Certes, les experts prédisent une certaine augmentation pour l'automne et l'hiver, liée à la réalisation de certains contrats de livraison, a-t-il indiqué. "Voilà pourquoi on pourrait s'attendre en novembre et décembre à une reprise provisoire du transit par l'Estonie", a poursuivi M. Ansip interrogé par les députés sur la situation dans le domaine du transit, importante source de rentrées en devises pour Tallinn.
Dès le début de l'année prochaine, le transit se réduira de nouveau et on aurait tort de s'attendre à sa reprise, a-t-il noté. "Cela entrerait en contradiction avec la politique économique de la Russie et la stratégie de développement de ses transports qui prévoient la possibilité de renoncer, si possible, aux services des ports étrangers", a expliqué M. Ansip.
"A ce jour, certains flux de marchandises qui passaient par l'Estonie sont déjà réorientés vers les ports russes des mers Baltique et Noire et cette situation ne fait que se confirmer", a noté le premier ministre estonien.
A son avis, cette réduction du transit ne saurait être expliquée par le transfert en avril dernier du monument au Soldat soviétique libérateur du centre de Tallinn vers un cimetière militaire. "La cause majeure de cette réduction réside dans la politique économique à long terme de la Russie qui tend à renoncer aux services transitaires des autres pays et à orienter ses marchandises (d'exportation) vers des ports russes", a indiqué M. Ansip.
Le premier ministre estonien a cité en exemple le port letton de Ventspils et les raffineries lituaniennes de Mazeikiai qui ont cessé de recevoir du pétrole russe.
Selon les prévisions de l'Association de transit estonienne, le transit de marchandises russes pourrait se réduire de 15 à 20 millions de tonnes, à 25 à 30 millions de tonnes par an. Les revenus mensuels des Chemins de fer se réduiront dans les mois à venir de 20 à 27 millions d'euros, le port de Tallinn perdra 12 à 13 millions d'euros.
