Règlement au Darfour: le secrétaire général de la Ligue arabe se rend aux négociations en Libye (journal)

S'abonner
LE CAIRE, 23 octobre - RIA Novosti. Le secrétaire général de la Ligue arabe Amr Moussa conduira la délégation de cette organisation en Libye, à des négociations sur le règlement du conflit dans la province soudanaise du Darfour, annonce mardi le journal égyptien Al-Ahram.

Ces négociations sont prévues pour samedi 27 octobre dans la ville libyenne de Syrte.

"La Ligue arabe ne cesse de déployer des efforts diplomatiques dans le but d'un règlement d'ensemble du conflit au Darfour et participera évidemment aux futures négociations de Syrte qui associeront les délégations du gouvernement soudanais et des mouvements rebelles", a notamment déclaré dans une interview à Al-Ahram Amr Moussa.

"Nous espérons que ces futures négociations aboutiront à un règlement définitif de ce conflit régional qui se poursuit déjà depuis de longues années", a ajouté le secrétaire général de la Ligue arabe.

Cela dit, Amr Moussa a fait remarquer que son organisation se trouvait en contact permanent avec l'Organisation des Nations Unies, l'Union africaine (UA) et tous les pays médiateurs du règlement politique du conflit dans cette province dans l'Ouest du Soudan.

"Cela est nécessaire pour que les futures négociations réussissent et aboutissent à la signature d'un accord de paix final", a poursuivi le secrétaire général de la Ligue arabe.

Selon Amr Moussa, à l'initiative de la Ligue arabe, les 30 et 31 octobre, le siège de cette organisation panarabe sera le lieu d'une conférence interarabe sur la situation humanitaire au Darfour avec la participation des représentants de différentes organisations caritatives et de divers fonds financiers, ainsi que d'importants hommes d'affaires et des organisations non gouvernementales (ONG) du monde arabe. Certains ministres des pays membres de la Ligue arabe participeront aussi à cette conférence.

"Cette conférence fera suite aux résolutions adoptées aux précédents sommets de notre organisation sur une assistance à apporter à la population civile du Darfour et aux autorités soudanaises dans leurs efforts tendant à surmonter la crise humanitaire dans l'Ouest du pays", a souligne M. Moussa.

Et d'ajouter qu'à l'issue de cette conférence, un comité spécial sera formé pour contrôler la mise en application des résolutions adoptées et pour préparer une conférence internationale des pays donateurs.

La guerre civile au Soudan qui se poursuit depuis février 2003 a déjà emporté, selon les données de l'Organisation des Nations Unies, près de 200.000 vies humaines et a fait plus de 2,5 millions de réfugiés.

La récente tournée du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon à travers les pays de l'Afrique a débouché sur la décision de tenir des négociations de paix sur le Darfour le 27 octobre prochain en Libye.

Par le biais de l'ONU et de l'Union africaine, la communauté internationale a d'ores et déjà exhorté toutes les parties au conflit intestin au Darfour à prendre part à la future rencontre en Libye et a même menacé d'introduire les sanctions les plus sévères contre ceux qui décideraient de s'y soustraire. Quoi qu'il en soit, les leaders des groupes épars opérant au Darfour ne sont manifestement pas pressés à confirmer leur participation à la rencontre dans la ville libyenne de Syrte.

En dépit des intentions très sérieuses des organisateurs de ces futures négociations et malgré les déclarations très dures des autorités soudanaises menaçant de punir les groupes de rebelles si ceux-ci essaient de torpiller le processus de règlement, les leaders de ces groupes doutent de l'utilité de telles négociations à ce moment précis.

Certains représentants de la résistance posent comme une condition sine qua non du lancement des négociations la normalisation de la situation et le cessez-le-feu dans la province rebelle. D'autres insistent sur le report de la date de la future conférence de paix.

Or, les organisateurs de la rencontre considèrent comme non constructives et même irréalisables de telles conditions et insistent sur l'engagement immédiat d'un dialogue de paix.

L'ONU et l'Union africaine sont persuadées que c'est justement le lancement d'un règlement politique de paix plein format qui amènera progressivement à l'arrêt des hostilités dans l'Ouest du Soudan et au règlement des contradictions au sein même des groupes de rebelles.

Dans le même temps, l'ONU se prépare énergiquement au déploiement au Darfour d'une force hybride ONU/UA de maintien de la paix qui comptera quelque 26.000 militaires.

Si tout se passe comme prévu, ces soldats de la paix entameront leur mission en 2008.

Les autorités soudanaises ont donné récemment le "feu vert" à l'introduction d'un contingent militaire étranger au Darfour. Auparavant, le président soudanais Omar Hassan al-Bachir s'était catégoriquement opposé à une telle opération hybride de maintien de la paix, craignant une réédition au Soudan du "scénario irakien".

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала