Le deuxième tour de l'élection présidentielle turque s'est tenu vendredi au parlement du pays. Selon la chaîne de télévision NTV, 337 parlementaires ont voté pour Abdullah Gül.
Pour être élu lors du deuxième tour, le candidat aurait dû obtenir la majorité constitutionnelle des deux-tiers (367 voix) sur les 550 mandats de député au parlement.
Abdullah Gül est le principal des trois candidats au poste de président de la Turquie qui est pour le moment occupé par Ahmet Necdet Sezer.
Lors du premier tour de la présidentielle qui s'est déroulé le 20 août dernier, Abdullah Gül n'a pas réussi non plus à obtenir la majorité constitutionnelle.
Si tout se passe comme prévu, le chef de la diplomatie turque ne pourra être élu président du pays que lors du troisième tour des élections, prévu pour le 28 août prochain. Seule la majorité absolue, 276 voix sur 550, sera alors requise. L'AKP, le parti du premier ministre sortant Recep Tayyip Erdogan, jouit d'une très large majorité (341 mandats) au parlement.
La veille du scrutin, M. Erdogan a exhorté la direction de l'armée très influente dans le pays à ne pas s'ingérer dans la politique.
"Ne mêlons donc pas les forces armées turques à la politique. Si nous le faisons, à quoi servirons-nous alors, nous, les politiques?", a-t-il dit notamment mardi dernier, intervenant en direct à la chaîne de télévision Kanal D.
La direction de l'armée turque qui a déjà à son actif trois coups d'Etat depuis ces quelque 50 dernières années (1961, 1971 et 1980) a plus d'une fois exprimé ses craintes que Gül ou n'importe quel autre pro-islamiste, une fois élu président de la Turquie, n'entreprenne des démarches concrètes pour que ce pays laïque se transforme en Etat théocratique.
Abdullah Gül et Recep Tayyip Erdogan qualifient de parfaitement infondées de telles craintes.
