"Le pouvoir demeure réparti d'une façon très inégale entre les hommes et les femmes", souligne M. Hammarberg dans son commentaire hebdomadaire cité par RIA Novosti. Le commissaire est favorable à la présence égale des hommes et des femmes dans la politique et l'administration.
"L'essentiel est d'offrir aux femmes des possibilités plus vastes pour accéder à de hautes responsabilités", estime-t-il.
Il a rappelé une recommandation adoptée par le Comité des ministres du Conseil de l'Europe en 2003, selon laquelle la représentation des femmes au sein des instances de décision ne doit pas être inférieure à 40%.
Evoquant la situation dans les pays membres du Conseil de l'Europe, M. Hammarberg a indiqué que seule la Suède avait atteint ce pourcentage de représentation féminine au parlement national.
"Les autres pays scandinaves (la Norvège, la Finlande et le Danemark), ainsi que l'Allemagne, l'Autriche, la Belgique, les Pays-Bas et l'Espagne ne font se rapprocher de ce niveau", souligne le commissaire.
Selon ses informations, dans d'autres pays européens, la proportion des femmes en politique ne dépasse pas 20%, et dans des pays comme l'Albanie, l'Arménie, la Hongrie, l'Italie, Malte, la Turquie et l'Ukraine, elle est tout juste de 10%.
Le commissaire aux droits de l'homme a cité des données, selon lesquelles l'Espagne, l'Autriche et la Suède sont les seuls pays dont le gouvernement est composé à moitié de femmes.
Dans son commentaire, M. Hammarberg n'a pas mentionné la Russie.
En même temps, il a constaté que le pourcentage de femmes travaillant dans les structures du Conseil de l'Europe ne dépasse pas 26%.
Le commissaire a proposé "de stimuler et d'encourager les femmes dans leur décision de prendre place dans l'administration et la politique".
A son avis, il faut modifier la mentalité nationale afin d'offrir une plus vaste autonomie aux femmes.
Il estime que pour accroître la présence féminine dans la vie publique, la politique sociale doit être modifiée de façon à offrir plus de possibilités aux femmes ayant des enfants.
"On ne peut pas parler de véritable démocratie, sans accorder des possibilités égales aux hommes et aux femmes", a conclu le commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe.