"Il y a deux ans, j'étais vraiment faible. Il me fallait faire des efforts titanesques, ne serait-ce que pour me lever le matin. Depuis deux ans, j'ai subi 24 interventions chirurgicales. C'est la première fois que je dis cela. Je me faisais toujours opérer pendant mon temps libre", a-t-il déclaré à la chaîne de télévision France 24.
Agé de 53 ans, le président ukrainien a reconnu qu'il savait qui l'avait empoisonné trois ans plus tôt, mais il a refusé d'indiquer les noms en invoquant le secret de l'enquête.
M. Iouchtchenko a souligné que toutes les personnes impliquées dans son empoisonnement se trouvaient en Russie, ce qui "freinait" l'enquête.
Dans une interview accordée en septembre au quotidien britannique "The Times", le président ukrainien avait mis à l'index la Russie soupçonnée de bloquer l'enquête sur son empoisonnement à la dioxine. Selon M. Iouchtchenko, il n'y a que trois laboratoires au monde qui fabriquent la dioxine de cette formule. Deux laboratoires ont présenté leurs échantillons de dioxine aux experts, et le troisième, russe, ne l'a jamais fait.
Le Parquet général russe a envoyé en septembre une réponse à la demande d'enquête ukrainienne concernant l'empoisonnement de Viktor Iouchtchenko, sans en dévoiler le contenu.
En septembre 2004, en pleine campagne présidentielle, Viktor Iouchtchenko s'est brusquement senti mal et a été évacué en Autriche, où une clinique privée a établi son empoisonnement à la dioxine. Selon M. Iouchtchenko, il s'est laissé empoisonné le 5 septembre 2005 lors d'un dîner avec des responsables du Service de sécurité ukrainien (SBU) dans la banlieue de Kiev.
