L'Eglise reste à l'écart de la politique mais lutte pour la morale aux côtés de l'Etat (patriarche)

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MOSCOU, 13 septembre - RIA Novosti. L'Eglise orthodoxe russe (EOR) interdit aux religieux de prendre part à la lutte politique, mais elle considère l'Etat comme son partenaire dans la lutte pour la morale et la paix interethnique, a déclaré jeudi le patriarche de Moscou et de toutes les Russies Alexis II, lors de sa rencontre avec les membres du club international de discussion "Valdaï".

"En Russie, l'Eglise est séparée de l'Etat. Mais elle n'est pas et ne peut pas être séparée de la société et du peuple. Aussi devons-nous résoudre en partenariat les problèmes de la société", a indiqué le patriarche.

Il a rappelé que le Concile épiscopal de 2000 avait interdit aux religieux et aux structures ecclésiastiques canoniques de prendre part à la lutte politique, d'adhérer à des partis ou de se porter candidats aux élections.

"En tant que citoyens, nous nous rendons aux urnes, mais interdisons aux religieux de présenter leur candidature aux élections", a expliqué Alexis II.

Il n'en reste pas moins que l'Eglise assume pleinement son devoir moral. "Nous pouvons et devons porter une appréciation morale sur tout ce qui se passe dans le monde", estime le patriarche.

Selon lui, "l'Eglise en Russie est en fait devenue une structure d'Etat", avant la révolution de 1917. Et bien qu'elle ait été séparée de l'Etat après la révolution, celui-ci s'est ouvertement ingéré dans toutes les sphère de la vie ecclésiastique, a rappelé le primat de l'Eglise orthodoxe russe.

"Des relations foncièrement nouvelles se sont établies entre l'Eglise et l'Etat dans les années 1990: l'Eglise ne s'ingère pas dans la vie politique de l'Etat et ce dernier ne s'ingère pas dans la vie interne de l'Eglise", a constaté le patriarche dans son intervention devant les membres du Club international de discussion.

Répondant aux questions des participants, Alexis II a fait savoir que l'Eglise était libre de dénoncer les pratiques et les faits contraires aux normes morales.

Selon lui, "la santé de la nation et de la société, l'entente entre les ethnies et les religions" figurent parmi les questions les plus importantes que l'Etat et l'Eglise doivent résoudre en commun.

Le patriarche a également mis l'accent sur l'éducation de la génération montante. "Aujourd'hui, certains milieux s'opposent à l'enseignement des fondements de la culture orthodoxe dans les écoles publiques. Mais je suis persuadé que toute personne instruite doit connaître la culture de son pays", a conclu Alexis II.

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