflit abkhazo-géorgien est depuis assurée par les Forces collectives de maintien de la paix de la CEI (Communauté des Etats indépendants) constituées principalement de militaires russes. L'Abkhazie cherche toujours à obtenir la reconnaissance de son indépendance au niveau international.
