"Nous avons été unanimes à estimer que, pour organiser une telle conférence internationale, il est nécessaire avant tout de définir nettement ses objectifs et la composition de ses participants", a notamment déclaré Mahmoud Abbas, intervenant lors d'une conférence de presse à l'issue de ses négociations avec le premier ministre de la Jordanie où le chef de la diplomatie jordanienne, Abdallah Al Khatib, avait aussi assisté.
Conformément à l'initiative du président américain George W. Bush, la conférence doit rassembler les représentants officiels d'Israël, de l'Autorité palestinienne et de certains pays de la région, en vue d'examiner les problèmes qui empêchent la reprise des négociations et la création d'un Etat palestinien.
Le président de l'Autorité palestinienne a réaffirmé que la tenue d'une telle conférence devait se baser sur l'initiative arabe de paix et la "Feuille de route".
L'initiative arabe de paix, approuvée par la Ligue arabe à son sommet de Ryad, propose notamment à Israël de considérer le conflit au Proche-Orient comme réglé à condition de la libération des territoires arabes occupés en 1967 et d'une solution équitable des réfugiés palestiniens sur la base de la résolution 194 de l'Assemblée Générale de l'Organisation des Nations Unies qui reconnaît leur droit de revenir dans les limites de l'Etat hébreu contemporain.
La "Feuille de route" représente un plan progressif (établi par étapes) avec des objectifs et délais nettement définis qui pourrait permettre de parvenir à la paix entre Israël et les Palestiniens et de créer finalement un Etat palestinien indépendant en l'espace de deux ans. Ce plan a été élaboré en 2002 conjointement par les Etats-Unis, la Fédération de Russie, l'Union européenne (UE) et l'ONU. Selon le calendrier prévu, l'accord définitif entre Israéliens et Palestiniens aurait dû être enregistré en 2005.
Par ailleurs, le président de l'Autorité palestinienne a formellement démenti l'information selon laquelle des négociations secrètes seraient menées entre le Fatah et le Hamas avec une quelconque médiation. Le dialogue entre le Fatah et le Hamas ne pourra reprendre qu'après la restitution à l'Autorité palestinienne de la bande de Gaza, prise de force par les islamistes, a souligné M. Abbas.
Après ses négociations avec la secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice, la semaine dernière, le président de l'Autorité palestinienne est en train d'effectuer à présent toute une série de rencontres avec les dirigeants de certains pays du Proche-Orient dans le but de concerter les positions sur la tenue d'une conférence de paix et de s'assurer de leur appui dans sa confrontation avec le mouvement Hamas qui a pris le pouvoir de force dans la bande de Gaza à la mi-juin dernier.
Mahmoud Abbas s'est déjà rencontré avec le premier ministre israélien Ehoud Olmert et le président égyptien Hosni Moubarak. Ces deux leaders ont réaffirmé qu'ils considéraient Mahmoud Abbas comme l'unique représentant légitime du peuple palestinien.
