Les plats à base de gruaux: orge, sarrasin, millet, ou encore pois, ont gagné ces derniers temps dans les restaurants moscovites une popularité inattendue, écrit le journal Vedomosti.
Tout a commencé par une surenchère en matière d'originalité: épeautre mêlé de fraises pour les uns, orge perlé (une sorte de gruau d'orge) à l'encre de seiche pour les autres. La kacha à base d'orge accompagnée de champignons est une garniture russe traditionnelle, mais grâce aux technologies de la cuisine moléculaire, on l'aromatise désormais au foie gras. La bouillie au lait de coco et aux pistaches est l'un des ces plats atypiques les plus demandés.
Le loup de mer et sa semoule de millet peuvent être considérés comme un plat contemporain pour au moins deux raison, lit-on dans le journal. On citera tout d'abord l'étonnant équilibre entre l'amertume du millet et la douceur du poisson, que ne gâtent pas le gingembre et le tabadjin (un assaisonnement à base de chili) de la marinade dans laquelle est plongé le poisson au préalable. Qui plus est, ce plat a une consistance toute en contrastes, et associe des graines de millet, petites et un peu collées à de grands morceaux de poisson fondants.
Jusqu'à présent, les grands restaurants de Moscou étalaient avant tout des risottos italiens, des paellas espagnoles, des plovs orientaux ou autres couscous sur leur carte. A présent, la kacha s'européanise et se fait même appeler risotto de sarrasin en certains endroits.
Bien entendu, les différentes kachas ont toujours eu une place dans les restaurants russes au sens culinaire du terme. Ce sont dorénavant leurs assortiments qui évoluent. Grâce à cette nouvelle mode, la kacha est bel et bien en train de passer du statut de plat de tous les jours à celui de mets délicats plein d'avenir.
