GNE: les conservateurs estoniens demandent à Bruxelles de faire pression sur l'Allemagne

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TALLINN, 18 août - RIA Novosti. Les conservateurs estoniens ont appelé vendredi l'Union européenne à faire pression sur l'Allemagne pour que celle-ci renonce à l'idée de construire un Gazoduc nord-européen (GNE) la reliant à la Russie sous la mer Baltique.

Le parti conservateur Union du peuple estonien (ERL) a organisé à Tallinn une conférence portant sur les différents aspects de la construction du gazoduc. Les délégués ont tout particulièrement examiné les risques que présentait le GNE, notamment son impact négatif sur l'environnement et les menaces éventuelles pour l'économie et la sécurité des pays baltes.

Les intervenants ont évoqué l'analyse réalisée par l'Académie des sciences d'Estonie selon laquelle le gazoduc posé sous la mer Baltique cacherait une menace non seulement écologique, mais aussi géopolitique.

Pour Endel Lippmaa, membre de l'Académie des sciences d'Estonie, le GNE menace la sécurité estonienne. "La Russie a légalisé la protection armée du gazoduc, ce qui lui permettra de contrôler tous les déplacements dans les profondeurs et à la surface de la mer Baltique", a insisté le chercheur dans une interview à la télévision estonienne.

Les participants à la conférence, parmi lesquels on notait la présence de délégués lettons, lituaniens et finlandais, ont adopté un appel au Parlement européen, à la Commission européenne et à tous les peuples d'Europe les invitant à s'unir en vue de faire pression sur l'Allemagne pour que celle-ci renonce à participer au projet GNE.

Nord Stream, filiale de Gazprom et opérateur du GNE, avait saisi le gouvernement estonien en mai dernier pour lui demander l'autorisation de prospecter le fond de la mer Baltique dans les eaux économiques estoniennes en vue de pouvoir, le cas échéant, modifier l'itinéraire du gazoduc.

Le ministère estonien des Affaires étrangères a demandé une expertise à 20 établissements du pays. Après avoir obtenu toutes les réponses reçues, il est en train de préparer la réponse consolidée.

Construit par Gazprom en collaboration avec les groupes allemands BASF et E.ON, le Gazoduc nord-européen doit passer sous la mer Baltique entre la baie de Portovaïa, près de Vyborg (Russie), et le port de Greifswald (Allemagne). Le gazoduc doit traverser les eaux territoriales russes et allemandes ainsi que les zones économiques exclusives de Finlande, de Suède et du Danemark.

Nord Stream, l'opérateur du projet, est détenu à 51% par Gazprom, à 24,5% par BASF et à 24,5% par E.ON.

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