Quoi qu'il en soit, la normalisation rapide de l'ensemble de la situation est peu probable, a supposé M. Marguelov, président du Comité pour les Affaires internationales du Conseil de la Fédération (Chambre haute du parlement russe).
Le sénateur a tenu à rappeler que quand en juin dernier, selon certaines rumeurs, le premier ministre d'Israël Ehoud Olmert avait envisagé d'échanger le plateau du Golan contre la paix, cela avait provoqué une réaction négative de la plupart des Israéliens.
Le dialogue entre Israël et la Syrie sur le sort du Golan avait été interrompu il y a sept ans. Depuis ces derniers temps, les leaders de ces deux Etats ont plus d'une fois proposé de revenir à la table des négociations, tout en accusant la partie adverse d'absence de volonté sincère de parvenir à la paix. Le premier ministre d'Israël Ehoud Olmert se déclarait prêt à revenir à la table des négociations sans préalable ni médiateurs, alors que le président syrien Bachar al-Assad insistait sur des garanties préalables de restitution des hauteurs du Golan et la participation de médiateurs internationaux à ce dialogue.
"Vu la portée économique et militaire stratégique du Golan, on a tout lieu de supposer que le départ d'Israël de ce territoire aurait été lié avec des difficultés même beaucoup plus graves que cela n'a été dans le cas du retrait israélien de la bande de Gaza", est persuadé le sénateur russe. Et d'ajouter que pour que les troupes israéliennes puissent se retirer définitivement de ce territoire, Ehoud Olmert doit bénéficier du soutien total à l'intérieur d'Israël, ce qui n'est pas toujours le cas, a relevé Mikhaïl Marguelov.
Israël est en train de diminuer sa présence militaire sur le Golan occupé, estimant qu'un conflit armé avec la Syrie est peu probable pour le moment, a écrit mercredi dernier le journal Haaretz, se référant à des sources militaires.
"Le retrait des troupes israéliennes des hauteurs du Golan n'est en fait qu'un tout premier pas dans la voie de la réduction progressive de la présence d'Israël dans cette zone, encore que la voie à parcourir soit très longue", a supposé le président du Comité pour les Affaires internationales de la Chambre haute du parlement russe.
Quoi qu'il en soit, estime Mikhaïl Marguelov, la diminution de la présence militaire d'Israël dans ce point stratégique qu'est le Golan est une démarche très importante dans le sens de la normalisation des relations syro-israéliennes.
"Le dialogue entre la Syrie et Israël sur le statut de cette zone extrêmement importante sur le plan économique et militaire se poursuit déjà depuis plus d'une décennie", a rappelé le sénateur russe. D'une part, a-t-il indiqué, la communauté internationale exige que les hauteurs du Golan soient restituées à Damas, de l'autre, Israël a peur de se retirer définitivement de cette zone d'où l'artillerie peut facilement atteindre tant Jérusalem que Tel-Aviv et où prend sa source la plus grande artère fluviale de la région - le Jourdain.
"Dans cette situation, l'exigence de démilitariser cette zone formulée par Israël à la Syrie, ainsi que la volonté déclarée de l'Etat hébreu de se réserver le droit d'utiliser les eaux du Jourdain ne sont en faite qu'une mesure forcée, visant la protection de sa sécurité nationale", a reconnu Mikhaïl Marguelov.
D'après le sénateur russe, en cas de retrait du Golan des troupes israéliennes, les négociations sur le statut de cette zone entre la Syrie et Israël peuvent se poursuivre.
"Israël fait le premier pas et si les autorités syriennes peuvent garantir que ces territoires ne seront utilisés qu'à des fins pacifiques, cela pourrait constituer dans une perspective éloignée une base pour la restitution définitive du plateau du Golan à la Syrie", est convaincu Mikhaïl Marguelov.