Sergueï Lavrov parviendrait à merveille à manipuler Mme Rice (journaliste américain)

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M. Lavrov parviendrait à manipuler la réaction de la secrétaire d'Etat américaine au cours des négociations, afin d'assurer des avantages à la Russie en politique étrangère, avance M. Kessler, spécialisé dans les problèmes internationaux et double lauréat du Prix Pulitzer.
WASHINGTON, 7 septembre - RIA Novosti. Dans les joutes diplomatiques entre les Etats-Unis et la Russie, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov prend invariablement le dessus sur Condoleezza Rice, affirme l'éminent journaliste américain Glenn Kessler, dans sa nouvelle biographie de Mme Rice qui vient de paraître aux Etats-Unis.

M. Lavrov parviendrait à manipuler la réaction de la secrétaire d'Etat américaine au cours des négociations, afin d'assurer des avantages à la Russie en politique étrangère, avance M. Kessler, spécialisé dans les problèmes internationaux et double lauréat du Prix Pulitzer.

"Sergueï Lavrov manipule sa réaction", a-t-il déclaré jeudi soir au cours de la présentation à Washington de son livre "The Confidante: Condoleezza Rice and the Creation of Bush Legacy" ("La confidente: Condoleezza Rice et la création de l'héritage Bush").

Glenn Kessler écrit dans son livre que "le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, qui a appris à la perfection l'art de mener les négociations en assumant pendant dix ans le poste d'ambassadeur russe à l'ONU, est un diplomate fier et souvent efficace, ainsi qu'un showman qui sait se servir sans hésiter de son poignard diplomatique".

"Condoleezza Rice apprécie l'approche franche et sérieuse de Sergueï Lavrov. Elle en a déduit que s'il promettait de faire quelque chose, il le ferait, mais que, s'il disait "non", ce serait "non", avance le journaliste américain qui a pour écrire son livre souvent voyagé à bord de l'avion de Condoleezza Rice, commenté la plupart de ses visites à l'étranger effectuées en qualité de secrétaire d'Etat américaine et interviewé de nombreux diplomates américains et étrangers.

"Les diplomates affirment que Sergueï Lavrov a appris à susciter l'irritation de Condoleezza Rice qui lui répond alors d'une manière caustique, brusque, même émotionnelle. La réaction de Condoleezza Rice peut être si brusque qu'elle commence à perdre ses alliés naturels dans la salle des négociations, à la différence de Sergueï Lavrov qui est plus calme et plus menaçant et qui utilise souvent cette dynamique à son profit", ajouté Glenn Kessler, dont les observations ont été confirmées, entre autres, par l'ex-ministre français des Affaires étrangères Philippe Douste-Blazy.

Au cours de la présentation de son livre, Glenn Kessler a affirmé que, malgré la connaissance du russe et de l'histoire de la Russie, Condoleezza Rice travaille médiocrement avec la Russie.

"Bien que Condoleezza Rice ait une formation de spécialiste de l'Union soviétique et qu'elle continue à apprendre le russe en bénéficiant des services d'un interprète du Département d'Etat, les diplomates critiquent, en privé, ses connaissances de la Russie actuelle, estimant qu'elle s'est arrêtée dans le temps et qu'elle ne comprend pas ce pays", indique le journaliste.

Il cite dans son livre de nombreux autres faits peu connus: par exemple, au cours de leur première rencontre, Condoleezza Rice et la chancelière allemande Angela Merkel ont parlé russe.

"Au cours de leur rencontre à huis clos, Angela Merkel qui parle couramment russe et qui a reçu son diplôme de spécialiste en chimie physique en ex-RDA a taquiné Condoleezza Rice, en écoutant son russe imparfait", écrit M. Kessler, se référant à Wolfgang Ischinger qui a été pendant cinq ans ambassadeur d'Allemagne aux Etats-Unis et qui assume actuellement le poste d'ambassadeur allemand à Londres.

Au cours de la présentation de son livre à Washington, Glenn Kessler a affirmé que sa biographie de Condoleezza Rice donnait un tableau objectif des points positifs et négatifs du travail de la secrétaire d'Etat américaine, en reconnaissant que certaines conclusions pouvaient être "douloureuses pour l'administration présidentielle".

Répondant à la question de savoir s'il aurait, après la publication d'un tel livre, accès à Condoleezza Rice en sa qualité de correspondant diplomatique du Washington Post et s'il pourrait à nouveau l'accompagner dans ses visites, Glenn Kessler a répondu positivement.

"Je ne vois pas de problèmes sur ce point", a-t-il conclu.

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