Le taux d'heptyl (diméthylhydrazine asymétrique, un carburant toxique) dans le sol dépasse toujours le maximum toléré dans la région kazakhe de Karaganda après la chute d'un lanceur lourd russe Proton-M, a annoncé mardi le ministère kazakh des Situations d'urgence.
"Une analyse effectuée par la partie russe a révélé que le taux maximal toléré d'heptyl (UDMH) était dépassé dans les échantillons de sol prélevés sur le lieu de la chute d'un fragment du booster d'accélération Briz-M et d'un sas du lanceur", lit-on dans un communiqué de presse du ministère.
La troisième décontamination des sols est programmée pour mercredi, selon le ministère. "La partie russe poursuit l'ameublissement du sol sur le lieu de la chute du deuxième étage de la fusée, les travaux sont achevés à 60%", est-il indiqué dans le communiqué.
Le Kazakhstan a remis tous les débris du Proton-M à la Russie.
La fusée-porteuse Proton-M a été lancée depuis le cosmodrome de Baïkonour dans la nuit du 5 au 6 septembre. Elle s'est écrasée 139 secondes après le décollage à 40 kilomètres au sud-ouest de Djezkazgan, dans la région de Karaganda.
Les spécialistes russes et kazakhs ont survolé les lieux de l'accident et ont examiné plus de 1.700 km2 de sol kazakh. Ils ont découvert 119 impacts de chute de débris de la fusée, notamment un trou de 45 m de diamètre et de 20 m de profondeur.
Selon les premiers éléments de l'enquête, la chute du Proton-M a été provoquée par une défaillance du système de direction du vecteur de traction. Au moment du tir, le lanceur contenait quelque 649 t d'heptyl et au moment de la chute, 218,979 t.
L'Agence aérospatiale kazakhe et l'Agence fédérale spatiale russe (Roskosmos) ont décidé de suspendre les tirs des lanceurs Proton jusqu'à la fin de l'enquête.
Il s'agit de la sixième chute d'une fusée-porteuse russe au Kazakhstan. En 2006, l'accident du lanceur Dnepr a porté un préjudice de 1,1 million de dollars.
