"Je déclare officiellement que, de notre point de vue, le "dossier nucléaire" de l'Iran est clos", a notamment dit M. Ahmadinejad, intervenant devant les journalistes dans la capitale iranienne.
Et d'ajouter que Téhéran n'a pas cédé à la pression et aux menaces de l'Occident et a poursuivi ses activités nucléaires.
" L'Iran mène toutes ses activités nucléaires pacifiques dans le respect des normes de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) et en stricte conformité avec le droit international. L'Iran ne revendique rien qui dépasse tant soit peu ses droits légitimes en la matière", a souligné le président iranien.
Mahmoud Ahmadinejad a indiqué que l'envergure de la coopération de Téhéran avec l'AIEA était "sans précédent".
"Aujourd'hui, l'Iran est un pays nucléaire, ce qui veut dire qu'il maîtrise le know-how du cycle de combustible nucléaire et continue à progresser dans la voie de la mise en valeur du nucléaire civil", a poursuivi le président de la République islamique d'Iran.
Téhéran ne cherche pas à entrer en possession de l'arme nucléaire, mais entend utiliser le nucléaire civil dans différents domaines de l'économie et de la science, a-t-il ajouté.
Les Six exigent de Téhéran qu'il suspende ses travaux d'enrichissement d'uranium pour prouver le caractère pacifique de son programme nucléaire. Qui plus est, ils soupçonnent les autorités iraniennes d'essayer de créer l'arme nucléaire.
(Les Six sont les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations Unies - la Russie, les Etats-Unis, la France, la Grande-Bretagne et la Chine plus l'Allemagne - ndlr.)
Vu le refus de Téhéran d'introduire un moratoire sur l'enrichissement d'uranium, le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté deux résolutions 1737 et 1747 prévoyant des sanctions contre les programmes nucléaire et balistique de l'Iran. Quoi qu'il en soit, Téhéran a refusé de se plier aux exigences desdits documents, en les qualifiant de parfaitement "illégitimes". Pire, le président Mahmoud Ahmadinejad a même annoncé en avril dernier que l'Iran passait du stade expérimental scientifique de l'enrichissement d'uranium à la production industrielle de combustible nucléaire.
Cependant, au début de l'été, suite à une rencontre du secrétaire du Conseil suprême de sécurité nationale de l'Iran (SNSC) Ali Larijani avec le président de l'Agence internationale de l'énergie atomique Mohamed El-Baradeï, Téhéran a relancé sa coopération avec l'AIEA, cherchant à persuader la communauté internationale du caractère strictement pacifique de son programme nucléaire. A l'issue de deux tours des négociations en juillet-août avec l'AIEA, l'Iran a autorisé les inspecteurs internationaux à visiter le réacteur nucléaire de recherche de 40 MW à eau lourde situé dans la ville d'Arak dont l'accès avait été limité par Téhéran, suite à l'adoption de la résolution de mars par le Conseil de sécurité de l'ONU.
Début août, une délégation d'experts techniques de l'AIEA s'est rendue dans la capitale iranienne pour discuter avec les autorités du pays du calendrier des visites par les inspecteurs internationaux de l'usine d'enrichissement d'uranium à Natanz (province d'Ispahan au centre de l'Iran).
Enfin, le 21 août dernier, lors du tour définitif des négociations à Téhéran, l'Iran et l'AIEA se sont entendus sur un plan de travail dans le cadre duquel Téhéran doit répondre à l'AIEA à un ensemble de questions en suspens sur son programme nucléaire. Pour le moment, les détails de cet accord ne sont pas divulgués, mais les résultats seront consacrés dans un rapport qui sera soumis au mois de septembre prochain au Conseil des gouverneurs de l'AIEA.
Mardi, l'AIEA a déclaré que, dans le cadre de l'accord en question, l'Iran avait déjà réglé toutes les questions avec l'agence concernant les expérimentations avec du plutonium, et que l'AIEA considérait, par conséquent, ce sujet comme clos.