La conférence d'Annapolis sur le règlement israélo-palestinien risque d'échouer (analyste libanais)

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BEYROUTH/DAMAS, 19 octobre - RIA Novosti. La conférence sur le règlement israélo-palestinien proposée par les Américains ne sera pas en mesure de formuler un plan réel d'instauration de la paix au Proche-Orient, estime Sakr Abou Fahr, analyste politique libanais, commentateur du quotidien Al-Safeer et chercheur à l'Association des études palestiniennes à Beyrouth.

"Il est vain d'espérer que cette conférence donnera des résultats sérieux car les Palestiniens ne renonceront pas à leurs revendications: le retour d'Israël aux frontières de 1967, le rapatriement des réfugiés et la restitution de Jérusalem Est. Quant à Israël, il n'acceptera jamais de satisfaire ces exigences. Voici pourquoi, il n'existe pratiquement pas de voie conduisant à la création d'un Etat palestinien", a affirmé M. Abou Fahr.

Selon lui, ce qui importe aux Etats-Unis, ce n'est pas le progrès du processus de paix au Proche-Orient. En mettant l'accent sur le problème palestinien, ils cherchent à unir leurs alliés dans la région (les Etats du Golfe et l'Egypte) contre la Syrie et l'Iran.

"En réalité, l'administration américaine accorde peu d'attention au problème palestinien, car elle cherche à renforcer son alliance avec ceux qui sont prêts à participer au boycottage de la Syrie et de l'Iran. Quant à Israël, il utilisera cette conférence pour rehausser son image de marque dans les pays arabes et les amener progressivement à lever leur blocus de l'Etat hébreu", estime l'analyste.

Il est persuadé que la conférence qui aura lieu à la fin novembre prochain à Annapolis aboutira à des décisions insignifiantes prévoyant le soutien financier et moral du président de l'Autorité nationale palestinienne Mahmoud Abbas.

"La seule chose susceptible de faire bouger le règlement palestino-israélien du point mort, c'est une position concertée par tous les pays arabes, une position assez forte pour contrecarrer la pression américaine et israélienne. Or, les pays arabes n'ont pas de volonté politique. Les Etats du Golfe n'attachent pas beaucoup d'importance au problème palestinien, préoccupés qu'ils sont par l'influence grandissante de l'Iran au Proche-Orient. C'est précisément cette influence qu'ils redoutent et cherchent à neutraliser", a conclu l'analyste libanais.

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