Le règlement au Kosovo sera un précédent pour l'Europe (parlementaire russe)

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MOSCOU, 14 août - RIA Novosti. La solution apportée au problème du Kosovo constituera un précédent non seulement pour la voisine de cette province, la Macédoine, mais aussi pour toute l'Europe, estime l'historienne Natalia Narotchitskaïa, vice-présidente du comité des affaires internationale de la Douma (chambre basse du parlement russe).

Elle a émis son opinion lors d'un duplex télévisé Moscou-Washington-Tbilissi consacré aux problèmes du Kosovo.

Evoquant la dimension européenne du conflit kosovar, Mme Narotchitskaïa l'a comparé aux tendances séparatistes au Pays basque, en Ulster et en Corse.

La vice-présidente du comité de la Douma est persuadée que "le précédent kosovar risque de constituer un précédent politique" susceptible de déclencher un processus de morcellement de l'Europe.

Un autre participant au duplex télévisé, le professeur Edward Joseph, spécialiste des conflits, de la démocratie et des élections à l'Université Johns-Hopkins, a souligné que toute tentative pour différer la solution du problème kosovar risque de perturber la stabilité dans la région et de provoquer un regain de violence.

A la question de savoir si l'octroi de l'indépendance au Kosovo pouvait constituer un précédent dangereux et aggraver d'autres conflits, notamment en Géorgie, M. Joseph a répondu qu'il ne fallait pas "jeter un regard sur le Caucase, car il est très loin du Kosovo", mais qu'il serait plus judicieux "de voir de plus près ce qui se passe dans les Balkans".

Selon l'expert américain, le plan conçu par le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU, Martti Ahtisaari, est parfaitement juste, car il tient également compte des intérêts des Serbes.

En élaborant son plan, M. Ahtisaari partait de "la grande réserve d'animosité qui s'était accumulée dans les relations entre les Serbes et les Albanais kosovars".

"Il a examiné la situation avec les Serbes et les Albanais et a trouvé une solution de compromis susceptible de protéger les Serbes et leur religion et de leur offrir la possibilité de vivre au Kosovo", a constaté l'expert américain.

Placé depuis 1999 sous l'administration des Nations unies, le Kosovo fait formellement partie de la Serbie. Les négociations sur le statut définitif du territoire, menées à Vienne en 2006 entre Belgrade et Pristina sous médiation internationale, n'ont abouti à aucun accord: les dirigeants du Kosovo souhaitaient accéder à l'indépendance, tandis que la Serbie s'y opposait fermement.

Cette divergence a fait qu'aucune résolution concertée sur le statut du Kosovo n'a été soumise à l'examen du Conseil de sécurité des Nations unies.

A l'heure actuelle, l'élaboration d'une décision sur le statut définitif du Kosovo est confiée au Groupe de contact, qui doit préparer un nouveau round de négociations directes entre Belgrade et Pristina.

Le Groupe de contact réunit des diplomates représentant l'Allemagne, les Etats-Unis, la France, la Grande-Bretagne, l'Italie et la Russie.

La Russie dénonce les tentatives d'établir un délai artificiel pour le règlement au Kosovo. Moscou a maintes fois déclaré que ce règlement devait reposer sur une entente entre les deux parties et a indiqué que l'octroi de l'indépendance à cette province serbe pouvait constituer un précédent dangereux.

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