Selon une étude du centre Levada, 71% des Russes interrogés ne s'estiment pas européens, et l'Europe représente une menace potentielle pour la Russie, selon 45% d'entre eux.
L'étude montre que pour l'opinion publique russe, la division des pouvoirs est inexistante.
La majorité des Russes pense que le pouvoir judiciaire (56%) et le pouvoir législatif (54%) sont tenus d'exercer un contrôle sur le pouvoir exécutif. Indirectement, cela peut s'expliquer par le peu de confiance des Russes envers les pouvoirs judicaire et législatif, tandis que le pouvoir exécutif, personnifié par le président Vladimir Poutine, jouit d'une cote de popularité qui laisse les autres loin derrière.
En 1997, 68% des personnes interrogées par le centre Vtsiom déclaraient que le gouvernement aurait dû se préoccuper davantage de la population, et 18% auraient souhaité qu'il fasse preuve d'initiative. Aujourd'hui, selon le centre Levada, 80% des Russes attendent une plus grande attention de la part des autorités, alors que 13% ne le souhaitent pas. On note que la part de ceux qui affirment que la majorité des Russes ne survivrait pas sans la tutelle de l'Etat reste stable, 72% en 1997 et 74% en 2007.
A titre de comparaison, 44% des Français et 55% des Américains disent ne compter que sur eux-mêmes et sur leurs concitoyens pour régler les problèmes sociaux.
Selon le dernier sondage, Vladimir Poutine incarnerait à lui seul l'Etat: 67% des Russes (contre 39% en 2004) considèrent aujourd'hui que la Russie a plus d'influence sur la scène internationale. Le président répondrait également aux attentes des électeurs concernant les questions conceptuelles: en mars, alors que l'Europe fêtait les 50 ans du Traité de Rome, il avait rédigé un article soulignant clairement que la Russie envisageait les choses différemment de l'Europe, et que c'était justement ce qui pouvait lui permettre de se prononcer sur les problèmes européens.