L'assassinat d'un député libanais: une provocation pour torpiller la présidentielle dans le pays (sénateur russe)

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MOSCOU, 19 septembre - RIA Novosti. L'assassinat du député libanais Antoine Ghanem est une provocation visant à compromettre le processus de sortie de la crise au Liban, a déclaré jeudi à RIA Novosti le président du Comité des Affaires internationales du Conseil de la Fédération (Chambre haute du parlement russe), Mikhaïl Marguelov.

"A l'approche de l'élection présidentielle au Liban prévue pour le 25 septembre prochain, une nouvelle provocation sanglante a été perpétrée dans le pays qui a évidemment pour objectif de torpiller les futures élections et de compromettre l'initiative de compromis, avancée par le président du parlement libanais Nabih Berri en vue réconcilier les principales forces politiques du Liban", a estimé le sénateur russe.

La veille, Antoine Ghanem et quatre autres personnes ont été tuées et 71 autres blessées dans un attentat à la voiture piégée dans une banlieue chrétienne de Beyrouth. "L'explosion de la charge de 20 kg de TNT, placée dans une Mercedes portant une fausse plaque d'immatriculation, a été télécommandée", selon un porte-parole de la police locale.

Antoine Ghanem est le septième homme politique du pays assassiné au cours de ces dernières deux années et demie depuis l'assassinat de l'ex-premier ministre du Liban, Rafic Hariri.

Mikhaïl Marguelov a rappelé que ce n'était pas la première fois que des initiatives politiques de paix étaient torpillées au Liban par des assassinats retentissants et la déstabilisation politique de la société. Ainsi, a-t-il poursuivi, le récent assassinat du député Walid Eido a coïncidé avec l'adoption par le Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations Unies d'une résolution sur la mise en place d'un tribunal international.

Selon le président du Comité des Affaires internationales de la Chambre haute du parlement russe, le principal pour le Liban est à l'heure actuelle de poursuivre le processus de dialogue politique entre les principaux partis et groupes du pays, ainsi que d'organiser un "scrutin parlementaire démocratique et ouvert sur la candidature du nouveau président libanais et ce, en dépit de toutes les tentatives pour faire capoter ces processus".

Rappelant que le tribunal international d'enquête sur l'assassinat de Rafic Hariri et d'autres assassinats politiques de ces dernières années fonctionne au Liban, le sénateur russe a souhaité que tant que ce tribunal et les organes judiciaires et de sécurité libanais ne fourniraient pas de données sur l'enquête concernant l'assassinat d'Antoine Ghanem, cette tragédie ne devait pas servir de prétexte au déclenchement d'un nouveau regain de confrontation civile.

"Si les initiatives de paix échouent, cela signifiera tout simplement que les assassins sont arrivés à leurs objectifs, mais on ne peut guère l'admettre", est persuadé Mikhaïl Marguelov.

Ayant exprimé ses condoléances à tous les parents, proches et collègues d'Antoine Ghanem, le sénateur russe a cependant espéré que cette tragédie ne compromettra pas le processus en vue de la réconciliation nationale au Liban que le député assassiné avait tant désirée.

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