"Il est bien que nous ayons enfin renoncé au point de vue selon lequel personne ne nous menace. La réalité atteste juste le contraire", a affirmé M. Deinekine.
Il a rappelé que des chasseurs otaniens étaient basés dans les pays baltes et que l'Alliance atlantique implantait des stations radars le long des frontières russes.
"C'est précisément pour cette raison que les vols seront effectués selon la même formule qu'autrefois, et je ne peux pas ne pas m'en féliciter", a souligné M. Deinekine qui a longtemps commandé l'aviation stratégique de la Russie.
Au début des années 1980, en réponse au déploiement de missiles de croisière américains dans le sud de la Grande-Bretagne, en Italie du nord et en Allemagne de l'ouest, l'aviation stratégique de l'URSS a commencé à patrouiller près des rivages de l'Amérique et dans d'autres zones militaires éloignées, a rappelé l'ancien commandant en chef des Forces aériennes russes.
Ces missions de patrouille étaient accomplies par les bombardiers stratégiques Tu-95MC dotés d'un système de ravitaillement en vol. Cette opération exigeait des équipages une technique de pilotage d'autant plus remarquable que les avions russes étaient constamment escortés par des chasseurs de l'OTAN et des Etats-Unis.
"Après les événements qui ont secoué notre pays en 1991 et la désintégration de l'Union Soviétique et du Traité de Varsovie, le ministère de la Défense a d'abord limité la distance de ces vols et puis leur a mis définitivement fin. Cette décision tenait à la pénurie de combustible, au retrait de nos troupes des anciennes républiques fédérées et au démantèlement de l'aviation stratégique russe", a précisé le général Deinekine.
Vendredi, le président russe a annoncé aux journalistes qu'il avait décidé de rétablir, à partir du 17 août, les vols permanents des bombardiers stratégiques russes interrompus il y 15 ans.
