(L'Ossétie du Sud est une république autoproclamée sur le territoire de la Géorgie - ndlr.)
Mardi dernier, Sergueï Lavrov a affirmé que la Russie voulait que tous les Ossètes vivent ensemble indépendamment du tracé de la frontière et que, dans le cadre du droit international, elle y apporterait tout son concours. Le chef de la diplomatie russe a également souligné que les Ossètes constituaient un seul peuple.
"Cette déclaration de M. Lavrov montre que personnellement le ministre et en sa personne les organes du pouvoir d'Etat en Russie connaissent très bien la situation au Caucase en général, et en Ossétie en particulier. Nous comprenons cette déclaration du ministre (Sergueï) Lavrov et nous lui en sommes reconnaissants", a noté le représentant plénipotentiaire du président sud-ossète en Fédération de Russie.
Et d'ajouter que le problème de la réunification du peuple ossète n'était sans doute pas tant un problème politique qu'un problème humanitaire.
"Depuis 1774, dès le moment du rattachement bénévole de l'Ossétie unie, non divisée, à l'empire russe, les Ossètes considèrent la Russie comme leur Etat national", a fait remarquer M. Medoïev.
Au sein de la Fédération de Russie, l'Ossétie n'a jamais ressenti la moindre discrimination de ses droits nationaux, a-t-il poursuivi.
"Malheureusement, en 1922, l'Ossétie s'est retrouvée divisée par les bolcheviks en Ossétie du Nord et Ossétie du Sud. Contrairement à la volonté du peuple ossète, la partie sud de l'Ossétie a été rattachée à la République soviétique de Géorgie, alors sa partie nord est restée au sein de la RSFSR", a rappelé le représentant du président de l'Ossétie du Sud.
Depuis cette époque, le peuple ossète mène une lutte pour sa réunification. La division est le plus grand mal de tout le peuple ossète, a-t-il expliqué. "Somme toute, le Sud et le Nord de l'Ossétie ne sont que des notions géographiques et rien de plus. Les Ossètes sont un seul peuple, ils ont une seule culture et une seule langue", a souligné M. Medoïev.
Selon ce dernier, l'Occident devrait faire preuve de compréhension face au problème de la réunification de l'Ossétie. "En effet, quand le peuple allemand s'est réunifié, tous ont salué la réunification de l'Allemagne. Aujourd'hui, tous sont favorables à la réunification du peuple coréen. Pourquoi donc la communauté internationale doit-elle s'opposer à la réunification du peuple ossète?", a repris le représentant sud-ossète.
Quoi qu'il en soit, le président du Comité pour les relations extérieures du parlement géorgien Konstantin Gabachvili a donné, lui, un tout autre commentaire des propos tenus par Sergueï Lavrov. "La Russie voit que le règlement du conflit de Tskhinvali approche. Les Russes voient aussi que les habitants locaux, les Ossètes, sont prêts au règlement du conflit et à une vie pacifique normale. Aussi la Russie se rend-elle bien compte qu'elle pourrait perdre ainsi un levier (comme cela lui semble) de pression sur la Géorgie", a notamment déclaré devant les journalistes à Tbilissi le parlementaire géorgien.
A l'époque de l'Union soviétique, l'Ossétie du Sud avait le statut de région autonome au sein de la Géorgie soviétique. Au début des années 1990, le président géorgien Zviad Gamsakhourdia a supprimé cette autonomie, ce qui a provoqué un conflit armé. Depuis, Tskhinvali cherche à obtenir la reconnaissance de son indépendance.
Les habitants de l'Ossétie du Sud, dont la plupart ont obtenu la citoyenneté russe, ont voté lors d'un référendum pour le rattachement de leur république autoproclamée à la Fédération de Russie.
Tbilissi propose quant à lui à l'Ossétie du Sud une large autonomie au sein de la Géorgie.
